Ni medium ni gourou, je suis un être humain comme les autres qui se posait des questions sur le pourquoi du comment. J'ai été séduit par la théorie de la réincarnation, mais comme je ne crois que ce que je vois, j'ai décidé d'aller moi-même explorer mes vies antérieures, « pour voir ». Et ce que j'ai découvert m'a définitivement convaincu. Aujourd'hui je continue d'explorer mes vies antérieures, par des régressions comme on appelle ça, et je reconstitue petit à petit le parcours de mon âme à travers les âges. J'ai élargi mon champ d'intérêt à tout ce qui est en lien avec la réincarnation, principalement les domaines de l'esprit et de l'inexplicable, et aussi l'histoire et l'archéologie.

A travers ce blog j'espère apporter un peu de réponses à ceux qui en cherchent encore. Mais surtout ne me croyez pas sur parole, faites vous-même l'expérience ! Ma méthode de régression dans les vies passées est dispo pour tous: voir l'article 9- vos vies passées. Mais prenez le temps de lire les articles précédents avant toute chose. Il vaut mieux savoir de quoi il s'agit et être complètement informé avant de se lancer.

Vous pouvez lire les articles comme vous le souhaitez. Mais le mieux est quand même de les lire dans l'ordre chronologique, je les ai numérotés à cet effet. Aidez-vous du menu.

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6- l'artiste, et la progression à travers les vies



J'en viens finalement à parler d'une vie que j'avais retrouvée assez tôt dans mes régressions. Mais si je n'en ai pas parlé avant c'est parce que c'est une personnalité connue. Alors là j'entends déjà protester les sceptiques : « Ca y est, il va se prendre pour Napoléon ou Ramsès II ! » Ca fait cliché, c'est vrai. C'est pour ça que j'ai hésité à en parler tout de suite. Cela dit la personne dont je vais vous parler n'est pas aussi flamboyante que les deux que j'ai cités. Mais je suis persuadé que si j'avais commencé par là j'aurais perdu beaucoup d'entre vous dès le début. Et puis, il paraît qu'au 21ème siècle chacun aura son quart d'heure de gloire. Alors imaginez sur plusieurs vies ! Je ne vois pas ce qui empêche d'avoir un peu de célébrité dans une de ses existences. Surtout qu'il y a pas mal de fantasmes sur les gens connus, après tout ce sont des êtres humains comme les autres. Allez, si vous m'avez suivi jusque-là, s'il-vous-plaît laissez de côté les préjugés et lisez la suite pour vous faire votre propre idée.
Commençons par le début. Depuis tout petit je dessine, j'ai cette passion depuis aussi loin que je me souvienne. Certains disent même que j'avais un don, je préfère dire que c'est une passion que j'ai travaillée. Dès l'école maternelle j'étais au-dessus du lot, et jusqu'au collège je survolais les cours d'arts plastiques. Parallèlement je suis tombé amoureux de la bande dessinée. Je lisais beaucoup, et l'envie me vint d'écrire aussi. J'ai donc lié dessin et lecture pour raconter des histoires en image. Malheureusement je n'ai pas eu la possibilité de faire des études artistiques, et alors que j'étais étudiant j'ai manqué le coche pour faire de la BD mon métier. Ce n'est que quinze ans plus tard, après des détours professionnels, que la passion m'a rattrapé. Aujourd'hui je suis pro dans la BD et l'illustration. J'ai déjà plusieurs albums à mon actif et ce n'est pas fini.
Mais quand j'ai commencé mes régressions je n'en étais pas encore là. J'étais en plein doute sur quoi faire de mon avenir. J'avais vu mes premiers souvenirs de vies antérieures et ma conviction était déjà forgée. Il était temps de tenter une régression pour chercher d'où venait cette aptitude précoce au dessin, parce qu'il était probable que ça vienne d'une vie antérieure. J'étais à la fois excité et anxieux, un peu la peur du vide et dans l'attente de réponses.

Voilà donc que je me plonge de nouveau dans le tunnel du temps. Quand j'en sors, mon environnement se construit lentement comme d'habitude. Je suis un jeune homme, bien habillé dans une tenue cintrée style 18ème ou 19ème siècle. Je parcours tranquillement un grand couloir aux couleurs sombres avec de grandes fenêtres, comme une galerie de château. A intervalles réguliers sont suspendus des tableaux. J'ai l'impression que je suis ici pour le travail. Je ne sais pas exactement ce que je fais, mais je m'arrête pour admirer chaque tableau. Je suis intéressé par le travail des maîtres. Je dois être peintre moi aussi, car le décor change tout à coup et je me retrouve moi-même face à une grande toile à laquelle j'apporte les dernières touches. Le tableau est presque aussi haut que moi, posé sur un chevalet. Je travaille debout, ma blouse maculée de peinture. Je suis dans une pièce claire, la lumière du jour entre largement par une grande fenêtre ouverte face à moi. J'ai vue sur un jardin ouvert sur l'extérieur, entouré de quelques grands arbres qui apportent un peu d'ombre. L'atelier où je suis est à l'étage d'une grande maison aux murs clairs, avec une grande porte principale au milieu de la façade. Dans le jardin une balançoire est dans ma ligne de mire, et une jeune femme s'y balance joyeusement. Elle porte une robe claire, très serrée à la taille, avec une grande jupe et d'épais jupons, typique du 19ème siècle. Elle est très proche de moi, je le sens. Je reviens à mon tableau. Il est quasiment terminé, je n'ai plus qu'à poser la touche finale. J'approche mon pinceau du coin de la toile, en bas à droite. Et je signe en petites lettres : « Corot », tout simplement. Je sais alors qui je suis. Je m'appelle Jean-Baptiste Corot.



C'est la fin de cette régression qui était assez courte mais très claire. La signature à la fin résumait tout, mais bizarrement je n'étais pas super enthousiaste. Il faut dire qu'à cette époque, en dehors de la BD mes connaissances artistiques étaient assez limitées. Je savais vaguement que Corot était un peintre, mais je ne connaissais rien de lui ou de son œuvre. Mais son nom était suffisamment connu pour que même moi j'en aie entendu parler, et ça c'était déjà impressionnant à mes yeux. Ce que j'allais découvrir l'était encore plus.
Car bien sûr je voulais me documenter sur cet artiste, sur sa vie. Avant cette régression j'avais peu d'éléments convaincants. J'avais quelques informations sur le trappeur et sur le lord anglais, mais pas encore tout ce que j'ai trouvé sur Sir Hoghton via internet. Du coup j'étais excité parce que sur un personnage connu comme Corot, j'allais forcément trouver des éléments de comparaison avec ce que j'avais vu. Je ne vais pas ici raconter toute sa vie, il y a déjà des livres entiers sur le sujet. Je vais juste préciser ce qui est en relation avec mes souvenirs de cette vie passée.
D'abord Corot a deux prénoms : Jean-Baptiste et Camille. Selon les biographies l'un ou l'autre sont mis en avant. Et il semble qu'au 19e siècle on utilisait plus facilement les deuxième et troisième prénoms qu'aujourd'hui. Or dans mes souvenirs j'ai plutôt eu la sensation de m'appeler Jean-Baptiste, peut-être une préférence de l'artiste lui-même, et c'est donc le prénom que je vais utiliser.
Donc Jean-Baptiste Corot est né en 1796 et mort en 1875 à Paris. Ces dates m'ont été utiles car c'est grâce à ça que j'ai déterminé plus tard que Sir Hoghton avait forcément vécu avant 1796. Je ne crois pas avoir eu deux incarnations simultanées.
Et bien sûr j'ai découvert l'influence de Corot dans la peinture, pendant sa vie et même après. Il est considéré aujourd'hui comme un père des impressionnistes, grand paysagiste mais aussi portraitiste. Depuis j'ai vu beaucoup de ses tableaux, reproduits sur des livres ou sur internet, mais j'ai aussi eu l'occasion de voir des originaux dans des musées. Je n'oserais pas dire s'il y a quelque chose qui nous rapproche artistiquement, je ne serai pas très objectif sur la question c'est évident ! Ce que je sais, c'est que ses toiles me parlent, surtout ces tableaux ébauchés, inachevés, qui ont fait dire qu'il avait inventé l'impressionnisme. En fait ces tableaux n'étaient que des études qui servaient plus tard à réaliser des toiles plus détaillées et réalistes. Mais elles montrent bien la façon de travailler du peintre, et je me retrouve dans ce qu'il faisait.
Je ne vais pas m'attarder sur l'oeuvre de Corot, je vais plutôt en venir à sa vie privée. Il a beaucoup voyagé et vécu à droite à gauche par petites périodes, en Normandie et dans le nord notamment. Mais ses lieux de vie étaient principalement ses ateliers à Paris, et surtout la demeure familiale à Ville d'Avray, entre Paris et Versailles, dans un coin de verdure au bord des étangs. C'est là qu'il a commencé à exercer ses talents de peintre, dans cette maison achetée par son père en 1817, et il y est toujours revenu. Quand j'ai vu la première fois une photo en noir et blanc de cette maison, j'ai eu un coup au cœur. Elle était exactement comme je l'avais vue, avec un étage, des murs clairs, la grande porte, et le jardin qui lui faisait face. C'était incroyable ! J'habitais Paris alors, Ville d'Avray n'était pas loin, il fallait absolument que je me rende sur place pour voir ça de mes propres yeux. Un samedi je suis donc parti en transports en commun. Il fallait marcher en grimpant des côtes assez raides pour accéder aux étangs, et finalement j'y parvins. Les étangs de Ville d'Avray sont un havre de paix à deux pas de Paris, un coin de nature paisible qu'on ne s'imagine pas trouver si près de la capitale. J'admirais le paysage que Corot avait peint si souvent, et je trouvai facilement sa maison qui était juste sur la gauche de l'étang alors que j'arrivais en marchant. Malheureusement je ne pouvais voir que le haut de la grande demeure car un grand mur isolait la propriété, la séparant des étangs. Et sur le coup je me suis écrié : « Mais il y avait pas de mur avant ! ». Il n'y avait que quelques pas à faire de la maison jusqu'à l'étang, et j'étais sûr qu'avant on pouvait passer à pied sans avoir de mur à franchir. Et pendant que j'écris ce texte je regarde des tableaux de Ville d'Avray peints par Corot. Grâce à internet je découvre aujourd'hui plein de tableaux que je n'avais pas encore vus (Corot en a peint beaucoup). Et sur l'un d'eux il a justement représenté sa maison vue d'une autre rive de l'étang. Et il n'y a pas ce mur !
Dans ce que j'ai vu de l'atelier avec vue sur le jardin, j'étais encore jeune peintre, et une femme, toute jeune elle aussi, faisait de la balançoire dans le jardin. Etait-elle une proche ? Certainement. Une fiancée ? Je ne crois pas, il semble que Corot n'aie jamais été fiancé, et encore moins marié, et qu'il n'eut apparemment aucun enfant. Il a peut-être eu des maîtresses, sûrement même, car il a peint quelques nus notamment en Italie. Mais ça ne correspondait pas à cette jeune femme. Peut-être de la famille alors ? Jean-Baptiste avait deux sœurs, Annette Octavie qui avait trois ans de plus que lui, et Victoire Anne juste un an de moins que lui. Cette dernière mourra en 1821 à seulement 24 ans. Je pense que c'était elle sur la balançoire.
J'en viens maintenant à la scène que j'ai vue au début, dans la galerie de tableaux. Je me demandais à quoi ça correspondait. J'avais lu que le jeune Jean-Baptiste avait travaillé un temps comme commis coursier chez des drapiers. J'imaginais que ça pouvait être lié à ça, sans conviction. Il aurait pu admirer les tableaux d'un client. Mais en fait ce n'était pas ça. J'ai appris récemment en lisant une autre biographie que Corot fréquentait le Louvre dans sa jeunesse. Ca m'a surpris, parce que je ne pensais pas que le Louvre était déjà un musée au début du 19e siècle. Or c'est bien le cas. Il s'avère que dès le règne de Louis XVI le Louvre était déjà utilisé comme galerie d'art, et qu'en 1793 il devint officiellement un musée. C'était exactement ça ! Le large couloir aux grandes fenêtres que j'ai décrit correspond parfaitement à certaines galeries du Louvre. Ca paraît tellement évident, je me demande pourquoi je n'y avais pas pensé avant. Corot arpentait les couloirs du Louvre pour travailler, bien sûr, il apprenait la peinture !

