Ni medium ni gourou, je suis un être humain comme les autres qui se posait des questions sur le pourquoi du comment. J'ai été séduit par la théorie de la réincarnation, mais comme je ne crois que ce que je vois, j'ai décidé d'aller moi-même explorer mes vies antérieures, « pour voir ». Et ce que j'ai découvert m'a définitivement convaincu. Aujourd'hui je continue d'explorer mes vies antérieures, par des régressions comme on appelle ça, et je reconstitue petit à petit le parcours de mon âme à travers les âges. J'ai élargi mon champ d'intérêt à tout ce qui est en lien avec la réincarnation, principalement les domaines de l'esprit et de l'inexplicable, et aussi l'histoire et l'archéologie.

A travers ce blog j'espère apporter un peu de réponses à ceux qui en cherchent encore. Mais surtout ne me croyez pas sur parole, faites vous-même l'expérience ! Ma méthode de régression dans les vies passées est dispo pour tous: voir l'article 9- vos vies passées. Mais prenez le temps de lire les articles précédents avant toute chose. Il vaut mieux savoir de quoi il s'agit et être complètement informé avant de se lancer.

Vous pouvez lire les articles comme vous le souhaitez. Mais le mieux est quand même de les lire dans l'ordre chronologique, je les ai numérotés à cet effet. Aidez-vous du menu.

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30- la consécration de Corot, les vies antérieures célèbres



Dans ce nouvel article je vais reprendre la vie du peintre Corot là où je l'avais laissée. Dans l'article 27- la vocation de Corot, j'avais commencé à retracer les souvenirs que j'ai de cette vie antérieure dans l'ordre chronologique. J'ai complété ces quelques images retrouvées avec les informations biographiques connues afin de brosser un tableau le plus précis possible de ces premières années du peintre. J'ai montré comment cette vocation artistique était présente depuis sa jeunesse, et comment il a pu la concrétiser par un tragique concours de circonstances. J'ai tenté de montrer aussi ce qui pouvait, dans de précédentes vies antérieures, expliquer pourquoi cette vocation s'est manifestée assez tôt dans cette vie.
Je m'étais arrêté en 1843, année de mon dernier voyage en Italie à l'époque. J'avais déjà 47 ans, mais ce n'était que le début de la reconnaissance en tant qu'artiste. Dans les souvenirs que je vais raconter, je m'attarderai plus sur la vie privée de Corot que sur sa carrière de peintre. Mais je ferai des allers-retours entre les deux car tout est lié.

Vers cette époque donc, je me vois accueillir à Paris une jeune femme et son mari. Je commence à me sentir vieillissant, ce qui est normal à l'époque si j'approche la cinquantaine. Je suis dans la rue pour saluer la demoiselle qui porte une robe rose, une ombrelle et ce qui ressemble à un chapeau canotier. Son mari est plus âgé, il me semble, physiquement un peu enveloppé et l'air sérieux avec son chapeau haut-de-forme. Je me promène avec eux dans la capitale, puis les emmène à Ville d'Avray, la maison familiale occupée par ma grande sœur et son mari. Je leur montre certainement quelques toiles réalisées là-bas. Corot avait un atelier à Paris où il travaillait le plus souvent, mais il peignait partout où il se trouvait, et notamment à Ville d'Avray.
Plus tard c'est moi qui suis invité chez ce couple, dans une maison chic et moderne, plutôt claire. Dans la grande entrée on trouve quelques tableaux, mais aussi, plus surprenant, de nombreux miroirs dont certains qui semblent juste posés contre le mur. La jeune femme arrive alors et me prend dans ses bras. Elle est très chaleureuse.
Les souvenirs où cette femme apparaît rassemblent en fait deux régressions qui m'ont donné quelques recherches à faire, car je me demandais qui était cette dame. Je savais que c'était une incarnation passée d'une de mes nièces, c'est ce que j'avais recherché. Mais dans cette vie au 19e siècle était-ce juste une amie ? Ou quelqu'un de la famille ? En fait j'ai fini par découvrir dans la généalogie de Corot qu'une de ses nièces était mariée à un commerçant miroitier. Ca expliquait alors tous les miroirs dans leur demeure ! Cette nièce était donc sans aucun doute Octavie Sennegon épouse Chamouillet, de ses véritables prénoms Marie Dorothée Joséphine.

