Ni medium ni gourou, je suis un être humain comme les autres qui se posait des questions sur le pourquoi du comment. J'ai été séduit par la théorie de la réincarnation, mais comme je ne crois que ce que je vois, j'ai décidé d'aller moi-même explorer mes vies antérieures, « pour voir ». Et ce que j'ai découvert m'a définitivement convaincu. Aujourd'hui je continue d'explorer mes vies antérieures, par des régressions comme on appelle ça, et je reconstitue petit à petit le parcours de mon âme à travers les âges. J'ai élargi mon champ d'intérêt à tout ce qui est en lien avec la réincarnation, principalement les domaines de l'esprit et de l'inexplicable, et aussi l'histoire et l'archéologie.

A travers ce blog j'espère apporter un peu de réponses à ceux qui en cherchent encore. Mais surtout ne me croyez pas sur parole, faites vous-même l'expérience ! Ma méthode de régression dans les vies passées est dispo pour tous: voir l'article 9- vos vies passées. Mais prenez le temps de lire les articles précédents avant toute chose. Il vaut mieux savoir de quoi il s'agit et être complètement informé avant de se lancer.

Vous pouvez lire les articles comme vous le souhaitez. Mais le mieux est quand même de les lire dans l'ordre chronologique, je les ai numérotés à cet effet. Aidez-vous du menu.

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28- la fille de l'Atlantide, les âmes-soeurs



Lorsqu'on s'intéresse à la réincarnation et à la vie après la mort, le champ d'investigation s'élargit forcément tôt ou tard. On est obligé de s'interroger sur ce qui constitue l'être humain, sur ce qu'est l'âme ou l'esprit, et tout ce qui tourne autour. J'ai d'ailleurs déjà exploré un peu ces sujets dans de précédents articles, en me référant à mes propres expériences mais aussi à celles d'autres personnes, spécialistes ou auteurs reconnus, ou même anonymes dont j'ai lu les témoignages sur internet. En me documentant de cette façon, je me suis retrouvé confronté plus d'une fois à la notion d'âme-sœur. J'ai vu aussi évoqué le terme d'âme jumelle, ou d'autres mots qui semblent plus ou moins désigner la même chose. Mais quelle est donc cette idée d'âme sœur ? Bien sûr dans le langage courant on parle de ça en amour, quand on trouve la personne de qui on peut dire « on est fait l'un pour l'autre ». Mais que se cache-t-il derrière ce mot dans le domaine spirituel ? Est-ce que l'on serait lié irrémédiablement à une autre âme depuis la nuit des temps ? Pour essayer d'explorer cette question je vais revenir sur ma vie antérieure qui me semble être la plus ancienne mais certainement aussi la plus étrange car elle bouscule notre éducation occidentale cartésienne. Je veux bien sûr parler de cette vie dans la civilisation perdue de l'Atlantide, où je m'étais vu dans la peau d'une jeune fille. J'en avais parlé précédemment dans l'article 10- les civilisations disparues. Depuis, grâce à de nouvelles régressions, j'ai obtenu quelques images supplémentaires sur cette existence passée. Et un de ces souvenirs en particulier m'a questionné sur cette fameuse notion d'âme-soeur. Je vais donc vous détailler les nouveaux éléments retrouvés de cette vie, et vous livrer mes réflexions sur ces liens particuliers entre âmes dites « soeurs ».

Revenons un peu sur ce que je savais déjà de cette vie antérieure en tant que fille atlante. Quand je me suis vu dans son corps, c'était une toute jeune femme, quasiment une adolescente. J'étais mince aux longs cheveux bruns, très noirs. Je ne me suis pas sentie très gracieuse, ou du moins, je me ressentais de cette façon, ni laide ni belle. Disons que je me trouvais plutôt ordinaire. J'étais habillée de manière très simple, avec juste une petite tunique blanche. Je marchais pieds nus la plupart du temps. Je vivais dans un endroit où il y avait beaucoup de verdure. Je passais du temps dans la nature. Et pour me déplacer je montais souvent à cheval, un beau cheval brun. Je le montais à cru, sans harnachement, et il semble que nous avions un lien spécial. C'était plus qu'un animal domestique, c'était un ami. Il y avait un lien fort entre nous. J'avais décrit une scène où j'étais avec lui au bord d'un point d'eau. Je me déshabillais et me baignais dans l'eau fraîche.
Plus tard, montée sur le cheval, je galopais au milieu de la prairie en direction d'une cité blanche qui se détachait au loin.
Je me suis vue à un autre moment dans cette cité, une ville aux bâtiments clairs à l'architecture inconnue qui me semblait étrangement moderne. Dans cette ville aussi la verdure était toujours présente, il y avait des arbres partout. C'est à ce moment, en me demandant où je pouvais bien être, que le mot « Atlantide » m'est venu à l'esprit. Je me voyais alors entrer dans un bâtiment et retrouver d'autres personnes dans un couloir. A travers une paroi translucide, je me retrouvai alors face à un corps inanimé et exposé à nous. Une lumière étrange l'auréolait, venue de nulle part. Et nous restions simplement à prier ou méditer en silence. Je ressentais de la tristesse, j'avais la sensation que nous vivions un deuil. Et un vieil homme barbu arriva alors derrière moi pour me réconforter.
Toujours dans la même séance de régression, je me vis en présence d'un jeune homme de mon âge aux cheveux blonds. On était tous les deux dehors à marcher dans un coin de verdure en ville, et nous discutions. Je ne sais pas s'il s'agissait d'un ami ou plus, peut-être un frère.
Dans l'article où j'ai présenté cette régression, j'ai parlé de l'Atlantide et de ce que j'en pensais. Cette civilisation disparue a tout à fait pu exister. Je ne reviendrai pas sur ce débat pour le moment, ce n'est pas le sujet de cet article. Je vais plutôt continuer à vous raconter ce que j'ai retrouvé de cette vie passée, et elle nous éclairera un peu sur cette civilisation soi-disant légendaire.

Voici donc une nouvelle régression qui va m'emmener loin dans le passé. Je suis le protocole que j'avais décrit dans l'article 9- vos vies passées. Après m'être détendu et avoir détaché au maximum ma conscience de mon environnement, j'ouvre mentalement la porte et m'engage dans le tunnel temporel. J'ai choisi comme focus, comme élément qui va me permettre de trouver une correspondance dans le passé, mon épouse. Ce n'est pas la première fois et d'autres régressions m'ont déjà montré que nous nous sommes déjà côtoyés à plusieurs reprises dans nos vies antérieures. Dans ces cas-là, je ne sais pas si une nouvelle tentative va me montrer une de ses incarnations que j'ai déjà vue, ou si je vais découvrir quelque chose de nouveau. Ce sera la surprise.
Lorsqu'à la fin du compte à rebours je sors du tunnel, je me trouve face à un soleil couchant dans un ciel dégagé. La vue s'élargit petit à petit et la mer apparaît sous le ciel, une mer calme. J'entends juste le léger bruit des vagues. Un ponton de bois s'avance au bord de la mer, émergeant du sable. La plage s'étend des deux côtés, délimitée par de légères dunes. Une silhouette féminine est assise sur la pente de l'une d'elles, face à l'océan. Je la vois de dos. Un instant je me demande si c'est moi que je vois ou si c'est quelqu'un d'autre. Mais non, moi j'ai les pieds dans le sable, je suis debout. Cette femme assise, je la regarde d'un peu plus loin. C'est la personne que j'ai choisie comme focus, mon épouse bien sûr. Ou du moins c'est une autre incarnation d'elle-même. Je m'approche, et je me rends compte que je suis une femme moi aussi, habillée d'un léger vêtement blanc. La femme assise a la peau blanche et la chevelure brune, tout comme moi. Elle est immobile, assise en tailleur, les yeux mi-clos. Elle médite. Je viens m'asseoir à ses côtés, je ferme à demi les yeux et l'accompagne dans sa méditation. A côté d'elle j'ai la sensation très ferme que cette femme est ma sœur. Je veux dire que c'est ma sœur de sang dans cette incarnation, bien sûr. Mais j'ai aussi l'impression d'un lien qui va au-delà de ça, comme si nous étions sœur avant même de nous incarner sur Terre. Cette sensation alors que nous méditons face à la mer calme et au soleil couchant m'amène à un moment de paix et de sérénité immense. J'ai envie de rester dans cet instant pour toujours
Nous restons là un long moment, le soleil disparaît sous l'horizon et les étoiles apparaissent dans le ciel qui s'assombrit. Lorsqu'il fait nuit, nous nous levons sans un mot et quittons la plage. Nous suivons un sentier qui nous amène à une bourgade. Quelques petites maisons apparaissent aux abords du sentier qui devient la rue principale, sinueuse. Les maisons sont de couleur claire, de plein pied, vaguement éclairées par des lumières comme des lanternes à côté des portes. Ces petites lumières dans tout le village me font penser aux lampions des fêtes du 14 juillet. Encore une fois c'est très apaisant. La scène s'estompe doucement et je reprends pied dans le présent. La régression s'arrête là tranquillement. Voilà donc ce souvenir qui m'a amené à m'interroger sur ma possible âme-soeur. Mais j'y reviendrai après. Je vais d'abord continuer à égrener les souvenirs de cette vie atlante, car il y en a d'autres.