Je voulais associer le récit de ces souvenirs de Corot avec le thème de l'accomplissement personnel et de l'évolution à travers les vies. Au début je ne pensais parler que du peintre, mais je me rends compte que si je veux parler d'évolution il vaut mieux évoquer aussi une autre vie. Car j'ai effectué une autre régression où il est aussi question de création artistique. Elle est assez courte.

Quand je sors du tunnel temporel, je suis dehors sous un beau ciel bleu. Je suis un jeune homme peu vêtu, à peine un tissu enroulé autour des hanches. Les bâtiments de pierre claire autour de moi m'évoquent une ville antique. Je suis face à une grande statue de marbre blanc, une belle sculpture réaliste qui me fait penser à la Grèce. Je tiens un long bâton au bout duquel j'ai enroulé un linge humide. Je le lève et le fait glisser sur le marbre de la statue. Je suis là pour la laver, ainsi que les autres statues qui entourent la place. C'est mon travail, et j'y passerai plusieurs heures sous le soleil.
Un peu plus tard, je vois une autre scène : dans la pénombre d'une pièce fermée, seul, je travaille sur mon ouvrage. Cette fois c'est moi l'artiste, je m'essaie à la sculpture et je travaille la terre glaise. Fasciné par les œuvres que je côtoie tous les jours, j'aimerais faire d'aussi belles choses. Malheureusement je n'ai pas le même talent, et je m'énerve sur mes tentatives ratées.

La régression s'arrêta là, en me laissant peu d'informations sur cette vie. Impossible de la dater ou de la situer précisément, tout ce que j'ai trouvé c'est que le marbre blanc se nettoie effectivement tout simplement avec de l'eau et du savon, ou éventuellement à la cire. Ca n'apporte pas grand chose. Par contre il est intéressant de mettre en relation cette vie avec celle de Corot. Ce sculpteur en herbe n'est sûrement pas devenu un maître en son art mais il a dû continuer et progresser. Or Jean-Baptiste Corot avait des aptitudes précoces, lui. Ses toiles les plus anciennes montrent déjà une certaine maîtrise. On voit qu'entre l'Antiquité et le 19e siècle, l'âme qui a habité ces deux corps a fait des progrès évidents. Ca montre de manière certaine qu'on progresse de vie en vie et que ce que l'on apprend n'est pas perdu. Tout est stocké dans notre mémoire inconsciente et ne demande qu'à être réveillé. En étudiant l'art des maîtres de son époque, le jeune sculpteur a enrichi son inconscient des connaissances artistiques de base. Le jeune Corot, en s'intéressant à son tour aux maîtres de son temps et en décidant de s'engager dans la création artistique, a dû réveiller ces connaissances enfouies. Il a repris son apprentissage là où s'était arrêté le sculpteur grec. Il a pu commencer avec un certain bagage qui le plaçait d'emblée à un niveau supérieur du commun de ses contemporains. C'est de cette manière que je conçois la progression à travers les vies. Toutes nos aptitudes du passé ne se réveillent pas à chaque vie sinon nous serions tous des super-héros. Il faut un événement déclencheur ou un intérêt très fort qui vienne réactiver ces connaissances. C'est pour ça que le sculpteur grec n'a pas toujours été artiste dans les vies suivantes. Ce n'est qu'au 19e siècle que la passion de Corot pour la peinture a réveillé cette fibre artistique. Et aujourd'hui les acquis de ces deux artistes sont parvenus jusqu'à moi. Ca explique pourquoi depuis tout petit j'avais des aptitudes en dessin bien supérieures à la moyenne. C'est une explication toute personnelle bien sûr, mais elle me semble tellement logique.
Cette possibilité de progression à travers les vies peut expliquer toute aptitude artistique précoce. Il y a des exemples évidents, comme Mozart qui composait ses premières œuvres à 6 ans, ou Michael Jackson qui chantait et dansait dès 6 ans lui aussi. Comment expliquer que si jeunes ils avaient des compétences que d'autres mettent des années à acquérir, si ce n'est par des acquis venus de vies antérieures ? D'ailleurs il n'y a pas de raison que cette possibilité de progression se limite aux arts. C'est l'exemple que j'ai mis en évidence avec la vie de Corot, mais on progresse de la même façon dans tous les domaines. Pensez aux génies scientifiques précoces par exemple, ou même à des aptitudes plus physiques, l'équitation, la course, etc. Même des aptitudes plus courantes peuvent être concernées : facilité à parler en public, sens de l'organisation par exemple. Tenez, pensez à Napoléon Bonaparte. Même si le personnage est controversé, on ne peut que lui reconnaître un génie militaire. Comment ce « petit caporal » a-t-il pu conquérir l'Europe en quelques années seulement ? Avait-il déjà acquis une expérience des batailles dans d'autres vies ?
Intéressant mais il y a un mais. Car je crois qu'on ne peut pas résumer l'évolution d'une âme à l'accumulation d'aptitudes perfectionnées au fil des vies. A quoi ça servirait de savoir tout faire si on ne sait pas quoi en faire ? Ca ne peut pas se limiter à ça. Il doit y avoir un but à cette évolution, et elle ne peut être que morale et spirituelle. Et là vient alors la question existentielle : vers quoi doit-on évoluer ? Ca pose la question du pourquoi de la réincarnation, et on peut parler d'éveil spirituel, du nirvana, et par extension de Dieu et de la Création... tout un programme ! Pour ceux qui aiment se triturer le cerveau comme moi, je garde ce thème de la spiritualité pour un prochain article.

5- le viking, et les relations de vie en vie



Dans les articles précédents j'ai cité à chaque fois des personnes que j'avais revues dans plusieurs vies, y compris ma vie actuelle. Je vais enfin m'attarder sur le sujet dans cet article. Pourquoi est-ce qu'on retrouverait, comme par hasard, dans notre vie présente une personne qu'on aurait déjà connue dans une autre vie ? Ben voyons, parce que ce n'est pas un hasard ! Je vais m'expliquer en prenant comme exemple une régression qui a fait ressurgir une vie du haut Moyen-Age.