Toujours vers ces années 1840, Corot a parfois voyagé vers la Haute-Savoie et la Suisse. J'ai le souvenir d'une maison où j'étais hébergé, peut-être une pension. Lorsque j'ouvrais les volets de la chambre au petit matin je me trouvais face à un magnifique paysage verdoyant. Lors d'un de ces séjours je me trouvais en compagnie d'une autre jeune femme et de son mari, avec une petite fille me semble-t-il. On marchait sur un large chemin. Cette femme était certainement une autre nièce, celle qu'on appelait Blanche, une belle-soeur dans ma vie présente. Elle décèdera en 1846 et ces souvenirs sont donc antérieurs. L'image de ce chemin où l'on marchait est très proche de celle d'un tableau de Corot où on voit le lac Léman dans le fond. La Suisse donc, mais pourquoi le peintre fit-il plusieurs séjours dans cette région ? Et bien, en fait sa mère Marie-Françoise née Oberson était d'origine suisse, et son grand-père maternel qui s'appelait lui aussi Jean-Baptiste avait été garde suisse au château de Versailles. Voilà pourquoi la Suisse était devenue une destination prisée des Corot.

La peinture m'a aussi fait découvrir des régions que je ne connaissais pas, grâce aux amis qui partageaient la même passion. Du côté de Nantes, par exemple. Je me vois marcher dans la nature, me frayant un chemin dans les herbes en transportant mon matériel de peinture dans une caisse que je porte en bandoulière. Je suis juste derrière un ami qui nous amène à un endroit où nous pouvons nous installer. Nous déballons notre matériel et nous commençons alors notre ouvrage. Mais nous sommes rapidement interrompus par la pluie. Nous nous retrouvons finalement à plusieurs personnes à l'abri chez mon ami. Il s'appelle Charles et fume la pipe. A défaut de peindre, on papote autour d'un verre.
Cet ami n'est pas Charles Daubigny, dont j'avais parlé dans le précédent article, mais Charles Le Roux. C'était un peintre nantais, élève et ami de Corot. Il est considéré comme faisant partie de l'école de Barbizon, et il a souvent reçu ses amis peintres chez lui en Loire-Atlantique ou dans les Deux-Sèvres. Ce Charles est devenu dans sa vie actuelle dessinateur de BD et illustrateur, comme moi. On a gardé cette affinité qui nous a certainement rapproché, puisqu'il se trouve que nous travaillons en ce moment même sur un album en commun qui sera prochainement publié (j'écris cet article début 2019). Cet ami habite toujours Nantes et porte un nom assez proche de celui qu'il avait dans sa précédente vie. Comme pour l'apparence physique, il y a parfois des similitudes de vie en vie dans les noms et prénoms qu'on porte. Ce n'est pas une règle stricte mais ça se vérifie assez souvent.

J'avais parlé dans un précédent article (17- Corot et le paria) de la douleur au cou qui m'handicapait parfois avec l'âge ; aussi bien dans ma vie actuelle que dans celle de Corot. D'après mes souvenirs étayés par des recherches, Corot aurait consulté un médecin, probablement le docteur Moreau de Tours. Celui-ci était impliqué dans des recherches concernant l'effet des drogues sur le psychisme humain, et il avait réuni tout un cercle de personnalités de l'époque dans ce qu'il a appelé le club des haschichins, avec parmi eux au moins un ami de Corot, Honoré Daumier, célèbre dessinateur de presse. Un prétexte pour se droguer dans des soirées mondaines entre amis au nom de la science ? Ce club de fumeurs de haschich avait été fondé par le docteur Moreau conjointement avec Théophile Gautier, le célèbre romancier et poète.