Me voilà donc dans une autre régression, engagé dans le tunnel du temps. Cette fois, exceptionnellement, je n'ai pas choisi une personne ou un autre élément de mon présent comme focus. Non, cette fois je choisis délibérément d'essayer d'en voir plus sur cette vie en Atlantide. A ce moment-là j'ai déjà beaucoup d'expérience dans les régressions, et je sais que cette vie antérieure est la plus ancienne que j'ai retrouvée. Mais c'est aussi celle pour laquelle j'ai le moins de souvenirs. En me focalisant principalement sur des personnes du présent que j'aurais connues dans des vies passées, je suis rarement remonté jusqu'à cette vie-là. J'en ai conclu qu'à cette époque le groupe d'âmes dont je faisais partie était plus restreint. C'était le début d'une aventure, et beaucoup d'âmes que je connais aujourd'hui ne seraient rencontrées que plus tard, dans d'autres vies. Et donc si je voulais en savoir plus sur ma vie de jeune fille atlante il fallait que j'y accède de manière directe.
Je sors du tunnel après une descente vertigineuse. Autour de moi c'est calme. Il y a des arbres, je suis en forêt. J'avance en montant doucement. Je gravis une pente, mais je ne marche pas. Je suis assise sur un cheval. Mon cheval, celui que j'ai déjà vu. Je suis adulte, comme dans la régression avec la plage. Je porte une cape blanche qui tombe sur les flancs de ma monture, et quelques bijoux dorés, aux poignets, sur les bras. Le cheval marche au pas en continuant de monter. Il suit un ruisseau qui s'écoule avec un bruit clair. Puis on arrive à un endroit où se trouve un bassin de pierre. C'est là que naît le ruisseau. C'est un lieu apaisant où j'ai l'habitude de me rendre, j'en ai l'impression. Je descends de cheval et reste là un moment à me reposer.
Je sais qu'il y a d'autres coins de la forêt qui ne sont pas aussi apaisants. Un peu plus loin se trouve l'entrée d'une grotte. L'ouverture est large et sombre. Là par contre, je ne vais pas m'approcher. Je n'aime pas cet endroit, il me donne la chair de poule.
Plus tard je retournerai en bas, au village. Je ne sais pas s'il s'agit du même village que j'ai vu avec ma sœur. Ca y ressemble, mais en plein jour il est plus animé. Il y a du monde, des couleurs, peut-être parce que c'est jour de marché. Je vois les étalages et l'animation générale. La régression tire à sa fin, je le sens, mais j'essaie de retrouver comment je m'appelle avant d'arrêter. Un nom compliqué me vient à l'esprit, quelque chose comme Gielameian ou plutôt Giaelamian.
Finalement cette régression ne m'aura pas apporté grand chose sur la connaissance de l'Atlantide, ni même sur cette vie. J'ai ce prénom, ce qui est déjà pas mal, et le fait que j'ai gardé au moins quelques années ce lien particulier avec mon cheval. Pour le reste c'est juste une tranche de vie mais ça m'a laissé une bonne impression, comme un moment très paisible.



J'ai donc tenté de nouveau ma chance ultérieurement avec une nouvelle régression afin d'essayer d'en savoir plus sur la vie de celle que j'appellerai Giaelamian. Malheureusement cette tentative n'a pas encore levé le voile sur les nombreuses interrogations liées à cette vie antérieure, mais elle a tout de même été intéressante.
A la sortie du tunnel temporel, j'ai une sensation un peu oppressante. Je me sens serré de toute part. Je me rends rapidement compte que je me trouve au milieu d'une foule. Je suis dans le corps de la même jeune femme que j'ai déjà vue, Giaelamian. Encore une fois je porte un vêtement clair et ample. Mais je ne le vois pas nettement car mon attention se porte plus sur ce qui m'entoure que sur moi-même. La foule n'est pas tranquille, et moi non plus. Il y a une nette inquiétude qui plane, une rumeur angoissée. Au-delà de cette foule, je sens que je ne suis plus dans mon village. Je suis dans une grande ville. D'ailleurs cette cité est matérialisée par un immense monument, comme une grande tour qui s'élève vers le ciel. Toute l'attention de la population massée ici est tournée vers elle. On attend quelque chose, l'apparition de quelque chose ou de quelqu'un, peut-être une annonce ou un discours important. Au fond de moi je ressens un mélange de peur et de tristesse, comme si un événement terrible et inéluctable se préparait.
Cette régression s'est arrêtée à ce moment-là. Je ne peux pas m'empêcher de penser que l'« évènement terrible » que j'ai ressenti pourrait être le cataclysme responsable de la disparition du continent mythique de l'Atlantide. Si c'est le cas ça pose une question : les atlantes auraient-ils donc pressenti ou anticipé ce qui allait se passer ? Et dans ce cas pourquoi n'auraient-ils pas pu l'éviter ? Je pense qu'on peut répondre à ce problème en faisant le parallèle avec l'époque actuelle. Aujourd'hui et depuis des années de nombreux scientifiques tirent la sonnette d'alarme en annonçant une catastrophe écologique d'ampleur planétaire. Et pourtant, on a beau être prévenus, ça n'empêche que très peu d'efforts sont faits pour éviter le pire. Les atlantes étaient sans doute confrontés à une situation similaire. Ils savaient où leurs actions allaient les mener, mais l'égoïsme et la jalousie d'une part d'eux-mêmes les empêchaient de s'écarter du chemin fatal. Tout ça n'est que supposition bien sûr, mais est en accord avec ce que d'autres ont pu dire sur le sujet, et notamment Edgar Cayce qui a beaucoup parlé de l'Atlantide. Mais je ne vais pas extrapoler davantage. Il me faudra attendre d'avoir d'autres éléments concrets pour en savoir plus.