Une fois de plus je traverse le tunnel du temps. J'en sors dans une nuit fraîche. Je suis debout dans l'herbe, face à un bûcher qui flambe à quelques dizaines de mètres. Je me trouve en haut d'une colline ou d'une falaise, ou peut-être un fjord car derrière je vois la mer. Le brasier est un bûcher funéraire. Une silhouette y est allongée, parée de ses atours : armes, casque, bouclier. C'est un guerrier viking, et c'est mon père. Je suis très jeune, encore adolescent peut-être, et habillé simplement. Je suis triste, et fier en même temps de l'hommage rendu au chef de ma famille. Une jeune fille de mon âge s'approche et me prend la main. C'est une jolie blonde aux cheveux longs, c'est ma fiancée.
J'avance dans le temps. C'est toujours la nuit, et le sol tangue en-dessous de moi. Quelques années ont passé, et je porte la barbe comme beaucoup d'entre nous. Les embruns me fouettent le visage alors que je manoeuvre une longue rame sur le côté d'un navire viking. C'est un navire de guerre long et effilé, à la voile tendue par le vent. Prudence, la mer est un peu agitée, et on navigue de nuit le long d'une côte escarpée. La falaise rocheuse est toute proche sur notre droite, et le capitaine nous dirige avec précision pour éviter la catastrophe. Devant et derrière je vois d'autres navires comme le nôtre. C'est une flotte de guerre, nous menons une campagne loin de chez nous.
Encore plus tard, je me retrouve de jour dans un camp en pleine activité. Les hommes vérifient leur matériel et préparent leurs armes. Plus loin en hauteur je vois des remparts de pierre. Nous nous préparons à la bataille. Je pense qu'on est en France au 9ème siècle, à l'époque des raids vikings. J'entends quelqu'un m'appeler, mais comme d'habitude j'entends les mots de manière étouffée. Il me semble que mon nom est Thorgorn. C'est un frère d'arme qui me fait signe, un brun barbu qui brandit son arme en rigolant, pressé d'en découdre. Je lui réponds en l'appelant Einar ou Regnar, et c'est mon frère. Nous nous entraînons souvent ensemble.
Arrive enfin le moment de l'assaut. Equipés et armés, nous grimpons la pente rocheuse qui amène aux remparts. Je suis avec mon frère, et à nos côtés se trouve un vétéran dégarni et balafré qui inspire le respect. Des guerriers transportent des échelles pour les jeter contre les murailles et les escalader. L'adrénaline monte, je suis déjà essoufflé et on court comme des bœufs en hurlant sur les derniers mètres qui nous séparent des remparts. Les gars se bousculent pour grimper aux échelles, car on sait que les plus braves seront récompensés par les dieux. Je donne des coups d'épaules mais ça ne suffit pas. On est trop nombreux. Les plus costauds se hissent en premier. J'ai une boule au ventre et j'essaie de me persuader que je n'ai pas peur. Les premiers vikings commencent à tomber des murailles, blessés ou morts. C'est qu'ils nous attendent de pied ferme, là-haut ! Finalement je renonce à grimper de suite. Les corps commencent à joncher le sol. Je ne vois plus mon frère et je le cherche. Est-ce qu'il est déjà à terre ? Je retourne quelques corps pour voir les visages mais je ne le trouve pas.
Le décor change encore d'un coup. On dirait que la bataille est terminée. Je suis seul dans un bois clairsemé, et je marche avec difficulté. Je crois que mon corps n'est pas blessé mais ma tête me fait mal. J'ai sûrement une commotion cérébrale. J'ai dû quitter le champ de bataille et maintenant j'essaie de rejoindre le camp. Mais ça fait déjà longtemps que je marche et je ne retrouve pas le chemin. Je suis dans le gaz, impossible de me concentrer, et je suis perdu. Je décide finalement de m'arrêter, au bout du rouleau. Je m'allonge à moitié derrière un buisson. Je veux juste me reposer un peu avant de repartir. Et les autres, est-ce qu'ils me cherchent ? Est-ce qu'ils vont repartir sans moi ? Ils me croient mort, peut-être ? Ma dernière pensée va à ma femme restée au pays. J'ai l'impression de la voir devant mes yeux, là. Elle attend mon retour, debout dans l'herbe, scrutant l'horizon, ses cheveux blonds flottant au vent. Est-ce que je rêve ? Je crois deviner un ventre arrondi sous sa longue robe bleue.

Cette régression assez forte en émotion s'arrêta là. Je n'y ai pas ressenti autant de tristesse et d'angoisse que dans les souvenirs de Sir Hoghton (voir l'article précédent). Ici c'était plutôt l'adrénaline et la peur pendant l'assaut des remparts. J'ai vraiment eu la mort en ligne de mire.
En parlant des remparts, j'en viens au contexte de la bataille. Comme je l'ai dit, je pense que cette campagne constituait l'un des nombreux raids vikings sur la France au 9ème siècle. A partir de 840 les vikings attaquèrent régulièrement les côtes normandes et le nord du pays, remontant les fleuves pour assiéger les villes et piller les monastères. Ils arrivèrent même plusieurs fois jusqu'à Paris. Mais la ville que j'avais vue ne me semblait pas assez grande pour être Paris. Sur le coup j'ai cru que c'était Rouen car j'avais lu qu'elle avait été attaquée en 841. Mais aujourd'hui grâce à internet j'ai plus d'informations. J'ai vu que les Flandres et la Picardie ont aussi été attaqués, et notamment la ville d'Amiens. Or je suis originaire d'Amiens, et compte tenu des liens qui peuvent exister entre les différentes vies c'est une hypothèse intéressante. Mais il se trouve qu'Amiens est en terrain marécageux, très plat, et ça ne correspond pas du tout aux pentes rocailleuses que j'ai vu dans ma régression. Les remparts étaient en hauteur donc ça ne colle pas. Et d'ailleurs à cause de ça Rouen est éliminée aussi car elle est bâtie en terrain plat dans un méandre de la Seine. Une illustration de la ville au Moyen-Age montrait bien qu'il n'y avait pas de pente à gravir pour arriver aux remparts. J'ai cherché quelles autres villes fortifiées pouvaient être concernées. Le choix n'était pas très vaste, et je suis tombé sur Saint-Lô. La ville de Saint-Lô en Normandie a été attaquée et ravagée en 889. Voici comment elle est décrite : « Promontoire naturel de schiste, découpé par les vallées du Torteron, de la Dollée et de la Vire, le rocher permet de contrôler ce point de rencontre stratégique de plusieurs routes et d´une rivière navigable. » Associée à ce texte se trouve une photo des remparts miraculeusement préservés à ce jour. Ca ressemble vraiment à ce que j'ai vu, et en plus sur un promontoire rocheux. Je n'ai plus de doutes, Thorbjorn aurait donc participé au ravage de Saint-Lô, dont les habitants furent massacrés et la ville rasée par la suite.
Et oui, je viens d'appeler le viking Thorbjorn et pas Thorgorn comme je pensais l'avoir entendu. Il ne reste pas beaucoup de traces écrites sur les vikings et je n'ai pas trouvé le prénom Thorgorn. Par contre il existe bien Thorbjorn. Jusqu'à preuve du contraire c'est le prénom que j'utiliserai. Par contre j'avais nettement entendu Einar pour le prénom de mon frère. Au début je n'avais pas trouvé trace de ce prénom et j'avais donc opté pour Regnar, qui était avéré. Mais après de nouvelles vérifications (toujours grâce à internet), j'ai vu que le prénom Einar existait bel et bien (Einar ou Einarr), et je reviens donc à celui-là.

En parlant d'Einar, j'en viens enfin au thème de cet article, les relations que l'on retrouve de vie en vie. Je sais par exemple qu'Einar est mon frère dans ma vie actuelle. J'en suis sûr car mon frère est le focus (un élément de concentration, voir l'article 2 sur le trappeur) que j'ai utilisé pour me lancer dans cette régression. Elle a commencé par la scène de bataille avec Einar en point de mire, et les autres scènes sont venues après. Je les ai remises dans l'ordre chronologique ici pour une meilleure compréhension. Quand je prends un proche de ma vie actuelle comme focus, je ressens un lien évident avec la personne que je vois en régression. Ce n'est pas quelque chose de physique, car l'apparence physique peut être très différente d'une vie à l'autre. C'est plutôt de l'ordre de la personnalité et du ressenti. Je reconnais en Einar mon frère actuel. Et puis aujourd'hui il est tellement passionné par les vikings, c'est pas étonnant ! Par contre quand je vois des personnes que je n'ai pas pris comme focus, là la relation n'est pas toujours évidente à établir, s'il y en a une. Parfois ça se fait naturellement, d'autres fois c'est plus compliqué.
Pour ma femme blonde, je l'ai immédiatement reconnue en ma mère actuelle. D'ailleurs je lui en avais parlé à l'époque, et je me souviens qu'elle m'a raconté quelque chose qui m'a marqué. Elle m'avait parlé d'un rêve qu'elle faisait parfois, où elle était une femme blonde qui filait la laine. Et elle disait s'appeler Sonia. Ce prénom existe dans de nombreux pays, mais dans sa version scandinave Sonja ça pourrait correspondre.
Quant à mon père sur le bûcher, je verrais bien en lui mon père actuel.
Dans les articles précédents j'ai évoqué à chaque fois ces personnes rencontrées sur plusieurs vies. Normal, si on vit soi-même plusieurs vies, c'est pareil pour les autres. Et comme le karma s'applique à tous, c'est en fonction de son karma que chacun se réincarne. D'après moi, c'est encore le karma qui pousse des gens à se réincarner au même endroit et à la même époque, qu'ils soient liés depuis la naissance par des liens familiaux ou qu'ils se rencontrent plus tard par un « heureux hasard ». Mais on se rendra vite compte que le hasard n'existe pas. Comme je l'expliquai dans l'article 3, le karma est provoqué par un acte ou une intention, ce qui implique souvent par nature une ou plusieurs autres personnes. On agit envers quelqu'un, et cette personne est donc impactée et devient liée à notre karma. Et voilà comment deux âmes peuvent se réincarner au même endroit au même moment pour résoudre leurs karmas liés. Ces liens créés peuvent être appelés liens karmiques. Cette explication est schématique et simpliste bien sûr, je l'explique à ma manière. Mais c'est comme ça que je vois le concept.
Allez je continue, poussons un peu le raisonnement. On peut se retrouver avec des liens karmiques qui impliquent plus de deux personnes. Soit parce qu'un groupe de personnes ait commis un acte commun ensemble, soit par une chaîne karmique. Mais c'est quoi une chaîne karmique ?! Doucement, j'explique. Si une personne A crée un lien karmique avec une personne B, et qu'à un autre moment cette personne B crée un lien karmique avec une personne C, alors la personne B pourrait retrouver à la fois A et C dans une autre vie. A et C, sans s'être connu avant, pourraient alors se retrouver assez proches dans une nouvelle vie par leurs liens communs avec B. C'est le début d'une chaîne. Et si ces chaînes karmiques sont nombreuses et se croisent, et qu'on y intègre des petits groupes karmiques, on se retrouve avec des groupes de grande ampleur qui se réincarnent ensemble sur plusieurs vies. Des familles entières, des tribus peuvent se retrouver d'une vie à l'autre, et plus largement même des régions, des peuples, et des nations entières se retrouvent avec une destinée commune. Je pense que c'est pour ça que parfois on a l'impression que l'Histoire (avec un grand H) se répète ou rejoue un épisode à l'envers.
Mais là ça devient un peu compliqué et je préfère en rester à mon sujet de base. Etant donc certain que j'ai déjà croisé des personnes proches aujourd'hui dans mes vies passées, je peux faire un petit récapitulatif des personnes dont j'ai parlé dans les précédents articles.
La petite fille blonde de Sir Hoghton ne serait autre que la réincarnation de Sonja la femme viking, et donc ma mère aujourd'hui.
Mon père viking sur le bûcher serait la réincarnation d'un officier romain que Gracius côtoyait, avant d'être mon père aujourd'hui.
Le chercheur d'or que connaissait le trappeur est probablement la réincarnation de l'ami qui causa l'accident de chasse de Henry Hoghton, et aujourd'hui de nouveau un ami très proche.
Comme je l'avais précisé, le frère de chasse du trappeur ne serait autre que mon frère disparu récemment.
Et la vieille mère sèvère de Sir Hoghton serait ma grand-mère actuelle. D'ailleurs, petite anecdote, ma grand-mère reçut plusieurs fois au cours de sa vie le surnom plus ou moins moqueur de « madame la baronne » à cause de ses manières. Voilà que ça se justifie, en tant que femme et mère de baronnet !