Théophile Gautier, justement... Je l'ai vu personnellement dans une autre régression. A vrai dire ce n'était pas une réelle surprise. Je connais aujourd'hui une dame pour qui j'ai travaillé ; j'ai réalisé des illustrations et animé des ateliers pour sa start-up. Cette femme est une passionnée d'écriture et sa boîte est donc tout naturellement orientée vers ce domaine, en lien avec les technologies numériques. Lorsque j'ai appris que Corot avait connu Théophile Gautier car celui-ci était critique d'art avant même d'être écrivain, j'ai eu l'intuition que cette femme pouvait être sa réincarnation. Ce n'était qu'une hypothèse mais plus j'y pensais plus je trouvais des similitudes entre ces deux personnes. Si vous avez lu mes articles depuis le début, vous savez que le changement de sexe n'est pas un problème d'une vie à l'autre. Ca arrive parfois. Et donc afin d'en savoir plus j'ai fini par effectuer une régression pour rechercher des souvenirs de cette passionnée d'écriture dans mes vies passées.
Voici la scène que j'ai vue. Je suis assis parmi de nombreuses autres personnes. Nous avons tous le regard tourné vers une scène de théâtre. On y joue une représentation, peut-être un ballet car j'ai la sensation de danses et de musique. Autour de moi c'est un grand théâtre à l'ancienne, tout en demi-cercle autour de la scène, avec plusieurs étages de balcons. Je vois le spectacle de loin et je serre ma canne. Je sens que c'est ma vie passée où je suis Corot. Un peu plus tard, après la représentation, je me trouve debout au milieu d'une foule, peut-être les spectateurs qui quittent le théâtre. Je suis en train de discuter avec des amis, et c'est plutôt bon enfant, on rigole bien. Il y a là Honoré Daumier dont je parlais un peu plus haut, avec un autre homme bien portant et barbu, et sans doute encore un autre que je n'ai pas bien vu mais pour lequel un prénom m'est venu spontanément, Ernest.
Cette scène est particulièrement intéressante. Cet homme barbu était donc possiblement Théophile Gautier. D'après les photos qu'on a de lui, à l'âge mûr il avait effectivement l'apparence que j'ai vue. Qu'est-ce qui pouvait me le confirmer ? La présence d'Honoré Daumier était déjà un premier indice. Les deux hommes se connaissaient. Mais ce qui est plus éclairant, c'est que Gautier n'a pas été qu'un romancier. On le sait moins, mais il a aussi écrit des pièces de théâtre et des ballets. Est-ce qu'il aurait été l'auteur du ballet auquel j'assistais ? Il aurait pu inviter des amis pour une première. En cherchant un peu parmi les quelques pièces qu'il avait écrites, j'ai trouvé deux ballets que Gautier a créé avec un musicien du nom d'Ernest Reyer. Le fameux Ernest ! Là ça devient probant. Les deux premières de ces pièces ont eu lieu respectivement en 1850 et 1858. En 1850 c'est la première du ballet intitulé Le Sellam, qui a eu lieu au Théâtre Italien à Paris. Une gravure qui montre l'intérieur de ce théâtre à cette époque le dépeint exactement tel que je l'ai vu. Voilà la confirmation que je cherchais. Théophile Gautier est donc bien de retour au 21e siècle, travaillant dans le domaine de l'écriture et de l'édition, et dans la peau d'une femme. C'était la première fois que je confirmais la réincarnation d'un personnage aussi connu, mis à part Corot lui-même bien sûr. C'était assez troublant. Mais il faut s'y attendre. Les personnages célèbres sont des êtres humains comme les autres. De la même manière qu'on peut éventuellement en croiser dans la vie présente, on peut en avoir côtoyé dans des vies passées. Quand on y pense, ça n'a rien d'extraordinaire.

C'est vers ces années que les deux parents de Corot disparaissent. C'est d'abord le père Jacques Louis en 1847, puis la mère Marie Françoise en 1851. Ils furent enterrés à Paris, et j'allais parfois me recueillir sur leurs tombes, en habits du dimanche avec un chapeau haut-de-forme.
Une brève image est liée à celle-ci. Je travaille dans un atelier de peintre côte à côte avec mon ami Charles Daubigny. Mais l'ambiance est à la mélancolie. Il me fait part de ses états d'âmes et j'ai l'impression qu'il vient de perdre un proche. J'essaie alors de le soulager par quelques paroles réconfortantes, car je sais ce que c'est de perdre des proches.
Après la mort de mes parents, la maison de Ville d'Avray revient à ma sœur aînée et son mari. Mais j'y viens quand je le veux. J'y ai toujours un atelier où je peux travailler après avoir saisi sur le vif des paysages et des lumières aux alentours des étangs. Et puis il y a de la place. Les enfants de ma sœur ont grandi et font leur vie et la maison est bien grande pour le vieux couple. Ils n'ont pas le courage d'entretenir le jardin comme avant, et la balançoire a pris un coup de vieux.