En attendant je vais revenir sur cette sœur que je n'ai vue finalement que dans un seul souvenir de cette vie. Je ne l'ai vue qu'une fois mais j'ai ressenti une grande proximité. C'était plus qu'une sœur dans cette seule existence. Comme je l'ai dit elle est donc devenue mon épouse aujourd'hui, mais elle l'a été aussi dans plusieurs autres vies. Elle a aussi parfois été une mère, ou une amie. En tout cas elle a souvent été très proche de moi, et ce au long de nombreuses vies. Mais quand je dis qu'elle était plus qu'une sœur dans une vie humaine, je veux dire par là que cette proximité s'étend dans l'au-delà, et que donc même dans le monde spirituel nous avions un lien fraternel. Et je me suis donc naturellement posé la question : est-ce que c'est là ce qu'on appelle une âme-soeur ? Son âme-soeur, c'est ce qu'on appelle simplement « sa moitié », comme si en étant réunis nous ne formions plus qu'un. Cela suggère qu'on n'aurait qu'une seule âme-soeur. Or c'est là que je ne suis pas d'accord avec ce concept. Cette âme-soeur, c'est une entité dont on se sent si proche qu'on sait que rien ne nous séparera jamais. On sent qu'au-delà de la mort, nous serons liés spirituellement et de vie en vie. Or autour de moi il n'y a pas qu'une seule personne qui correspond à cette description. Il y a un cercle restreint de quelques personnes de qui je peux dire « c'est une âme-soeur ». Et je les retrouve régulièrement au fil des vies. On retrouve là la description des groupes d'âmes dont j'ai déjà parlé, ce que j'aime appeler les tribus d'âmes. Ces tribus peuvent être assez larges, et on ne peut probablement pas dire de tous ses membres qu'ils sont des âmes-soeurs. Les liens sont plus ou moins forts. Et les âmes avec qui le lien est ressenti comme le plus fort sont certainement celles qu'on peut qualifier de frère ou de sœur dans le sens où on a l'impression de partager une origine, un présent et un avenir commun. C'est sans doute ces liens très forts qui ont fait émerger la notion d'âme-sœur. Mais je ne crois pas qu'on soit lié de cette façon à une seule âme. Parler d'âme-sœur, c'est un peu exclusif, c'est créer une barrière qui sépare de ceux qui ne sont pas dans cette relation privilégiée. Nous avons des affinités plus ou moins fortes avec les personnes de notre entourage, à des degrés divers, et ceux qui sont aux plus hauts degrés pourraient être qualifiées d'âmes-soeurs. Mais c'est un mot qui pose une étiquette, et je n'aime pas les étiquettes. Souvent les mots définissent un cadre qui enferme comme dans une case, alors que la réalité est plus subtile et mouvante.
Ma conclusion est qu'il y a bien des âmes avec qui nous nous sentons si proches qu'on est tenté de les différencier des autres. Mais je préfère ne pas parler d'âme-sœur, ni poser un autre mot sur ces êtres dont je me sens si proche qu'ils pourraient presque être une part de moi-même, et inversement.


Et retrouvez déjà le prochain article en avant-première (dans les news) !
 

Interview d'Alicia Crow




Par deux fois déjà depuis quelques mois j'ai donné la parole à d'autres personnes sur ce blog. Ces interviews sont des témoignages que des expériences sur les vies antérieures sont vécues par plus de monde qu'on ne le croit, et que la réincarnation est une réalité acceptée de plus en plus largement. C'est d'abord une mère et sa fille, créatrices d'un forum sur l'étrange et le paranormal, qui ont accepté l'invitation : https://pastlivesproject.blogspot.com/2018/03/interview-de-chantara-et-okcoral.html. Puis ça a été ensuite une auteure espagnole qui a raconté ses expériences très similaires aux miennes : https://pastlivesproject.blogspot.com/2018/04/interview-dana-maria-del-rio_29.html.
Je continue d'ouvrir le blog à d'autres voix, et aujourd'hui c'est Alicia Crow qui a accepté l'exercice de l'interview. Jeune artiste à plusieurs facettes, elle présente un témoignage passionnant et surprenant. Laissez-vous entraîner dans son univers.



- Bonjour, pourriez-vous nous dire qui vous êtes, vous présenter en quelques mots ?

Bonjour, je m’appelle Alicia, j’ai 26 ans et habite en Vendée.

- Vous êtes convaincue de l'existence des vies antérieures et du principe de la réincarnation. Depuis quand et pourquoi vous est venue cette conviction ?

Alicia Crow :

Du plus loin que je me souvienne, je crois en la réincarnation depuis mon enfance. Je devais avoir environ 8-10 ans quand j’ai commencé à dire à ma mère que j’étais persuadée de l’existence de la réincarnation. Mes parents ne m’avaient pas poussée à y croire, c’était ma propre intuition.

- Vous avez eu des souvenirs de vies antérieures depuis toute petite. Comment cela s'est-il manifesté précisément ? Quand avez-vous compris qu'il s'agissait de vies passées ? Ces souvenirs sont-ils restés présents en vous ou se sont-ils estompés en grandissant ?

Alicia Crow :

J’ai des souvenirs de ma première vie antérieure depuis l’âge de 4 ans, et de la seconde depuis mes 10 ans. Ces souvenirs inconscients se sont révélés par des écrits et dessins spontanés dans mon enfance. À l’époque, je pensais qu’il s’agissait uniquement de mon imagination, mais je me suis rendue compte vers mes 20 ans, suite à des recherches qui m’ont permis de retomber dessus, qu’il s’agissait d’informations de vies ne m’appartenant pas. Pour la première vie antérieure, j’ai pu valider la véracité des informations que je détenais à l’aide de biographies. Pour la seconde, je n’ai pu le faire car, dans cette autre vie antérieure, j’étais une femme pauvre avec un petit garçon malade et je n’ai pu retrouver de biographies à son sujet. Cependant, mes souvenirs de ma première vie antérieure - Alice Liddell - sont devenus conscients à l’âge de 18 ans, en découvrant par hasard l’histoire de cette jeune fille sur Internet. J’ai rapidement compris que les similitudes entre sa vie et la mienne n’étaient pas le fruit du hasard. Je ressentais une profonde connexion avec elle et une obsession grandissante pour cette ancienne identité qui allait me permettre de trouver les explications que je recherchais depuis toujours aux événements traumatisants de ma vie actuelle. Je suis finalement parvenue à expliquer toutes les sensations et sentiments inexpliqués que je possédais depuis mon enfance. Mes souvenirs de cette vie antérieure ne se sont jamais estompés, ils ont au contraire grandi en moi, au point de me consumer.

- Vous êtes aujourd'hui très marquée et habitée par votre vie passée d'Alice Liddell. Parvenez-vous à gérer l'influence de cette vie sur votre présent ? Vous a-t-elle permis d'évoluer, ou au contraire vous bloque-t-elle à certains moments ?

Alicia Crow :

Cette vie antérieure a toujours eu une grande influence sur ma vie actuelle car, inconsciemment, j’ai répété tout ce qu’Alice Liddell avait vécu et je n’ai pas réussi à changer la fin de ces scénarios. J’ai refait les mêmes erreurs, tout comme les personnes de mon entourage qui se sont réincarnées avec moi, à savoir les réincarnations de Lewis Carroll, John Ruskin, le Prince Léopold et quelques autres personnes. Cependant, j’ai un don de communication avec les esprits qui m’a permis de les contacter récemment pour qu’ils me viennent en aide sur ce sujet. Je compte également publier un roman sur ces souvenirs pour pouvoir m’en libérer.

- Vous mettez plus volontiers en avant votre vie anglaise au 19ème siècle car c'est celle que vous connaissez le mieux, forcément. Mais vous avez aussi retrouvé d'autres vies antérieures. Comment en avez-vous eu connaissance ? Pouvez-vous nous en parler un peu ?