Ces exemples montrent que les âmes peuvent donc se retrouver côte à côte sur plusieurs vies. Le karma y est pour beaucoup, mais je suppose et j'espère que l'amour entre les êtres a quelque chose à voir là-dedans aussi.
Vous aurez remarqué, je crois, que les liens entre les personnes ne sont pas forcément les mêmes d'une vie à l'autre. Par exemple la femme devient la fille, puis la mère. C'est un peu le bazar ! Il y a de quoi être perturbé. Il faut avoir un esprit très stable pour accepter ce genre de chose. C'est pourquoi j'explique tout ça avant de me risquer à vous détailler toute ma méthode de régression dans les vies antérieures (encore quelques articles, patience). Je pense qu'il vaut mieux être au courant à l'avance de tout ce qu'on peut rencontrer de déstabilisant dans une régression. Il existe des témoignages d'enfants qui affirment être la réincarnation d'un grand-parent ou d'un autre parent proche. C'est accepté dans certaines cultures asiatiques, mais chez nous en occident on prend ça au mieux pour de l'imagination enfantine. En fait les liens entre les âmes dépassent le cadre familial biologique. Il y a des expressions qui ne trompent pas, « s'aimer comme des frères » par exemple. Ceux-là peuvent avoir été frères dans une autre vie. Ce n'est pas forcément évident à comprendre, je sais. J'ai déjà discuté avec des gens qui étaient très mal à l'aise avec ce concept. Il vaut donc mieux le savoir si on souhaite explorer ses vies antérieures.
Si je résume ce que j'ai détaillé plus haut, je fais donc partie d'un groupe d'âmes qui se seraient réincarnées plus ou moins ensemble tour à tour à l'époque romaine au 1er siècle avant JC, puis au 9ème siècle après JC à l'époque des raids vikings, ensuite en Angleterre au tournant des 17ème et 18ème siècles, à l'approche du 20ème siècle au Québec, et finalement aujourd'hui en France. Et tout ça pour quoi ? Mais pour apprendre, bien sûr ! J'en parlerai dans le prochain article avec l'exemple d'une autre incarnation haute en couleurs.



4- le lord anglais, et la force émotionnelle


La vie antérieure dont je vais parler maintenant est un peu différente des précédentes. D'abord parce que j'ai plus d'informations la concernant. C'est dû au fait que je l'ai retrouvée dans plusieurs régressions, et surtout parce que j'en ai retrouvé des traces historiques par mes recherches sur le net. Là c'est passionnant ! Ensuite cette vie a fait ressurgir dans le présent des émotions plus fortes que n'importe quelle autre. C'est un détail peut-être, mais pour moi c'est essentiel, et cette force émotionnelle est le thème que je veux associer à cet article.

Je commence comme d'habitude par traverser le tunnel du temps, pour surgir enfin quelque part dans le passé. Mon environnement apparaît petit à petit. L'ambiance est calme et pesante. J'ai le regard baissé vers mes pieds, comme souvent au début d'une régression. Ca permet de voir son propre corps et de saisir un peu « qui » on est avant de voir « où » on est. Là, je suis chaussé de souliers brillants sur un tapis rouge, et je porte des vêtements cossus, signe d'une famille aisée. Je suis un homme encore jeune, avec des cheveux bruns assez courts descendant en favoris devant les oreilles, et rasé de près. Autour de moi c'est une grande pièce austère mais richement meublée. Face à moi c'est une grande table au bois épais et brillant, derrière laquelle est assise une vieille dame aux cheveux tirés en arrière, vêtue de noir et à l'air sévère. Pas très gai ! Mais c'est ma mère et je la respecte. Nous sommes en Angleterre dans une famille de haute lignée. Je suis peut-être un lord. J'entends un nom, étouffé comme d'habitude : Hindon ou Hondin. Dans le couloir d'à côté des petits pas se font entendre. C'est une fillette aux longs cheveux blonds qui déboule dans la pièce en courant. Son rire et sa gaieté tranchent dans l'austérité ambiante. Elle s'assoit à la table. Cette fille blonde est sans doute ma propre fille, comme je le verrai plus tard. Après coup un prénom me viendra, Jenny ou Jean (« Djinn » à l'anglaise bien sûr), mais je ne sais pas si c'est le bon.
Puis la scène change. Dans cette vie j'ai une personne très proche de moi, un ami d'enfance ou peut-être un frère. Nous passons beaucoup de temps ensemble à faire plein de choses. Je vois de l'escrime dans une salle d'entraînement, du cheval à travers la campagne, des parties de chasse dans le domaine familial. C'est d'ailleurs dans une de ces chasses qu'un accident survient. Je ne vois pas nettement toute la scène, juste mon ami qui tire au fusil et le bruit de la détonation. Tout est confus mais je suis blessé, c'est tout ce que je sais. C'est sûrement une maladresse et je n'en veux pas à mon ami.
Je ne sais pas clairement quelles ont été les conséquences de cet accident, mais ça n'a pas dû être trop grave car dans cette vie je vécus très vieux. Je me suis vu vieillard dans une autre régression. Enfin, je me suis « vu », c'est vite dit. Car en fait j'étais aveugle. C'était très étrange comme impression, car dans cette régression je ne voyais pas d'image mais je ressentais ce qui se passait autour de moi. J'étais assis dans un fauteuil au milieu d'une bibliothèque, un endroit qui m'appartenait, peut-être une pièce qui me servait de bureau. J'étais très âgé et amaigri. Puis dehors j'entendis une clameur, comme une émeute. Une foule était en marche. Tout à coup ces gens s'introduisirent chez moi, j'entendis des bruits de pas, des claquements de portes. Je craignais pour ma vie mais je n'avais pas la force de réagir. La régression s'arrêta là, mais j'ai eu l'impression de ne pas avoir survécu à cette émeute. L'époque et le décor m'ont fait faire le rapprochement avec le lord anglais. Et le fait que le vieil homme soit aveugle avait-il quelque chose à voir avec l'accident de chasse ? C'est possible, mais ce n'est peut-être aussi que la vieillesse.
Mais je vais revenir sur les années précédentes de Sir Hindon / Hondin, car j'ai vu d'autres choses à son sujet. J'ai vu par exemple une scène où je regardais un jeune peintre travailler sur un tableau. J'étais admiratif de son talent et il se peut que je l'aie aidé dans sa carrière. Je vais en reparler après.
Et je ne peux pas passer à côté d'une personne qui a une importance capitale, c'est la femme que j'aimais dans cette vie. Je n'ai même pas vu nettement son visage lors de la régression où elle m'est apparue. Nous étions en train de faire l'amour passionnément, tout en sueur. C'était torride ! Elle s'appelait Mary, et même si ce n'était pas forcément une très belle femme, je l'aimais terriblement. Je l'ai vue plus tard dans le temps, alors qu'elle allait mettre au monde notre enfant. Elle était allongée sur le dos, mais l'accouchement était difficile. J'étais anxieux. La sage-femme faisait ce qu'elle pouvait, et après une attente insupportable le nouveau-né arriva et c'était une fille. Mais la mauvaise nouvelle tomba comme un coup de poing : Mary n'avait pas survécu. Je fus anéanti d'un seul coup. Je hurlais ma douleur et l'émotion était d'une intensité incroyable. Je la vivais dans le présent comme si ça venait de m'arriver. La vision s'arrêta, et en ouvrant les yeux sur mon lit, dans ma chambre du 20e siècle, je pleurais en murmurant « Mary, Mary ». J'ai mis un long moment à revenir complètement dans le présent.