Passé la soixantaine, je continue tout de même de me déplacer, notamment pour aller voir les Corot de Bourgogne. La famille s'agrandit là-bas. Je me vois dans les rues d'une bourgade en compagnie d'un jeune garçon. Il porte une casquette. Il s'amuse dans la rue, court, puis tout à coup tombe à terre. Je vais le voir et l'aide à se relever, il s'est fait mal.
L'image de cet enfant correspond à un petit tableau de Corot qui est censé représenter un enfant de sa famille. Il porte une redingote, une casquette, et tient une canne dans sa main droite. Cette canne est-elle dûe à sa chute ? Aurais-je peint ce tableau juste après ? Les spécialistes ignorent qui était exactement ce garçon, et malheureusement je ne l'ai pas encore découvert non plus. Tout ce que je sais c'est qu'aujourd'hui il est réincarné et que c'est un cousin de ma famille.

Une autre scène se situe certainement en Bourgogne. Je suis en compagnie d'un jeune homme. Nous passons une journée à nous promener. Nous visitons d'abord un grand voilier ancien amarré au bord d'une étendue d'eau, puis nous pique-niquons dans un parc. Ensuite nous marchons sur un chemin qui nous permet de voir la ville depuis une hauteur. Enfin nous rentrons à la maison familiale, chez le vieux Pierre Corot il me semble, le cousin bourguignon que je connais depuis l'enfance.
Sur le coup j'ai cherché un peu ce que signifiait cette scène. Je savais que le jeune homme avec qui j'avais passé la journée était une incarnation passée de mon petit frère. C'était l'élément de focalisation que j'avais choisi pour cette régression. Mon frère était militaire dans l'artillerie. Or il se trouve qu'un des fils de Pierre Corot était officier d'artillerie. Il s'appelait François Pierre. En 1858 il s'est marié et Jean-Baptiste était son témoin. Il s'était donc rendu en Bourgogne pour l'occasion. La même année se tenait à Dijon, dans la même région, une exposition universelle. Les préparatifs dans la ville auraient pu attirer les Corot pour une visite. Dijon dispose bien d'un port, et un voilier ancien aurait pu se trouver là en raison de l'expo à venir. Et il y a bien autour de Dijon des collines où on peut se balader et voir la ville depuis les hauteurs. Ca fait beaucoup d'indices qui m'ont incité à situer cet épisode en 1858.
Toujours la même année, et certainement lors du même voyage, Jean-Baptiste fait don d'un tableau au petit musée de Semur-en-Auxois. A cette époque sa notoriété est grandissante et ses œuvres prennent de la valeur. En 1855 il a même remporté une médaille à l'exposition universelle de Paris, et Napoléon III lui-même lui a acheté un tableau. Le musée de Semur est toujours là aujourd'hui, préservé tel qu'il était au 19e siècle. Et j'ai eu la chance de le visiter alors qu'il n'est pas ouvert au public mais seulement aux chercheurs. Privilège d'auteur de BD invité au festival de Semur ! Trois tableaux de Corot y sont exposés. L'un d'eux s'intitule « le verger », et c'est certainement celui qui est la pièce centrale d'une scène vue en régresssion. Je vous la raconte.
Je me vois apposer des retouches au pinceau sur un tableau déjà terminé. C'est une œuvre verdoyante et je rehausse juste le feuillage d'un arbre. C'est alors qu'un jeune homme, un cousin, entre pour me rendre visite. Il est tout joyeux, exultant, et me prend dans les bras.
Un peu plus tard nous nous trouvons tous les deux dans un hall d'entrée. Nous attendons quelqu'un, j'ai l'impression que c'est l'épouse du cousin en question. Lorsqu'elle apparaît enfin par une mezzanine à l'étage, je me rends compte qu'elle est très jeune. On dirait presque une adolescente. Le couple m'accompagne vers une calèche. Ils m'aident à y monter, et moi je m'inquiète plus pour ma toile que pour ma santé. Je ne veux pas qu'elle soit abîmée pendant le transport.
Nous nous retrouvons enfin tous au musée où j'ai une vague impression de solennité, d'un discours et de beau monde réuni : le directeur du musée, le maire, etc.
Bref, c'est la fin de cette régression, et c'est un épisode de la vie de Corot que j'ai pu vérifier. Car j'ai retrouvé qu'effectivement le peintre avait remis son tableau au musée personnellement car il tenait à l'accrocher lui-même. Le cousin avec sa toute jeune épouse n'est pas le même que précédemment. Cette fois le focus choisi était mon neveu, fils du frère militaire dont je parlais précédemment. Et il semble que dans cette vie-là il n'était pas son fils mais son frère ! C'est compliqué mais j'espère que vous me suivez. Car François Pierre l'officier artilleur n'habitait pas Semur, et pour être plus près du musée Jean-Baptiste a dû loger chez les Corot de Semur. Or le frère de François Pierre, François Justin, habitait bien Semur. Et il avait épousé l'année précédente une jeune fille d'à peine 17 ans. Tous les indices s'emboîtent parfaitement.