Alicia Crow :

À part la vie antérieure où j’étais une femme pauvre vivant dans la rue avec son petit garçon, je n’ai pas de souvenirs précis d’autres vies antérieures. Seulement des flashs, des bribes d’informations où je me suis vue en sorcière brûlée au Moyen-âge, en oratrice à l’Empire Romain ou encore en femme aristocrate vivant à la Renaissance et assistant à un discours donné devant la cour de Louis XIV. Ces informations me sont parvenues par des dessins, écrits d’enfance, flashs provenant de séances de régression sous hypnose, ou spontanés, et par les rêves.

- Ce qui est assez étonnant, ce sont toutes les synchronicités que vous répertoriez scrupuleusement et qui vous rattachent à votre vie passée la plus connue. Vous attribuez souvent ces synchronicités à une entité. Pourriez-vous nous expliquer qui elle est et la relation que vous avez avec elle ?

Alicia Crow :

Je tiens en effet un dossier de recherches détaillé sur mes souvenirs de vie antérieure, leur rapport avec ma vie actuelle, et les messages que je reçois régulièrement de la part des esprits qui me viennent en aide, le plus souvent des synchronicités. Ces recherches me permettront un jour de présenter mon dossier à des instituts s’intéressant au paranormal et à écrire mon roman de manière complète et organisée. Pour rappel, le terme « synchronicité » a été établi par le psychiatre Carl Jung en 1946, défini ainsi : « La synchronicité est l'occurrence simultanée d'au moins deux événements ne présentant pas de lien de causalité, mais dont l'association prend un sens pour la personne qui les perçoit. » Ces coïncidences qui n’en sont pas - souvent frappantes et parlantes - sont un moyen de communication souvent utilisé par le monde des esprits pour nous guider dans nos interrogations ou nous prévenir d’événements à venir.

Étant très réceptive à ce moyen de communication, outre les séances TCI (transcommunication instrumentale) durant lesquelles je peux entendre la voix des esprits via des fréquences radio, je reçois de nombreuses synchronicités tous les jours, principalement sur les réseaux sociaux sur lesquels je passe la majeure partie de mon temps. Ces synchronicités me permettent de prédire des événements à venir, en rapport avec mes souvenirs de vie antérieure, qui auront un impact direct sur ma vie actuelle et le département où j’habite. Depuis 2018, ces esprits tentent en effet de prouver mon cas de réincarnation en rendant ces synchronicités visibles par le public dans les médias, en braquant progressivement l’attention des journalistes sur mon département, ma ville et ma vie antérieure (Alice Liddell). Cette technique pourrait à terme rendre conscients les souvenirs des personnes réincarnées avec moi dans ce département et régler mes problèmes présents avec eux.

Je ne connais pas vraiment l’identité des esprits qui ont accepté de m’aider à prouver ma vie antérieure, mais j’ai la sensation qu’un guide spirituel de sexe féminin se montre davantage présent que les autres. Je lui ai donné comme surnom « Danika », tiré du roman « Her Mad Hatter » de Marie Hall, dans lequel la réincarnation d’Alice Liddell est sauvée par une guide spirituelle du nom de Danika. C’est un roman qui m’avait profondément marquée psychologiquement en raison de la description de la maladie et de la solitude subies par Alice Liddell dans l’histoire - que je vis aussi - à savoir les crises d’angoisse.

Je sais simplement que ces esprits sont au moins au nombre de 9, d’après leur réponse donnée durant une séance live TCI, et que l’un d’entre eux s’est présenté comme étant Saint-Thomas. Je recherche actuellement des médiums ou de nouveaux professionnels du paranormal qui pourraient m’aider à rentrer de nouveau en contact avec eux par le biais de fréquences radio. Ces esprits se sont également manifestés physiquement chez moi et chez quelques amis (orbes, problèmes électriques, bruits inexpliqués, déplacement d’objet…). Mon entourage, tout comme moi, reçoit de plus en plus de synchronicités à mon sujet de la part de ces esprits pour montrer leur présence.




- Vous parlez publiquement ouvertement et sans complexe de vos expériences et vous avez même fondé un groupe facebook pour échanger sur le thème de la réincarnation (
www.facebook.com/groups/reincarnation.vie.anterieure.and.co/). Vous pensez qu'il est important de partager nos expériences en ce domaine ? Pourquoi ?

Alicia Crow :

J’en parle en effet de plus en plus ouvertement car cela ne concerne plus seulement moi à présent. Il y a un impact direct sur les médias et mon département, et j’agis comme un porte-parole pour prévenir les habitants de ce qui se passe, même s’il reste en effet très compliqué de leur expliquer la raison sans que je ne reçoive du mépris de leur part, dû à leur ignorance, leur indifférence voire leur déni face aux phénomènes qui se multiplient.

Comme cité plus haut, j’ai fondé en parallèle un groupe Facebook sur le thème de la réincarnation, qui compte aujourd’hui près de 2600 membres et vise à rassembler les Français autour de ce sujet pour créer une entraide sur nos souvenirs de vie antérieure et enrichir les recherches dans ce domaine.

Je pense qu’il est important de partager ces expériences car, outre le fait de s’en affranchir, chaque pierre apportée à l’édifice permettra de faire avancer la science et de prouver l’existence d’une vie après la mort et de la réincarnation. Certains journalistes comme Stéphane Allix – créateur de l’INREES, un institut qui avait pris connaissance de mon dossier de recherches sur ma vie antérieure et m’avait répondu positivement – sont des piliers pour faire parler de ce sujet dans les médias. Il est aussi vrai que la science est en voie de prendre enfin la question de la vie après la mort au sérieux, en particulier face aux nombreux témoignages d’expériences de mort imminente qui ont invité les scientifiques à reconsidérer la possibilité que le cerveau n’était peut-être pas le producteur de la conscience et que l’âme pourrait exister.

- Est-ce que vous souhaitez ajouter un petit mot personnel ?

Alicia Crow :

Je donnerais comme conseil aux gens qui doutent d’eux et n’osent pas en parler d’oser s’exprimer sur la réincarnation. J’ajouterais aussi qu’ils ne sont pas fous, contrairement à ce qu’on pourrait leur faire croire, mais que c’est la société dans laquelle on vit qui est au contraire en retard et a encore beaucoup de choses à apprendre avec leurs témoignages. Et que je serais ravie d’échanger avec eux sur leur histoire et la mienne plus en détails.

- Merci à vous.


Et retrouvez déjà le prochain article en avant-première (dans les news) !
 

27- la vocation de Corot, l'apprentissage au fil des vies

 Dans ce nouvel article je vais revenir sur une de mes vies antérieures que j'ai évoquée brièvement dans plusieurs articles précédents mais qui mérite d'avoir au moins un ou deux chapitres à part entière: celle de Jean-Baptiste Camille Corot. Il y a quelques mois vous ne connaissiez peut-être pas ce nom si vous ne vous intéressez pas à la peinture. Or comme par hasard ce peintre parisien du 19e siècle vient d'être remis au premier plan par une exposition au musée Marmottan à Paris et par de nombreux articles de presse (j'écris cet article en 2018). Du coup il vous est peut-être aujourd'hui un peu plus familier. En tout cas pour moi il est devenu extrêmement familier et pour cause, puisque c'est une de mes incarnations passées. De nombreuses régressions m'ont plongé dans sa vie la plus intime, et comme on a plusieurs textes et biographies le concernant j'ai pu combler les trous. Grâce à ça c'est devenu celle de mes vies antérieures que je connais le mieux. Pour savoir comment j'ai appris que j'ai été un peintre appelé Corot dans le passé, je vous conseille de relire l'article 6- l'artiste. Depuis tout petit j'ai une passion et une aptitude particulière pour le dessin. C'est en cherchant à savoir si ce que certains appellent « un don » pouvait avoir son origine dans une vie antérieure qu'une régression m'a amené à Corot, dont j'ignorais tout à l'époque. Et tout ce que j'ai découvert depuis m'a conforté dans cette certitude. Je vais tout vous expliquer, comme à mon habitude, mais comme il y a beaucoup de choses à dire je vais m'y prendre au moins en deux fois. Je vais raconter cette vie dans l'ordre chronologique, et donc m'attarder d'abord sur ma jeunesse et les débuts dans la carrière de peintre.