A l'époque où je faisais ces régressions j'avais peu de moyens de recherches à part les librairies et bibliothèques que je fréquentais. Il me fallait un peu de chance si je voulais trouver des informations sur ce Sir Hindon ou Hondin. Ce n'est pas pour moi que je cherchais à vérifier la réalité de ce que j'avais vu. La force émotionnelle de ce que j'avais revécu m'en avait persuadé mieux que n'importe quelle preuve matérielle. Mais c'était une conviction intime qui n'aurait peut-être pas beaucoup de valeur si j'en parlais à quelqu'un d'autre. De toute façon je n'étais pas décidé à en parler autour de moi, mais au cas où, ce serait pas mal d'avoir des preuves matérielles à mettre sous le nez des sceptiques. Ce que j'avais trouvé sur les autres vies jusque-là était intéressant mais pas assez convaincant.
Mais aujourd'hui je dispose d'un outil formidable que je n'avais pas à l'époque : internet. Je n'avais pas relancé mes recherches depuis des années et c'est seulement à la rédaction de ce blog que je l'ai fait. Et bingo ! J'ai trouvé.
J'explique comment je m'y suis pris. J'ai d'abord évalué l'époque de la vie de cet aristocrate anglais. Le contexte, les costumes, les fusils de chasse, tout ça m'évoquait le 18e ou 19e siècle. L'émeute que j'avais vu en fin de vie me faisait penser à la Révolution Française, donc plutôt 18e, mais surtout j'avais déjà retrouvé une vie qui se situait de façon certaine au 19e siècle. Donc l'anglais ne pouvait être que du 18e siècle. J'ai donc cherché des informations sur les lords anglais de 1700 à 1800. J'ai trouvé une liste complète des familles nobles anglaises classées par titres : les lords, les baronnets, et enfin les gentlemen, la chevalerie. Et chez les baronnets il y a une famille du Lancashire, les baronnets de Hoghton, qui au 18e siècle était juste appelée les baronnets Hoghton. Tous les noms de la dynastie sont listés, et il n'y en a que deux qui correspondent à la période définie : Sir Henry Hoghton 5ème du nom (1679-1768), et Sir Henry Hoghton 6ème du nom (1728-1795). En approfondissant mes recherches sur ces deux-là, j'ai trouvé un site internet sur l'histoire du parlement britannique qui détaille les biographies de tous les membres de cette institution depuis sa création. Et la biographie de Sir Henry Hoghton 5ème m'a révélé un indice crucial : sa première épouse s'appelait Mary, et elle est décédée après seulement 10 ans de mariage, à 33 ou 34 ans. Je venais de trouver ce que je cherchais ! Mais il y avait un détail qui clochait. La femme de Sir Henry Hoghton est décédée sans enfant, et lui-même n'a jamais eu d'enfant malgré deux autres mariages successifs. Et moi j'étais sûr que le bébé avait survécu et que c'était la petite fille blonde. Alors c'était quoi ? Une erreur des archives ? une fille illégitime ? En tout cas malgré ce détail, ce que j'avais trouvé était quand même intéressant. Et il y a au moins un autre indice qui me persuada que j'avais trouvé la bonne personne. Sir Hoghton le 5ème est né en 1679 (ou 1678 ou 1680 selon les sources) et mort en 1768. Il a donc vécu entre 88 et 90 ans, ce qui est très avancé pour l'époque. Ca correspond à la longue vie que j'avais vue. Par contre je n'ai pas trouvé la cause du décès, mais j'ai des indices concordants. En 1768 il y eut des émeutes à Preston, provoquée par une affaire politique d'élection contestée dans laquelle était impliqué Sir Henry Hoghton le 6ème, neveu du mien. A cette époque la famille Hoghton avait délaissé la demeure ancestrale de Hoghton Tower, dont je reparlerai plus loin, pour s'installer dans une autre propriété de moindre envergure nommée Walton Hall, en banlieue de Preston. Donc à la date de sa mort, Sir Henry le 5ème se trouvait bien là où eurent lieu des émeutes.
Je n'ai rien trouvé concernant l'accident de chasse et la cécité en fin de vie. Mais c'est un peu normal, toutes les sources sur Sir Hoghton parlent de ses fonctions au Parlement et très peu de sa vie privée. D'ailleurs cette vie politique me parle un peu aujourd'hui. Je m'intéresse beaucoup à la vie politique de mon pays, aux actualités, et j'ai toujours voté. Je me suis régulièrement impliqué dans la vie publique, que ce soit par l'action syndicale ou associative. On peut dire qu'il y a du Sir Hoghton en moi, non ?

Par ailleurs, depuis mon adolescence j'ai un problème aux yeux, une conjonctivite allergique qui me pourrit la vie de manière plus ou moins saisonnière. Ca se manifeste par des yeux irrités, rougis, des larmes, parfois des maux de tête, bref c'est vraiment handicapant. On a vu que des éléments psychologiques, comme des passions inexpliquées peuvent avoir leur origine dans des vies antérieures. Il en est de même pour des manifestations physiques. Et là, le fait que Sir Hoghton ait terminé sa vie aveugle est d'après moi un véritable signe. D'ailleurs, faisons la relation avec le fait que le druide dont j'ai parlé dans le précédent article a terminé sa vie borgne, lui. On dirait que ce problème d'yeux remonte très loin dans le temps, et à la lumière de la loi du karma il doit y avoir une cause initiale à ça. Mais je ne l'ai pas encore trouvée.

Je peux encore ajouter quelques détails sur cette vie de baronnet anglais (je sais maintenant qu'on ne peut pas l'appeler lord). J'ai par exemple retrouvé le blason de la famille Hoghton, blanc avec des bandes horizontales noires. J'ai aussi retrouvé de la documentation sur les demeures familiales, notamment Hoghton Tower, le manoir ancestral des Hoghton, bâtisse fortifiée au sommet d'une butte. Il existe toujours aujourd'hui, et on peut le visiter et même le louer pour des évènements privés. Les photos que j'en ai vu correspondent aux visions de mes régressions. J'aimerais bien pouvoir le visiter un jour. J'ai aussi trouvé sur internet un tableau représentant Hoghton Tower au 18e siècle. Ce tableau a été peint par un tout jeune artiste, Arthur Devis, en 1735, donc pendant la vie de Sir Henry. D'après la biographie de Devis, ce tableau était le tout premier qu'on lui ait commandé. C'était probablement une commande de Sir Hoghton lui-même qui aurait lancé comme ça la carrière du jeune Devis. Souvenez-vous ce que j'ai vu concernant un jeune peintre. Encore une fois c'est étonnant, non ? Plus tard Arthur Devis continua sa carrière à Londres où il rencontra le succès comme portraitiste.
En ce qui concerne les autres personnes rencontrées dans les souvenirs de Sir Hoghton, la plupart ont été revues dans d'autres vies, et bien sûr aujourd'hui aussi : la petite fille blonde qui serait ma mère actuelle, mon ami chasseur qui serait le chercheur d'or vu avec le trappeur (voir l'article 2), et ma vieille mère sévère qui serait aujourd'hui ma grand-mère. J'ai retrouvé la généalogie des Hoghton, et la mère de Sir Henry était irlandaise d'origine, fille aînée du Lord Vicomte Massereene. Je reparlerai avec plus de précisions dans le prochain chapitre de ces êtres qu'on retrouve de vie en vie.

Et bien sûr je dois parler de Mary et de l'émotion que sa disparition a fait remonter jusqu'à aujourd'hui. C'est le thème que je tenais à associer à ce chapitre, même s'il n'y a pas grand chose à dire là-dessus. Ce que je peux dire, c'est que la tristesse et l'angoisse ressentis à la mort de Mary m'ont immergé comme jamais dans la vie de Sir Henry. C'est ce qui m'a définitivement convaincu de la réalité des vies antérieures, plus que tous les noms, les dates et autres indices que j'ai pu trouver par la suite. Même quelques années après cette régression, il m'arrivait encore de verser une larme en repensant à cet épisode. C'est peut-être là qu'il peut y avoir un éventuel danger à explorer ses vies antérieures, quand le passé vient submerger le présent. Il faut alors avoir assez de volonté et de recul pour rester ancré dans sa vie présente. Je déconseille fortement ces expériences à toute personne qui serait déjà fragilisée mentalement. Une seule vie peut être déjà assez difficile à encaisser moralement, pour ne pas s'encombrer en plus des problèmes de nos vies passées. Je pense qu'il faut de la stabilité mentale, et surtout être prêt spirituellement si on veut se lancer à la découverte de ses vies antérieures. Bon, j'avoue que moi-même j'étais très jeune et pas vraiment prêt pour ça quand je l'ai fait. Mais je ne savais pas ce que j'allais trouver. J'ai eu la chance de garder un peu de recul au début, c'était pas facile. Mais surtout, dans les années qui ont suivi, je suis passé par des évènements, bons ou mauvais, et par des épreuves qui m'ont forgé un caractère et m'ont fait grandir en sagesse (enfin je crois). Je suis maintenant complètement apte à digérer mes expériences passées et à continuer mon cheminement. Mais il reste quelque chose qui fait mal encore aujourd'hui: j'ai perdu Mary. Bien sûr il est possible que je la rencontre de nouveau, dans cette vie ou dans une autre. Peut-être même qu'elle est déjà à mes côtés et que je ne m'en suis pas rendu compte. Malheureusement je n'ai pas encore eu cette révélation. Peut-être plus tard ?

Il est justement temps de parler de ces relations qu'on entretient de vie en vie, et du phénomène qu'on nomme réincarnation de groupe. Ce sera dans le prochain article.


3- le romain et le druide, la loi du karma


Après y avoir réfléchi un peu, finalement je ne compte pas exposer mes régressions et ce que j'en ai retiré dans l'ordre où je les ai effectuées. Ca risque d'être trop fragmenté, pas très agréable à lire. Il faut que je mette ça un peu en forme (sûrement mon côté narrateur d'histoires !). Je vais plutôt regrouper ça par vie antérieure concernée ou par thème, ce sera plus logique. Je vais organiser les chapitres autour d'une ou plusieurs vies qui apporteront un éclairage sur un thème particulier.
Le chapitre suivant sera donc consacré à deux vies, qui mises bout à bout, mettent en lumière un principe fondamental lié à la réincarnation, le karma.