La maison de Ville d'Avray est le lieu de rencontre de la famille aux abords de Paris. C'est là que je revois souvent mes neveux et nièces et leurs enfants. Il y a par exemple la jeune Blanche, fille de Louise Claire, qui est adolescente vers 1860. Je l'emmène en calèche dans les chemins autour des étangs. Nous marchons un peu et cueillons des mûres. Mais parmi mes nièces il y a surtout Marie Anne Claire Baudot pour qui j'ai une affection particulière. Avec elle aussi je passe du temps à marcher en papotant. C'est la fille de Marie Louise Laure, ma « nièce chérie » décédée après avoir mis son enfant au monde. Comme je l'ai expliqué précédemment, suite à la relation incestueuse avec ma nièce, il se peut que Marie Anne Claire soit ma propre fille, et même si elle ne sait certainement rien de tout ça j'ai donc avec elle une relation spéciale. En 1858 elle se marie elle aussi, qui plus est avec un cousin bourguignon. Elle reprend donc le nom de Corot. La mort prématurée de cette jeune femme en 1870, juste avant la guerre contre la Prusse, me laissera dans une tristesse infinie.

C'est sans doute aussi peu avant la guerre que se situe une scène amusante. Je suis avec mon ami Charles Daubigny, le peintre. Il a vieilli lui aussi, porte une barbe blanche et ne marche plus aussi bien qu'avant. Nous ressemblons aux deux vieillards du Muppet Show alors que nous arpentons les allées de ce qui me semble être un zoo. J'aperçois des animaux, et notamment des tortues et des crocodiles qui ont marqué mon esprit. Un peu de distraction dans la vie de deux vieux messieurs.
J'ai cherché quel était ce zoo, très certainement à Paris. A cette époque le seul parc zoologique parisien était la ménagerie du jardin des plantes. Et il se trouve que c'est en 1870 qu'un pavillon des reptiles a été inauguré. Peut-être que Charles et moi avons été invités à cette inauguration ? Ou peut-être sommes-nous simplement allés faire la visite comme tout le monde ? En tout cas, ce qui est d'autant plus surprenant c'est que je suis tombé sur une photo du directeur du zoo en 1870. Il s'agissait du docteur Henri Milne-Edwards. Et c'est le parfait sosie d'un de mes anciens collègues de travail. Il n'y a pas de coïncidence.

Lorsque les prussiens envahissent le nord-est de la France et menacent Paris, je pars me mettre au vert chez mes amis du nord, à Arras. Je ne crois pas en avoir parlé, mais eux aussi ont leur importance. Il est tellement difficile de raconter toute une vie en quelques pages. Je me suis souvent rendu chez Constant Dutilleux, un amateur de peinture et admirateur devenu un ami. En 1870 il a déjà disparu mais j'ai gardé des relations amicales avec ses gendres et notamment Charles Desavary, encore un Charles. C'est lui qui m'héberge pendant la guerre. Il est passionné de peinture.

En février 1875, moins de 6 mois après le décès de sa grande sœur, un cancer de l'estomac emporte Corot à son tour. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris, et ses amis les plus proches, Honoré Daumier et Charles Daubigny, se feront plus tard enterrer à ses côtés.