Je suis né dans cette vie-là en 1796 à Paris, de parents qui tenaient une boutique de mode rue du Bac. Mais la famille Corot était originaire de Bourgogne du côté du père. Et parfois nous retournions dans cette région voir des cousins. J'ai un souvenir de l'un d'eux qui m'emmenait dans les rues de son village faire les quatre cent coups avec ses copains. Il était plus vieux que moi, et il s'agit sûrement de Pierre, qui avait effectivement quelques années de plus que Jean-Baptiste. Ce cousin turbulent est resté proche de moi puisque c'est aujourd'hui mon père. Comme à chaque fois j'ai fait le lien entre des personnes de cette vie passée et leurs incarnations d'aujourd'hui. Comme je l'expliquais dans un précédent article (5- le viking), on retrouve souvent ses proches de vie en vie. Mais les reconnaître n'est pas évident car les liens familiaux ou affectifs sont souvent différents. Or donc ce cousin Pierre était une vraie tête brûlée et il s'engagera rapidement dans l'armée napoléonienne pour faire la campagne d'Italie.

A cette époque j'étais alors certainement destiné à reprendre le commerce des parents car j'étais le seul garçon. J'avais deux sœurs, une plus âgée et l'autre plus jeune que moi. Mais les études à Paris ne devaient pas être fameuses car mes parents m'envoyèrent au lycée à Rouen. J'y passais la semaine, puis le dimanche chez des amis de la famille qui habitaient tout près à Bois-Guillaume, les Sennegon. D'ailleurs leur fils épousera quelques années plus tard ma grande sœur. J'ai retrouvé une scène que je situe à cette époque. J'étais jeune adolescent au bord de la mer avec des dunes de sable. J'étais en compagnie d'une fille plus jeune, encore une gamine, en robe et chapeau. On marchait tous les deux dans les dunes herbeuses et elle, elle s'amusait à essayer d'échapper à ma vigilance alors que je devais la surveiller. Je pense que ça devait se passer sur la côte normande où il y a effectivement de nombreuses dunes ressemblant à ce que j'ai vu. C'était sans doute une escapade au bord de la mer avec la famille Sennegon. Je ne sais pas s'ils avaient une fille et je n'ai donc pas pu vérifier qui était celle que j'ai vue. Ce qui est clair aujourd'hui c'est que c'est une de mes nièces du côté de mon épouse.

De retour à Paris après le lycée, mon père veut me former à mon futur métier et il m'envoie travailler chez certains de ses amis, des drapiers. Mais ça ne m'emballe pas et je ne suis pas doué. En fait à cette époque je m'intéresse déjà à la peinture.
Comme je l'avais expliqué dans l'article 6, je me suis vu arpenter une grande galerie comme celle d'un château et observer des tableaux. Or il s'avère que cette galerie est l'une de celles du Louvre, qui était déjà un musée au début du 19e siècle. Et bien sûr Corot, en amateur de peinture, y allait souvent étudier les toiles des maîtres. En fait j'avais déjà dans l'idée de devenir vraiment peintre mais mon père n'était pas prêt à laisser son fils unique être artiste. Comme je l'ai fait dans ma vie actuelle, c'est en s'imprégnant du travail des gens qu'on admire que l'on apprend et qu'on progresse. Au début forcément on essaie de faire comme les autres, et puis on devient un artiste à part entière quand on commence à acquérir son propre style.
Donc je m'exerçais déjà en faisant des croquis d'oeuvres d'art et peut-être déjà mes premiers tableaux. Et quand en 1817 mon père achète une grande maison en banlieue à Ville d'Avray, je peux alors disposer d'une pièce qui me sert d'atelier. La peinture n'est encore qu'un loisir et aux yeux de mon père, ça passe. Pour lui ça ne peut pas être un métier. La maison se situe aux bords des étangs, dans un charmant petit coin de nature. Depuis l'atelier une grande fenêtre donne sur le jardin où l'on voit une balançoire. C'est en revivant une scène comme celle-là la toute première fois que je me suis vu apposer ma signature au coin d'un tableau : Corot. C'est à cet instant que j'avais compris qui j'avais été, sans rien connaître de la vie de cet homme. Quand je dis rien, je ne connaissais vraiment rien de lui. De Corot je ne connaissais que son nom, et que c'était un peintre français, rien de plus. Je n'aurais même pas su citer une seule de ses toiles ou dire à quel siècle il a vécu. Et pourtant dans cette régression j'ai décrit la maison où il habitait.
Dans le jardin de Ville d'Avray ma petite sœur se détend parfois sur la balançoire, Elle s'appelle Victoire Anne, une brunette d'à peine plus d'un an ma cadette, mais qui a plus la tête sur les épaules que moi. Elle aide mes parents à la maison et me reproche d'être trop dans mes toiles, trop rêveur. On a bien une bonne mais elle est un peu vieille pour s'occuper de tout. J'ai clairement vu cette jeune femme brune en régression et je l'ai associée à l'une des sœurs de Corot. Vu son comportement maternel j'ai cru d'abord qu'il s'agissait de la grande sœur, Annette Octavie, avant de comprendre que c'était plutôt certainement la plus jeune. Ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui cette personne est mon épouse et qu'elle a toujours la même personnalité.
Hélas les années qui suivent tourneront à la tragédie. Victoire Anne se marie et accouche d'une fille, mais la petite décède au bout d'un an. Ma sœur ne s'en remettra jamais et meurt elle aussi en 1821, à 24 ans seulement, de chagrin dit-on. J'ai eu une vision de ses funérailles, de la famille réunie autour d'une pierre tombale, du temps maussade, et de ma tenue guindée en redingote et chapeau haut-de-forme. Annette Octavie, ma grande sœur, est effondrée, en pleurs, et je la prends dans mes bras pour la réconforter.