Je me remets en situation, et me voici au bord d'une nouvelle expérience. Vous connaissez maintenant le principe, il faut que je traverse mentalement le tunnel du temps. Lorsque je sors de ce tunnel, je me retrouve dans le passé. Il faut quelques instants pour que la scène où je me trouve apparaisse en se construisant par étapes. D'abord la sensation du vent sur mon visage, je me déplace vite en avant. Puis des hautes herbes qui défilent autour de moi. Je suis sur une route, monté sur un cheval qui galope. Je porte une tunique claire et une cape qui vole au vent. Je ne suis pas grand, plutôt trapu et bien en chair, les bras velus. Je porte une courte barbe taillée et des cheveux bruns courts. Un nom me vient à l'esprit : Gracius. Je suis romain. Des informations commencent à surgir comme ça. Je suis militaire, un petit gradé, sans doute centurion. Je galope vers une cité gauloise. Je suis dans la période de la conquête de la Gaule, dans le sud-est du pays, vers le territoire d'une tribu nommée « gaturi » ou quelque chose comme ça. J'ai toujours ce problème de perception des mots, comme si on les prononce avec une patate chaude dans la bouche.
Puis j'avance dans le temps et je me retrouve ailleurs. Je suis debout à l'entrée d'une tente, face à une étendue herbeuse. Je suis dans un campement militaire, sûrement provisoire. L'intérieur de la tente n'est pas aménagé pour y loger, il fait un peu sombre. Dans la pénombre je vois une silhouette allongée sur une couche surélevée. Je m'en approche et je vois distinctement ses pieds nus. C'est une femme, une prisonnière gauloise attachée sur une sorte de table de torture. Je suis en sueur, j'ai envie d'elle. J'approche une main de son pied blanc, c'est tout ce que je vois. Je brûle de désir pour ce corps soumis à ma volonté. Et chiotte ! Je sens que je ne vais pas me retenir et que je vais la violer.
Et c'est là que j'ouvre les yeux d'un coup, dans ma chambre, dans le présent. La vache ! J'ai du mal à réaliser ce que je viens de voir. J'essaie de comprendre. Ce centurion romain c'était bien moi. Et pourtant je me sens incapable de faire un truc pareil aujourd'hui. Cette régression me hanta et resta incompréhensible pour moi quelques temps. Jusqu'à une autre régression, plus tard, ou la vision d'une nouvelle vie m'apporta des réponses.

Je sors de nouveau du tunnel du temps. Cette fois mon environnement est serein, silencieux. Je suis agenouillé par terre, habillé d'un vêtement ample et clair. J'ai une barbe et des cheveux longs. Je suis dans un cercle de plusieurs personnes dans la même position que moi et d'apparence semblable. Nous sommes en pleine prière et méditation, dans une lumière diffuse. De grands arbres nous entourent. Nous sommes dans une sorte de sanctuaire au cœur de la forêt. C'est un lieu sacré pour nous, nous sommes des druides gaulois, prêtres et gardiens de la connaissance de notre peuple. Je pense que mon nom est Loïk.
L'image change et m'envoie à un autre moment de cette vie. Je suis toujours agenouillé, cette fois face au tronc et aux racines noueuses d'un arbre immense. A terre devant moi repose un animal, agneau ou chevreau, je ne sais pas. Je tiens une sorte de grand couteau à large lame. Je vais faire un sacrifice à nos dieux, au nom de la communauté. D'ailleurs je me rends compte que derrière moi, une partie de la tribu est réunie pour assister au rituel, femmes et hommes de tous âges. Et j'abats le couteau sur l'animal.
La scène change alors de nouveau. Je suis toujours dans la forêt, mais maintenant je suis vieux, ma barbe a blanchi et je suis amaigri. Et puis je me rends compte que j'ai un problème de vue, c'est perturbant. Et je comprends d'un seul coup : je suis borgne, j'ai un œil laiteux. Je suis assis au pied de mon arbre, alors que quelqu'un approche à travers la forêt. C'est une jeune femme, une amie. Elle s'agenouille et ouvre sa besace pour me donner un peu de nourriture. C'est comme ça que je survis, seul au fond de la forêt. Ce n'était pas comme ça avant. Avant je vivais au village avec les autres et la forêt était notre église. Aujourd'hui je ne peux plus vivre parmi les miens et pratiquer notre religion. Les romains nous en empêchent et nous persécutent. Je n'ai pas d'autre choix que de me cacher en vivant en ermite. Heureusement des personnes comme cette jeune femme prennent encore soin de moi.


La régression s'arrêta là. Voilà donc le druide gaulois Loïk, persécuté par les romains, qui doit se terrer au fond de la forêt. Et Gracius le romain, lui, a participé à la conquête de la Gaule et torturé des prisonniers. Ces deux hommes sont de parfaits opposés. Et pourtant ils sont censés être l'incarnation de la même âme, la mienne. Comment c'est possible ?! D'abord, il faut constater qu'habituellement on ne se souvient pas de ses vies antérieures (il y a des exceptions, c'est clair). On vit sa vie sans se souvenir qu'on en a vécu une autre avant. On peut alors suivre une voie bien différente de sa vie précédente en fonction des circonstances, des opportunités, et des influences culturelles et sociales. Ce n'est pas la seule explication, mais avant d'aller plus loin sur ce sujet de l'antagonisme des deux hommes, je vais ajouter quelques détails les concernant. Car j'ai eu des informations supplémentaires par d'autres régressions et quelques recherches historiques.

Concernant Gracius, je pense qu'il a vécu pendant la Guerre des Gaules ou peu après, c'est-à-dire au 1er siècle avant JC. Au début je croyais m'être trompé sur son nom et que ça devait plutôt être Gracchus, un prénom connu chez les romains. Mais j'avais nettement entendu (pour une fois) Gracius. J'ai donc cherché un peu et il s'avère que ce prénom aurait vraiment existé à l'époque. Quant au nom « gaturi », celui de la tribu gauloise, j'ai aussi cherché si ça correspondait à quelque chose. Et j'ai trouvé les Caturiges, qui était une tribu gauloise des Hautes-Alpes dans la vallée de la Durance. Ca collait avec ce que j'avais perçu. Après j'ai revu quelques scènes de vie du centurion avec certains de ses collègues militaires que j'ai recroisés ensuite dans d'autres vies, je le sais maintenant.
J'ai vu aussi Gracius fréquenter un jeune homme, un bel éphèbe avec qui il avait des relations homosexuelles. Ca m'a un peu choqué sur le coup, moi, hétérosexuel convaincu ! Mais après tout, les romains ne faisaient habituellement pas de distinction de sexe dans les relations amoureuses, c'est avéré scientifiquement. Tout est donc normal, et j'ai dû m'y faire. Et ça m'a même obligé à réfléchir à la question. Jusque-là j'avais une tolérance, mais une incompréhension de l'homosexualité. Aujourd'hui je crois que j'ai évolué à ce sujet... les bienfaits des régressions !
Par ailleurs, j'ai vu aussi une période plus tardive de la vie de Gracius, où il n'était plus militaire. C'était en Afrique du Nord ou au Proche-Orient, peut-être aux environs de la venue de Jésus. Mais je n'ai pas plus d'informations à ce sujet.

Passons à Loïk le druide. Il a dû vivre après Gracius, à l'époque de la domination romaine en Gaule. Au début de l'occupation les druides n'étaient pas persécutés, les romains étaient tolérants avec les cultures des peuples soumis. Puis avec les années leur attitude s'est durcie. J'ai retrouvé un texte de Pline l'ancien, écrivain romain, qui dit au sujet de l'empereur Claude qu'« Il abolit entièrement dans les Gaules la religion cruelle et barbare des druides, qu’Auguste n’avait interdite qu’aux citoyens […]. ». L'empereur Claude régna de 41 à 54 après JC. Loïk a donc dû vivre pendant ou après cette période, et si Gracius a bien vécu au 1er siècle avant JC, il a donc dû se réincarner en Loïk à peine quelques décennies après sa mort.
Les gaulois sont des celtes, vous le savez (Non ? Alors maintenant c'est le cas). Les druides étaient entre autres fonctions les prêtres de la religion celtique. Je voudrais revenir sur le sacrifice que j'ai vu dans cette régression. A l'époque où je l'ai faite, j'ai fait des recherches et je me souviens que la communauté scientifique était partagée : la plupart refusait d'admettre que les celtes pratiquaient le sacrifice. Ce que j'avais vu n'était pas fiable historiquement, il y avait de quoi se poser des questions mais j'étais sûr de moi. Or aujourd'hui, vingt ans plus tard, je lis dans les articles scientifiques sur les druides que le sacrifice faisait bien partie de leurs rituels. C'est à présent un fait établi, et ça renforce d'autant plus mes convictions !