Voilà la vie riche que j'ai découverte à travers mes régressions complétées par les connaissances qu'on avait déjà sur ce personnage. Et encore comme je le disais, je n'ai pas pu tout raconter. Les biographies sont riches de détails, et les tableaux du peintre en disent long sur lui également. On voit que sa passion l'a amené à consacrer sa vie à la peinture, comme j'ai essayé de le faire avec moins de succès et dans un autre art dans ma vie actuelle. Cela dit, on constate que ce n'est qu'à l'approche de la cinquantaine que les toiles de Corot ont commencé à susciter de l'intérêt, et qu'il lui a fallu passer le demi-siècle pour que sa notoriété s'envole. Et à cette époque il n'y avait pas la télé ni internet, donc quand je parle de notoriété je pense qu'il était surtout connu du cercle restreint des amateurs d'art qui avaient les moyens de se payer un tableau. Comme de nombreux artistes, c'est après sa mort que sa renommée a grandi et il est bien plus connu aujourd'hui qu'il ne l'était de son vivant. La célébrité est quelque chose de subjectif et d'un peu irrationnel. Les questions qu'on entend au sujet de la réincarnation tournent souvent autour des vies antérieures relatives à des personnages célèbres. Le fait de revendiquer une vie antérieure avec un nom plus ou moins connu jette tout de suite la suspicion sur la véracité du témoignage. C'est dû au fait qu'il y a eu par le passé et qu'il y a encore beaucoup de revendications de ce type qui sont très fantaisistes. Mais le fait qu'il y a de faux témoignages doit-il discréditer les témoignages plus sérieux ? Je pense qu'on devrait s'y attarder en faisant abstraction de la renommée du personnage concerné. Ce qui est intéressant, c'est toute l'existence qu'a vécue Corot, loin de la célébrité qu'il a aujourd'hui. Les souvenirs que j'ai ramené de mes régressions ne le dépeignent pas comme un être exceptionnel, un maître de la peinture comme on le qualifie de nos jours. Je me suis plutôt vu comme quelqu'un de passionné et de travailleur. Les hasards de la vie (mais y a-t-il un hasard ?) m'ont donné les moyens matériels de me consacrer à mon art et ça fait toute la différence. Il a fallu aussi passer par-dessus les critiques et les moqueries, car les débuts ont été difficiles. Peu de gens croyaient à mon talent. Un peu de volonté et de sang-froid m'ont permis de parvenir finalement à vivre tranquillement de mon travail. Mais à aucun moment je n'ai eu l'impression d'être une célébrité. Et si j'y réfléchis bien, j'ai d'autres vies passées dont j'ai déjà parlé pour lesquelles j'ai la sensation d'avoir eu nettement plus de notoriété et d'influence de mon vivant. Je pense par exemple à la vie de Sir Hoghton au 18ème siècle, où j'étais baronnet et élu au Parlement anglais. De par mon statut à cette époque, je devais être connu de presque tous les habitants du Lancashire, et même de beaucoup au-delà dans toute l'Angleterre. Et pourtant aujourd'hui, même en Angleterre, très peu de gens se souviennent de Sir Henry Hoghton 5ème du nom. Et en France c'est un parfait inconnu. La célébrité ça va, ça vient, et ce qui est vrai aujourd'hui ne l'est pas demain. Le seul et véritable intérêt de la notoriété de certaines vies antérieures, c'est qu'elle permet de retrouver et de recouper plus facilement les informations. Ca c'est un avantage et une réalité. Et c'est pour cette même raison que les vies dites célèbres sont plus facilement mises en avant. Les témoignages de vies antérieures qui concernent une célébrité sont relativement nombreux car il est plus facile de vérifier les souvenirs d'une vie pour laquelle il reste des traces aujourd'hui, que de celle d'un parfait inconnu. Mais ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Car pour un témoignage concernant une vie célèbre, il en existe des dizaines d'autres qui concernent des vies anonymes. Simplement on en parle moins, ils restent le plus souvent confidentiels, car sans indices qui permettent de les identifier ces témoignages sont moins spectaculaires. Ils marquent moins les esprits, mais ils n'en sont pas moins intéressants, loin de là.

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