C'est peut-être cet événement qui fait changer d'avis mon père. Il accepte finalement que je me lance à plein temps dans la peinture, et m'octroie la rente qui devait revenir à ma défunte sœur. Euphorique je rejoins alors les cours de peinture des maîtres Michalon puis Bertin pour apprendre la peinture classique. Puis en 1825 grâce à l'argent du paternel je fais un premier voyage de 3 ans en Italie, passage obligé pour la formation des jeunes peintres. J'y peins Rome, Naples et Venise, beaucoup de croquis peints pris sur le vif, pas des tableaux finis. En 1834 je retourne en Italie pour un second voyage qui m'emmène surtout en Toscane, puis de nouveau à Venise. J'ai vu notamment un tableau de cette époque représentant une vue du grand canal de Venise, et il est quasiment identique au dessin d'introduction que j'ai réalisé pour mon dernier album de BD. Bien entendu je n'ai découvert ce tableau qu'après avoir fait ce dessin, ce qui rend la chose bien plus intéressante. C'est lors de ce voyage que je peins aussi la ville de Florence. J'y croise des moines que je dessine ou peint rapidement. Corot et les moines c'est toute une histoire. Il en a peint quelques-uns au cours de ses voyages, c'était un sujet qui l'intéressait. Et il disait de lui-même qu'il « vivait comme un moine », toute sa vie consacrée à la peinture au détriment de sa vie sociale. Finalement ce n'est pas étonnant car n'oubliez pas que j'ai effectivement retrouvé une vie antérieure de moine au 11e siècle, et qui plus est un moine italien (voir l'article 12- le moine et les normands). La boucle est bouclée.
L'un des tableaux de Corot les plus connus s'intitule « les jardins de Boboli ». On y voit les toits de Florence en arrière-plan et deux moines qui discutent au premier plan. Or je me suis vu travailler sur ce tableau, et j'ai compris alors comment Corot réalisait ses oeuvres. Je suis dans une pièce qui me sert d'atelier, mais ce n'est pas un atelier que j'ai déjà vu auparavant. Je ne suis plus en Italie, je suis revenu en France. Et pourtant c'est ici que je réalise ce tableau, du moins la version finale. Car en fait j'utilise mes croquis dessinés et peints, et notamment ceux des moines. Ce tableau est en réalité une recomposition avec plusieurs éléments déjà travaillés sur place en Italie. C'est de cette manière que Corot travailla souvent, faisant des croquis ou des études peintes sur le vif, puis les réutilisant, les réorganisant pour peindre des tableaux définitifs. C'est comme si on faisait des photos de vacances de plusieurs éléments qui nous intéressent puis qu'on les combinait par la suite pour en faire une seule grande composition.
Et donc pendant que je travaille sur ce tableau de Florence, un homme s'approche par derrière pour regarder ce que je fais. C'est mon cousin Pierre, je le reconnais; pas visuellement parce que c'est un adulte à présent, un vétéran de la guerre, mais je sens que c'est lui. Il observe et fait des commentaires sur l'Italie qu'il a connue pendant la campagne de Napoléon. Et je comprends que je suis chez lui. J'ai obtenu des informations sur ce cousin Pierre et j'ai appris qu'il avait une maison à Semur-en-Auxois, en Bourgogne. Il m'a certainement laissé un espace pour travailler alors que je logeais provisoirement chez lui. Le tableau « les jardins de Boboli » est daté d'entre 1835 et 1840 et il a donc effectivement été réalisé en France, peu après le second voyage de Corot en Italie. Aujourd'hui j'ai eu l'occasion de découvrir Semur-en-Auxois. C'est une charmante petite ville médiévale qui accueille chaque année un festival de bande dessinée. Et en tant qu'auteur j'y ai été invité plusieurs fois. J'ai tout de suite aimé cet endroit, c'était vraiment un coup de cœur. Et j'ai donc compris pourquoi après. Semur-en-Auxois est devenue un peu le centre de la famille Corot de Bourgogne. C'est là que Pierre a eu plusieurs enfants, les petits-cousins de Jean-Baptiste. Et c'est sans doute là que je me rendais le plus souvent quand je descendais dans la région.
J'ai vu Pierre ouvrir avec fierté un coffre où il entreposait son ancien uniforme poussiéreux de soldat napoléonien. Il le sortait devant les yeux émerveillés de ses enfants et de moi-même. Il avait trois garçons (Tiens ? Comme aujourd'hui d'ailleurs). Après l'Italie Pierre avait participé aux batailles en Belgique, en Autriche et jusqu'en Russie. Il avait été blessé plusieurs fois mais s'en était toujours tiré, ce qui lui avait valu d'obtenir la légion d'honneur à la fin de la guerre en 1815.

Vers ces années je commence à exposer et je suis même accepté au fameux Salon de Paris. Ce n'est pas encore un grand succès mais c'est déjà une reconnaissance et je reçois un accueil favorable. Ce n'est que le début de quelque chose. Je me fais des amis parmi la nouvelle génération de peintres, et invité à droite et à gauche je voyage dans de nombreuses régions : en Normandie, en Bretagne, dans le Morvan, en Suisse, etc. Côté famille c'est un peu compliqué. Ma grande sœur Annette Octavie a eu plusieurs enfants, quatre filles et deux garçons, et rapidement elle devient même grand-mère. Comme je l'avais expliqué dans un précédent article (15- la jeunesse de Sir Hoghton), j'ai eu la sensation très forte que Corot avait une relation incestueuse avec l'aînée de ses nièces, Marie Louise Laure. Or celle-ci est décédée des suites de l'accouchement de son premier enfant, Marie Anne Claire, en 1836. Cette petite fille est-elle de son mari ou de Corot ? Je n'en sais rien, comme on devait aussi l'ignorer à l'époque. C'est encore une tragédie pour la famille, bien sûr, et une histoire qu'on préfère mettre aux oubliettes.
Avec tous ces enfants il commence à y avoir du monde aux réunions de famille à Ville d'Avray. J'ai un souvenir précis de cette période. Je marche au bord des étangs en compagnie d'une toute jeune femme en robe claire. C'est sans doute une de mes nièces. La maison n'est pas très loin derrière nous. Devant, une petite fille gambade et s'amuse. Elle n'a pas plus de 5 ou 7 ans. Avec la jeune femme qui m'accompagne nous nous asseyons sur le tronc d'un arbre mort pour discuter. Il y a de l'inquiétude dans l'air. C'est peut-être à cause de mes parents qui se font vieux et dont la santé se dégrade. Et de fait, ils mourront quelques années plus tard. Cette scène a peut-être eu lieu pendant une réunion de famille. La fillette qui gambade n'est pas forcément la fille de la nièce que j'ai vue. Ce qui est sûr, c'est qu'elle sont dans mon entourage aujourd'hui, la jeune femme étant ma belle-fille et la petite fille étant ma nièce et filleule.



En cherchant une incarnation passée de mon second fils, j'ai vu une autre scène qui m'a montré un des amis de Corot. C'était un jeune homme, il semblait plus jeune que moi. J'ai clairement entendu le prénom Charles. J'ai eu l'impression que je lui donnais des conseils ou peut-être même quelques leçons de dessin et peinture. Il faisait des dessins de femmes nues, et je les trouvais très modernes pour l'époque. J'ai même reçu ce Charles chez moi. Nous étions assis dans des canapés et fauteuils, et il était bien habillé. Une jeune femme est alors arrivée et je la lui ai présentée.
Cette régression ne m'en a pas montré plus. J'ai supposé que la jeune femme était une nièce, peut-être celle déjà vue juste avant. Ce serait logique étant donné les liens proches d'aujourd'hui entre cette nièce et ce Charles, ma belle-fille et mon fils du présent. J'ai cherché dans la biographie de Corot qui pouvait être ce Charles. Il en connaissait plusieurs, mais après quelques hésitations je pense à présent qu'il s'agit de Charles François Daubigny, peintre, élève et ami de Corot. Ce Daubigny, ce n'est pas n'importe qui. Il est l'un des pionniers de la fameuse école de Barbizon dont fait aussi partie Corot. Soit dit en passant, Barbizon n'a rien d'une école. C'était juste un endroit près de la forêt de Fontainebleau où se retrouvaient de nombreux peintres. Ils échangeaient et travaillaient parfois ensemble, ce qui créait une sorte d'émulation entre eux. Ca n'avait rien d'organisé. Charles Daubigny est aussi une figure des peintres d'Auvers-sur-Oise, car c'est lui qui y a créé une maison-atelier où beaucoup de ses amis artistes ont laissé leurs traces. Alors, ce personnage peut-il être une incarnation passée de mon fils ? Si mon rejeton n'avait aucune fibre artistique j'en aurais douté. Mais il s'avère que contrairement à son grand frère qui ne s'intéresse pas aux arts plastiques, mon second fils fait preuve d'une créativité qui m'étonne parfois pour son âge (il a 7 ans à ce jour). Il dessine, colorie, découpe, colle, se crée des accessoires de papier, des figurines, fabrique ses livres, et même des scénettes en relief... de quoi se dire qu'il y a une certaine continuité avec une vie passée d'artiste.