Revenons maintenant au thème principal de ce chapitre, ce qui oppose Gracius le romain et Loïk le druide. Si j'ai parlé de ces deux vies, c'est parce qu'elles illustrent parfaitement un phénomène indissociable de la réincarnation, le karma. Le karma est un terme sanskrit (une langue morte d'Inde), et c'est un principe qu'on retrouve dans l'hindouisme, le bouddhisme, et d'autres religions d'Asie. C'est une notion complexe, que je vais essayer d'expliquer simplement sans la dénaturer, telle que je la comprends et avec mes propres mots.
Le karma est à la fois une conséquence et une cause de la réincarnation. C'est le principe par lequel tout acte ou intention provoque une réaction en retour à l'envoyeur. C'est l'illustration des adages tirés de la Bible : "Mais si malheur arrive, tu paieras vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure." et « tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée ». Les premiers rédacteurs de la Bible croyaient-ils à la réincarnation ? C'est un autre débat.
Mais même si je fais référence à la Bible, pour moi le karma n'a rien à voir avec la notion de bien et de mal. Je vois plutôt ça comme les vagues créées par une pierre qui tombe dans l'eau. Toute intention, bonne ou mauvaise, génère des ondes de la même façon. Et ces ondes reviennent à intervalles variables à leur point de départ. Plutôt que bien et mal je préfère utiliser les termes taoïstes de yin et yang. A mes yeux, le taoïsme n'est pas manichéen et moralisateur comme d'autres religions et je trouve ça plus réaliste. Le yin et le yang sont deux pôles par rapport à un équilibre, comme le moins et le plus en électricité et magnétisme, le froid et le chaud, le féminin et le masculin, la nuit et le jour, etc. Quand ces deux pôles se neutralisent on est à l'équilibre. Si l'équilibre est brisé et que l'on penche vers le yin ou le yang, il finira par se rétablir en faisant des variations alternées entre les deux pôles. C'est comme quand on utilise une boussole. L'aiguille aimantée va osciller à droite et à gauche alternativement jusqu'à s'arrêter dans la direction du nord magnétique. Les vagues générées par la pierre tombant dans l'eau sont des oscillations entre le yin et le yang, qui finissent par s'arrêter à l'équilibre lorsque l'eau redevient plane. Je crois que c'est la meilleure explication que j'ai trouvée pour la loi du karma. Elle est toute personnelle, je ne l'ai vue nulle part ailleurs, mais je trouve qu'elle résume bien le karma qui vous revient en pleine face par vagues sur plusieurs vies. Celui qui tue par l'épée périra par l'épée, celui qui donne à autrui recevra d'autrui, et celui qui est bourreau ou persécuteur dans une vie sera probablement victime ou harcelé dans une autre vie. Et voilà pourquoi le romain est revenu vivre dans la peau du druide. On peut aussi constater l'existence du karma dans une même vie. La vie n'est pas un long fleuve tranquille, c'est une succession de beaucoup d'actes et de décisions qui trouvent leur retour dans la vie présente. Je pense que seuls les karmas non résolus et les plus importants suivent l'âme au-delà de la mort. Dans le cas de Gracius, ses actes cruels ont eu des conséquences qui se sont manifestées dans sa vie suivante. Il s'est retrouvé lui-même dans la peau du persécuté. Et ça sert à quoi me direz-vous ? A le punir ? Non, bien sûr. Le karma donne l'occasion à l'âme de tirer une leçon de ses actions. L'âme de Gracius a eu la possibilité d'apprendre de ses erreurs, et ce même sans se souvenir consciemment de sa vie antérieure, car la conscience profonde, elle, emmagasine tout. Est-ce qu'elle a compris ? Pas sûr. Car sans rentrer dans des détails intimes, je peux dire que les actes commis par le centurion romain ont affecté encore ma vie d'aujourd'hui, psychologiquement et physiquement. Ca aurait même pu être fatal. Je n'en dirai pas plus parce que je ne me sens pas prêt à dévoiler ma vie privée actuelle plus que ça. Parler de ses vies antérieures est une chose, parler du présent en est une autre. En tout cas, ça montre que même en ayant connaissance des problèmes de ses vies antérieures, il y a quand même du travail à faire sur soi dans le présent pour tout résoudre.
Je disais plus haut que le karma est la conséquence mais aussi la cause de la réincarnation. Et oui, si après la mort l'âme se retrouve déséquilibrée entre yin et yang avec des dettes karmiques, elle aura besoin de rétablir l'équilibre en retournant dans le monde matériel. Elle pourra alors subir ses retours de vagues. Encore une fois cette explication est toute personnelle, mais elle a pour moi l'avantage d'éviter un quelconque jugement céleste, trop arbitraire à mon goût. Et Dieu dans tout ça, me direz-vous ? A-t-il sa place dans cette histoire de réincarnation ? Vaste débat, j'essaierai d'y répondre plus tard. En tout cas vous remarquerez que dans le christianisme on pèse les âmes sur une balance après la mort. La notion d'équilibre est là. La religion chrétienne comporte beaucoup de vérités qui ont simplement été déformées avec le temps.

Vu comme ça, le karma serait presque un principe mécanique. Mais quand on retrouve ses vies antérieures il y a bien plus que ça. Il y a parfois une force émotionnelle qui a elle seule vous fait dire que ces souvenirs sont bien réels. C'est ce que je montrerai dans le prochain article, avec une autre vie sur laquelle j'ai beaucoup de détails.


2- le trappeur, et ma découverte de la réincarnation


A vingt ans, pour moi la réincarnation ce n'était rien de plus qu'un folklore indien ou tibétain. Je n'avais aucune conviction religieuse et j'étais même plutôt athée. Ce n'est pas que je ne me posais pas de questions bien sûr. Comme tout le monde je m'interrogeais sur le sens de la vie. On se demande tous un peu pourquoi on est là, non ? Et comme tout le monde, ou presque, je n'avais pas de réponse. Or j'étais à l'université à l'époque, et je n'avais ni le temps ni le courage de courir après ces réponses. La société nous pressait de trouver un boulot, de fonder une famille, et de faire comme tous les autres. On y arrive plus ou moins, et pour moi c'était plutôt moins que plus. Combien de fois je me suis demandé ce que je foutais sur cette Terre ?

Le changement a commencé quand j'ai eu entre les mains un livre de Patrick Drouot qui parlait de réincarnation. Je ne sais pas pourquoi j'ai lu ça, ce n'était pas mon type de lecture. C'est sans doute parce que ma mère me l'avait prêté (on ne dit pas non à sa mère, n'est-ce-pas ?). Habituellement je lisais plutôt du fantastique ou de la science-fiction. Vue sous cet angle, cette histoire de réincarnation était plutôt sympa. Mais voilà, je me suis laissé prendre au jeu. Car Patrick Drouot avait une manière quasi scientifique d'expliquer les choses, et ça me parlait. Il expérimentait et envisageait les diverses possibilités sans imposer quoi que ce soit. J'aimais ça. Je n'ai jamais été enclin à croire ce qu'on nous impose sans explication, et c'est sûrement pour ça que je n'ai jamais adhéré à la religion. Là, le type exposait les faits tout simplement, et il y avait une explication théorique qui tenait sérieusement la route. A la fin de ce bouquin, j'étais « sur le cul », comme on dit. Je tenais enfin une théorie spiritualiste qui ressemblait à quelque chose de cohérent. C'était bien beau, mais je n'étais pas encore tout à fait convaincu. Parce que si je m'arrêtais là, ça ne serait rien de plus qu'une croyance comme une autre. Par chance, dans son livre Drouot exposait sa méthode pour faire régresser ses patients dans leurs vies antérieures, comme il disait. Et j'avais l'impression qu'il pouvait être possible de pratiquer sur soi-même cette « régression », sorte de technique de méditation ou d'auto-hypnose. Mais je me foutais bien du nom, ce qui m'intéressait c'était le résultat.

A l'époque je logeais seul dans un petit appartement, et j'avais commencé à travailler avec des horaires de bureau tranquilles. Je crois que ce livre m'était tombé entre les mains au bon moment. Les conditions étaient réunies pour que je réussisse mon expérience. Il fallait avoir un petit coin tranquille, un cocon à soi, et du temps à disposition. J'avais tout ça.
Une chose importante avant de se lancer dans une régression, c'est qu'il faut choisir un élément de concentration, quelque chose qui peut avoir un lien avec une vie antérieure. Ca peut être un être cher (votre mamie adorée, un ami qui est comme un frère), une passion inexplicable (Vous adorez les chapeaux de cow-boy depuis tout petit ? Vous rêvez de visiter le Zimbabwe depuis toujours? ), un trait physique ou moral particulier (Vous avez peur de l'eau sans savoir pourquoi ? Vous avez une tâche de naissance en forme de cloche?), etc. Je reviendrai plus tard sur ces liens entre passé et présent. En tout cas, le choix de cet élément est important. Il va permettre au moteur de recherche de votre conscience de se focaliser sur une donnée sans se perdre dans un magma d'informations. Par commodité, j'appelle cet élément le focus. Sans ce focus, la tentative de régression risque de ramener un mélange d'images chaotique. J'avais des éléments de ma vie que je brûlais d'envie de prendre tout de suite comme focus, des choses très importantes pour moi. Mais j'avais peur de fausser tout le processus si je prenais d'emblée un truc trop fort émotionnellement. Je pourrais les tester plus tard si le premier essai était concluant. Je préférais choisir quelque chose de moindre importance pour un début. Or depuis longtemps j'avais une passion pour les loups. J'ignorais pourquoi, mais cet animal me fascinait plus que tout autre. Je m'en sentais proche. Cette passion serait mon focus pour ma première tentative de voyage dans le passé, c'était décidé.

Prêt pour l'expérience, allongé sur mon lit et volets à demi-fermés (la pénombre aide à se détacher du présent), je commençai le travail de méditation. Je ne vais pas détailler maintenant tout le processus de régression, j'y reviendrai plus tard. D'après P. Drouot, il y avait peu de chances que le premier essai donne un résultat spectaculaire. L'exercice devait devenir plus facile avec la pratique. Je ne m'attendais donc pas à quelque chose d'extraordinaire du premier coup. Lorsque la phase de méditation arrivait à son point crucial, il fallait traverser mentalement le « tunnel du temps », passage spirituel qui devait m'amener dans le passé. Je gardais à l'esprit mon focus, l'image d'un loup, et je m'engouffrai dans le tunnel à toute vitesse.

A la sortie du tunnel, tout devint calme autour de moi. Au tout début je ne vis rien. Les sensations arrivaient petit à petit, comme si toute une scène se construisait brique après brique. Je vis d'abord mes mains, burinées et couvertes de poils blonds, puis mon corps, que je ressentis grand et costaud. J'avais de longs cheveux en bataille et une barbe blonde, et je portais des vêtements de cuir, et une carabine. Autour de moi des arbres apparurent, c'était une grande forêt sous la chaleur de l'été. A côté de moi j'aperçus une forme se déplacer, comme un chien. Mais non, ce n'était pas un chien ! C'était un loup bien sûr, ou plutôt une louve. C'était une femelle, l'information me vint à l'esprit comme ça, tout naturellement. Je m'agenouillai et me mit à caresser le pelage gris de l'animal. Elle était apprivoisée et se laissa faire. J'étais son maître.
La scène changea d'un coup pour faire apparaître l'endroit où j'habitais. C'était une maison de bois toute simple, une sorte de cabane de chasse en haut d'une colline boisée. Je savais qu'une rivière coulait à peu de distance, et qu'un bourg se trouvait plus loin, à quelques heures ou jours de marche. J'étais au Canada, j'en étais sûr, et plus particulièrement au Québec, à l'embouchure du St Laurent. Un nom se fit entendre dans ma tête, mais je le percevais mal, comme si quelqu'un le prononçait avec une patate chaude dans la bouche. Ca se terminait par quelque chose comme « -amis ». Ce qui était sûr, c'est que j'étais un trappeur. Je chassais les animaux pour revendre leurs peaux en ville. Et dans ce boulot j'avais à mes côtés ma louve et ma fidèle carabine Winchester 30/30.
Le temps avança encore d'un coup. Je me retrouvai dans la même forêt mais couverte de neige cette fois, dans le froid de l'hiver canadien. Je marchai dans l'épaisse couche blanche, couvert de cuir et de fourrures, suivi de ma louve. Tout à coup quelque chose attira mon regard : une main humaine sortait de la neige. Je m'approchai, je creusai autour et je finis par dégager le corps d'un homme brun et barbu. Il respirait encore, vivant mais inconscient. Il fallait que je le transporte pour le faire soigner. Dans cet environnement hostile, ce n'était pas une mince affaire ! Je le portais comme je pouvais, mais je me mettais en danger moi-même en voulant l'aider. Pourtant je ne pouvais pas le laisser là. Et crac ! Ce qui devait arriver arriva. Brusquement la neige s'affaissa sous mes pas, et je m'effondrai avec mon chargement pour glisser le long d'une pente raide. Dans une avalanche de neige et de roche, je m'écrasai comme une merde sur un sol de galets, au bord de la rivière. J'avais dû me blesser dans la chute parce que je n'arrivais plus à bouger. J'étais encore conscient et je tentai d'appeler à l'aide, en vain. Il n'y avait pas âme qui vive à des kilomètres. Mon agonie dura de longues heures. Heureusement (ou pas ?), je ne vis pas ma fin car je sortis alors doucement de ma méditation.


Je restai un moment à reprendre mes esprits, perplexe. L'expérience était différente de ce à quoi je m'attendais. J'avais l'impression de ne pas être vraiment « parti », d'être toujours resté conscient du présent en même temps que je voyais le passé. Et pourtant ça avait été très intense. Avant de commencer je m'imaginais que j'allais voir des choses hors du commun, des images défiler devant mes yeux comme par magie. Et ce n'est rien de tout ça ! C'est beaucoup plus simple, ce qu'on voit ressemble complètement à un souvenir comme un autre. C'est peut-être pour ça que la plupart des gens s'imaginent ne pas pouvoir faire ce type d'expérience. Ils croient que ce sont des sensations extraordinaires, alors qu'il faut juste se mettre à l'écoute de son moi profond. Pas besoin d'être medium, ni d'avoir de don particulier pour ça, c'est accessible à tous. Pour expliquer ce que j'ai vu, la meilleure comparaison serait celle d'un rêve. Ca ressemblait à un rêve éveillé. Un rêve peut être évanescent comme il peut être intense et très vivant. La régression dans une vie antérieure, c'est pareil.
Sur le coup j'étais surpris. Je n'avais pas espéré voir tant de choses du premier coup, et je me demandais si c'était bien réel, si j'avais vraiment revu une de mes vies passées. Un nom me vint à l'esprit pour ce trappeur : « Joe ». Je ne sais pas si c'était vraiment son nom, mais ça lui allait bien. L'expérience était de toute évidence un succès, et malgré tout je n'étais pas complètement satisfait. J'avais encore des doutes. Cet homme des bois avait-il réellement existé ? Ou était-il juste sorti de mon imagination ? Il fallait que je vérifie. Les informations précises que j'avais c'est qu'il vivait au Québec à l'embouchure du St Laurent. A quelle époque ? L'homme était blanc et maniait la carabine, carabine pour laquelle j'avais nettement perçu un nom : Winchester 30/30. Ce détail me laissait sur le cul. Je n'avais aucune connaissance des armes à feu. J'aurais peut-être pu entendre ce nom dans un western ? C'était possible, et mon cerveau aurait enregistré l'information. Mais l'indice restait valable quand même. Je fis des recherches, et je découvris que la 30/30 Winchester est le calibre d'une munition apparue à la fin du 19e siècle. Et la première carabine compatible avec ces munitions est la Winchester modèle 94, créée comme son nom l'indique en 1894. Ce que j'avais vu de Joe le trappeur ne pouvait donc se situer qu'après cette date.
L'autre indice intéressant était le nom que j'avais entendu « ...amis », qui pouvait correspondre à un lieu de l'époque. Je suis allé faire des recherches dans une grande librairie parisienne, la F...C pour ne pas la citer. Je passais des heures à consulter un tas de livres, je n'avais pas internet en ce temps-là (ça ne me rajeunit pas!). Et j'ai trouvé une bourgade sur la rive nord du St Laurent dont le nom est Betsiamites. Une autre petite ville du secteur s'appelle Rivière-du-Loup. Ca ne prouvait rien bien sûr, mais quelles coïncidences ! Aujourd'hui en écrivant cet article, j'ai enfin internet (!) et je peux compléter mes recherches en gagnant un temps fou. Il s'avère que Betsiamites est une réserve autochtone à l'embouchure de la rivière du même nom. En 2009 Betsiamistes a changé de nom pour Pessamit, et l'ancien nom de la rivière est Bersimis. Les autochtones qui habitent ces lieux sont les innus ou montagnais. Tous ces noms me parlent étrangement, c'est dingue ! Joe n'était pas autochtone, c'est-à-dire indien d'origine, j'en suis presque sûr. Mais il était sûrement en contact avec eux. D'ailleurs j'ai trouvé quelques phrases de la langue innu sur le net et j'ai trouvé que ça m'évoquait quelque chose. Le trappeur avait très bien pu maîtriser cette langue pour communiquer avec ses voisins.
A l'inverse, le nom de Rivière-du-Loup est une drôle de coïncidence mais ça ne me parle pas plus que ça. Sûrement une fausse piste. Aujourd'hui je commence à me familiariser avec ces sensations de déjà-vu, et j'arrive plus ou moins à les reconnaître. J'ai donc retrouvé l'époque et sans doute le lieu de vie du trappeur. Mais le nom «...amis » a sûrement aussi une autre signification. J'y reviendrai dans un prochain article car c'est lié à une autre vie.

En tout cas, cette vie de trappeur semblait plausible. Ces premières visions me donnèrent envie de continuer l'exploration de mes vies antérieures. C'est ce que j'ai fait et s'en sont suivies beaucoup d'autres découvertes étonnantes. Je les raconterai dans les prochains articles. Je vais d'abord m'attarder sur Joe, car dans d'autres régressions j'ai revu d'autres souvenirs concernant cette vie. J'ai vu notamment des images de son enfance dans une famille nombreuse plutôt pauvre. Ils vivaient dans une chaumière, on se serait cru dans du Zola. Puis j'ai vu des personnes qu'il avait côtoyées dans sa vie d'adulte, notamment un gars qui a partagé sa cabane de chasse. C'était un homme grand et barbu, brun, peut-être un frère ou en tout cas quelqu'un de proche. Il y avait aussi un vieux chercheur d'or qui creusait seul dans les parois rocheuses des alentours, un homme aux cheveux gris courts et aux petites lunettes rondes. Nous avions des relations amicales de voisinage.
Ces deux personnes sont sûrement des gens que j'ai retrouvé dans ma vie d'aujourd'hui, mon petit frère disparu pour le premier, et un ami très proche pour le second. Il arrive souvent qu'on retrouve des personnes proches de vie en vie, et j'y ferai souvent référence. Mais j'y reviendrai plus tard, ce sera aussi le sujet d'un prochain article.

Mais avant d'aller plus loin, je voudrais expliquer un peu le principe de réincarnation. Il y a beaucoup de fausses idées là-dessus. L'idée de réincarnation, ou métempsycose, ou transmigration des âmes, a de multiples facettes, notamment dans l'hindouisme et le bouddhisme. Mais quelles que soient ses variantes, cette philosophie va apparemment à l'encontre des fondements de notre culture occidentale. C'est complètement faux ! En fait la croyance en la réincarnation a disparu en occident avec l'expansion du christianisme. Mais auparavant les celtes y croyaient déjà, et même Platon parlait de réincarnation. C'était une idée assez répandue avant l'ère chrétienne. Ma vision de la réincarnation est celle de Patrick Drouot, qui est en gros celle qui se répand sans bruit dans notre civilisation depuis le 19e siècle. Je m'explique. Joe le trappeur a vécu bien avant ma naissance, alors comment je peux affirmer que nous sommes une seule et même personne ? Physiquement il ne me ressemblait pas, et d'un point de vue purement organique nous étions bien deux corps différents. Ce qui nous lie alors va au-delà du corps physique. C'est ce qu'on peut appeler la conscience ou l'âme, qui est le siège de la personnalité, du moi profond, des souvenirs, en bref tout ce qui constitue un être conscient à part entière. Le corps physique, lui, n'est qu'une sorte de véhicule pour se mouvoir dans le monde matériel. Il est périssable, alors que la conscience est immortelle. Cette âme s'incarne à la naissance dans un corps humain puis elle le quitte à sa mort. Jusque-là on retrouve le concept d'âme commun à de nombreuses religions. Sauf que pour se réincarner, l'âme ne va pas se rendre dans un quelconque paradis pour l'éternité. Elle retourne bien dans une sorte d'au-delà, mais après un temps plus ou moins long, quelques mois ou années, elle va choisir un nouveau corps pour vivre une nouvelle vie. Elle s'incarne alors dans un fœtus ou un nouveau-né et rebelote. Voilà, la réincarnation est un cycle de naissance-vie-mort-renaissance et ainsi de suite. Bon, tout ça est expliqué très simplement de façon schématique, je suis d'accord. On n'explique pas tous les mystères de l'âme en quelques lignes, ce serait un peu facile. Je vais approfondir les choses dans les prochains articles, et aborder des points précis du principe de réincarnation en m'appuyant sur des exemples concrets, mes propres souvenirs de vies passées récoltés au cours de dizaines de régressions.

Après ce que je venais de retrouver de ma vie de trappeur au Québec, j'étais à peu près certain qu'il y avait là une vérité, et qu'il fallait pousser mes explorations plus loin. Je voulais en découvrir plus sur mon passé lointain.