En 1843 je fais un troisième et dernier séjour en Italie, où je reste principalement à Rome et aux alentours. J'ai eu des images de cette période. Au début je ne savais pas que ça concernait ce voyage en Italie, puis des indices m'ont mis sur la voie. Je me suis vu notamment fasciné par un arbre. C'était un grand arbre très particulier car il avait un tronc tortueux qui traçait comme les méandres d'une route. J'en ai certainement fait un croquis ou un tableau rapide, car cet arbre tordu réapparaît ensuite plusieurs fois dans l'oeuvre de Corot. L'un des premiers tableaux où on le voit représente les bords du lac de Nemi, avec au centre cet arbre si reconnaissable. Le lac de Nemi est dans la région de Rome, et sur sa rive escarpée se trouve le village de Genzano di Roma, où j'ai peint plusieurs toiles.
Dans la même régression au cours de laquelle j'ai vu cet arbre, je me retrouvais en présence d'une dame brune qui portait une robe verte. Sur le coup je ne savais pas ce qui se passait mais elle avait l'air outrée, ou fâchée par quelque chose. Elle tourna les talons et ficha le camp, très en colère. Je me sentais gêné. Le prénom Marietta m'est venu, c'était le sien. Plus tard, je me retrouvais dans un village ensoleillé, montant une côte à pied pour arriver à une ferme. Là je rencontrais un fermier qui s'occupait de ses vaches dans leur étable. J'ai eu l'impression que c'était le mari de Marietta, et je lui demandais si elle était là. Cette femme, je ne l'ai pas vue par hasard car mon focus pour cette régression était une de mes cousines, et j'ai donc compris que c'était une de ses incarnations passées.
Ce qui est intéressant, c'est que Marietta est un prénom qui apparaît sur un tableau de 1843 réalisé à Rome, justement. Etonnant ! Et il s'agit d'un tableau de cette femme nue, sans doute peint à l'atelier que Corot occupait avec un ami dans la capitale italienne. Qu'est-ce qui s'est donc passé pour qu'elle se fâche ? Est-ce qu'elle ne voulait pas poser, au départ ? A-t-il fallu discuter ? Je n'en sais rien. En tout cas le village avec la ferme est sans doute Genzano di Roma, ou ça y ressemble d'après les tableaux et les photos que j'en ai vu.

On est à peu près à la moitié de cette vie, et je vais faire une pause et terminer ce chapitre à ce moment-là. C'est dans un prochain chapitre que je décrirai la suite de ma vie passée de peintre. Ce qui me paraît intéressant à mettre en lumière avec ces premières quarante années de la vie de Corot c'est sa vocation. Il est clair que très tôt dans cette existence j'ai eu l'envie de devenir artiste. D'où venait cette vocation ? Je le disais dans l'article 6, on peut apprendre dans chacune de nos vies. Et ce qu'on apprend n'est jamais perdu, c'est ancré en nous, même si on ne s'en souvient pas consciemment dans les vies suivantes. L'âme, elle, n'oublie jamais. On commence notre vie avec les acquis inconscients des vies précédentes. Alors on peut laisser ces acquis de côté pour expérimenter d'autres choses dans cette vie, ou on peut poursuivre l'apprentissage d'une discipline déjà travaillée précédemment, ou en explorer d'autres facettes. Ce qui explique que certaines personnes soient douées dans certains domaines dès leur plus jeune âge. Comme je l'avais expliqué, dans une incarnation lointaine dans la Grèce antique, j'avais commencé à m'initier aux arts plastiques en tentant de sculpter à la manière des maîtres qui produisaient les statues de style classique. Les résultats n'étaient pas à la hauteur de mes espérances mais au moins j'avais certainement acquis des bases. Or, je l'ai vu plus tard, j'ai poursuivi cette pratique artistique à travers d'autres vies avant d'en arriver aux peintures de Corot. Quelques siècles après cette vie grecque, avant l'an 1000, se situe ma vie de yogi indien (voir l'article 13- la danseuse et le yogi). Dans cette existence je me suis vu faire des dessins sur du tissu ou sur des murs avec une substance qui devait être du henné. C'étaient des motifs géométriques, sans doute avec une signification symbolique. Mais je dessinais aussi des sujets plus figuratifs que je gravais notamment sur du bois, comme par exemple un hibou que j'ai clairement vu. Après la sculpture je me suis donc initié au dessin dans cette vie-là. Les deux disciplines sont très proches et forment une continuité. Tout de suite après cette vie de yogi en Inde je me suis réincarné en Italie où je devins moine (voir l'article 12- le moine et les normands). C'était au 11e siècle. Je n'étais pas un simple moine reclus mais un copiste et enlumineur. C'est-à-dire que je recopiais des manuscrits et que je les enjolivais d'enluminures. Les enluminures sont des illustrations colorées incluses dans le texte. C'était donc un travail de dessin et de calligraphie. On voit la continuité évidente avec ce que je faisais dans la vie précédente.
Encore quelques siècles plus tard, dans ma vie d'aristocrate anglais au 18e siècle (articles 4, 15 et 20), je n'étais pas artiste car j'avais d'autres occupations qui prenaient mon temps, mais j'étais clairement intéressé par la peinture. Les tableaux étaient une décoration omniprésente dans mes demeures, et j'en prenais soin. Je me suis vu dépoussiérer moi-même délicatement avec un linge les tableaux dans un hall. Et puis souvenez-vous, j'avais même lancé la carrière d'un jeune peintre que j'admirais en lui commandant une œuvre.
La transition est donc faite, puisque la vie qui suivit immédiatement était celle de Corot. Inconsciemment, les vies où j'avais déjà expérimenté le dessin, l'enluminure, la calligraphie, la gravure et la sculpture me donnaient une technique artistique certainement au-dessus de la moyenne. Et mon admiration de la peinture dans mon existence précédente m'orienta plutôt vers cette discipline. Voilà pourquoi dès mes jeunes années j'ai manifesté l'envie de devenir peintre. Ensuite le talent (qui n'est pas un don mais un héritage des vies passées) et surtout un énorme travail ont fait le reste et m'ont amené à être reconnu par mes contemporains et par les générations futures.
Ensuite au 20e siècle un garçon est né en France avec tout ce bagage inconscient. Et dès mon plus jeune âge j'ai montré des prédispositions pour le dessin et la création artistique. Et poussé par mes lectures de jeunesse et mon envie de raconter des histoires, j'ai orienté ce talent vers la bande dessinée et l'illustration. Et voilà comment tout s'explique...

Et retrouvez déjà le prochain article en avant-première (dans les news) !
 

26- le pêcheur berbère, le choc des cultures


L'existence passée sur laquelle je souhaite revenir dans cet article va me donner l'occasion de parler un peu d'actualité, ou plutôt de faire un lien entre l'actualité, l'histoire et la réincarnation. Le sujet est sensible car je veux parler de colonisation, de migrations, d'intégration, de terrorisme, de guerre de religions, bref... des relations troublées entre notre monde occidental et le monde arabo-musulman, et en particulier de ce qui se passe en France. Comme je le disais dans de précédents articles, la réincarnation et la loi du karma, et plus précisément la réincarnation de groupe et donc le karma de groupe, peuvent expliquer des analogies ou des répétitions à différentes périodes de l'histoire, ou au contraire des situations inversées, par exemple ou l'agresseur devient agressé. Est-ce qu'on peut voir dans les évènements de ces dernières années une conséquence d'autres évènements survenus des siècles plus tôt ? Comme d'habitude je vous dirai que je n'ai pas de réponse absolue. Chacun tirera ses conclusions. Mais j'ai des éléments qui peuvent peut-être faire avancer le débat. Et donc quoi de mieux si je m'interroge sur les relations entre arabes, musulmans et occidentaux, que d'aller explorer ma vie antérieure dans le monde arabe ? Car oui, souvenez-vous, j'avais décrit succintement à travers quelques souvenirs une vie de pêcheur qui me semblait être arabe (dans l'article 7- les vies simples). Je vais donc revenir dessus et l'enrichir avec de nouveaux éléments retrouvés en régression. Et ça devrait nous donner à réfléchir.

Je vais d'abord rappeler la première image que j'avais vue de ce pêcheur. J'avais découvert que j'étais pêcheur en me voyant sur une plage ensoleillée. J'étais tout au bord de l'eau, pieds et torse nus, travaillant sur le flanc d'un petit bateau à voile échoué sur le sable. La plage était très longue, elle s'étendait à perte de vue. Et tout à coup un groupe de cavaliers galopant le long de cette plage passa juste à côté de moi, manquant de peu de me percuter.
Il me semblait que les cavaliers et moi-même étions arabes, ou du moins que la scène devait se situer en Afrique du nord ou au proche orient. La vision que j'avais eue de la plage étant assez nette, longue et incurvée, j'ai cherché à tout hasard si je pouvais trouver des images de plages qui pouvaient correspondre. J'ai regardé parmi les plus belles plages du pourtour méditerranéen. Il y en avait de très belles mais qui ne correspondaient pas vraiment à ce que j'avais vu. Et puis je suis tombé sur deux plages qui collaient très bien. Il s'agit de deux plages de la ville de Tunis, la Marsa et la Goulette. En plus elles sont côte à côte, ça tombait bien. Mais ça me semblait un peu trop juste pour dire que ma plage était bien l'une de ces deux-là. Cependant, il y a quand même des indices intéressants. D'abord, la Goulette et la Marsa étaient autrefois des quartiers de pêcheurs, c'est un premier bon point. Les autres indices sont liés à d'autres régressions et je vais donc les détailler après.
Ma jeunesse dans cette vie de pêcheur, peut-être tunisien donc, m'a été révélée dans plusieurs régressions. Dans l'une d'elles, à la sortie du tunnel temporel, je me vois grimper avec un ami une pente de terre très raide. C'est presque de l'escalade, et nous transportons des sortes de grandes outres. Arrivés à un petit terre-plein, nous nous retrouvons à l'endroit où coule une source ou peut-être de l'eau dans une canalisation. Nous sommes assez haut et la ville est plus en contrebas. Avec mon ami nous nous relayons pour remplir nos outres, en discutant. J'entends clairement mon nom, « Selim », sans doute Salim dit avec un accent. Mon ami, lui, il me semble que c'est Rahmane. Nous sommes prudents et attentifs, je crois que ce qu'on fait n'est pas autorisé. Nous prenons des risques pour ramener de l'eau à nos familles, et mon ami est plus courageux que moi.
Je n'en ai pas vu plus lors de cette régression. Je savais juste que ce Rahmane était une incarnation passée de mon grand fils, car c'était lui le focus que j'avais choisi pour ce voyage dans le passé. Mais ce qui est intéressant c'est qu'on a des éléments qui vont dans le sens d'une localisation à Tunis. Car à côté de Tunis se trouvent les ruines de la ville antique de Carthage dont une partie se trouve sur une haute colline. Et parmi ces ruines se trouvent tout un système de transport de l'eau datant de l'époque romaine. Et on sait que ce réseau d'eau était encore utilisé au moyen-âge. Voilà qui colle parfaitement avec ce que j'ai vu.
D'autres images de jeunesse m'ont montré des personnes que je côtoyais, des personnes proches sans doute, de la famille sûrement. J'ai vu par exemple un jeune homme qui semblait être à peu près du même âge que moi. Il avait des cheveux bouclés plutôt longs et portait un prénom qui se terminait par -ech. Il vivait avec une femme que je n'ai pas vu nettement mais qui me semblait plus âgée que lui, peut-être sa mère ou sa grande sœur. J'ai identifié ces personnes comme étant aujourd'hui mon oncle et sa mère, ma grand-mère donc. Une autre personne que j'ai vue correspond à une de mes cousines aujourd'hui. A l'époque c'était une jeune femme à l'épaisse chevelure noire, habillée de couleurs vives et portant de nombreux bijoux. Ses breloques tintaient à chacun de ses mouvements, et elle prenait sûrement plaisir à se faire remarquer. Elle semblait être assez exubérante, pleine de joie de vivre. Je me demande si elle dansait ou si c'est juste un effet de mon imagination. Elle portait un prénom simple comme Naïma ou Nanna. Le premier est un prénom arabe mais le second est un prénom berbère. C'est intéressant car en faisant des recherches sur le prénom du jeune homme précédent j'en ai trouvé un qui se termine en -ech : c'est Ouanech, un prénom berbère. Est-ce que ça veut dire que mes proches étaient berbères plutôt qu'arabes ? C'est très possible. Pour nous autres européens, si on ne s'intéresse pas à la question la différence entre arabes et berbères est subtile, c'est un peu du pareil au même. Et pourtant à l'origine ce sont deux peuples bien différents. En fait les berbères sont les peuplades autochtones d'Afrique du nord, qui étaient là depuis la plus haute antiquité. Ils sont davantage apparentés aux européens qu'aux arabes, et c'est pour cette raison qu'on trouve dans le maghreb des personnes aux cheveux ou aux yeux clairs. Ce sont des berbères d'origine. Dans leur langue ils s'appellent amazighs. Les arabes sont arrivés au moyen-âge à l'époque de leurs grandes conquêtes en direction de l'occident. Ils ont pris le pouvoir sur les populations locales et ont petit à petit imposé leur mode de vie et leur religion, l'Islam. Et donc quand j'étais ce Salim, ma famille était peut-être d'origine berbère, même si on était influencés par la culture arabe. Le prénom Salim sonne plutôt arabe comme d'autres qu'on verra après.

Une autre scène que j'ai pu voir est très intéressante, malheureusement un peu floue. Il semble qu'on soit dans une période troublée, soit c'est une guerre où alors juste une bataille pour défendre la ville. Je me trouve au milieu d'une foule de soldats mais je n'ai pas la sensation d'être militaire. On a tous été enrôlés pour se battre, volontairement ou forcés, je n'en sais rien. A côté de moi se trouve un ami nommé Mohamed ou plutôt Mohand, mon père dans la vie présente. Nous portons un vêtement de couleur sombre, sans doute noir, une lance entre les mains, et un casque typique tout en rondeur qui me fait penser à ceux des conquistadores. Nous sommes toute une armée à piétiner d'impatience sur la plage, regards tournés vers la mer. C'est de l'impatience ou plus certainement de la peur. Puis nous voyons des navires, toute une flotte ennemie arriver. Et quand ils débarquent, ça va être la charge.
J'ai eu ces sensations assez précises de l'attente avant l'action, mais rien sur la probable bataille qui se déroule après. Mais il y a un détail qui a attiré mon attention et sur lequel j'ai fait des recherches, c'est ce casque rond de conquistadore. J'espérais qu'il allait me permettre de dater et situer précisément cette scène. Ce type de casque est appelé morion, et il serait apparu en Espagne au début de la Renaissance. Ca tombe bien, car à la fin du moyen-âge une partie de l'Espagne était encore arabe et les liens étaient donc forts avec tout le monde arabe. Mais il semble que ce casque était plutôt utilisé par les européens. Alors pourquoi un arabe l'aurait-il sur la tête ? Si la ville où se situe cette scène pouvait être Tunis, peut-être trouverais-je trace d'une bataille comme celle-ci ? J'ai donc cherché dans l'histoire de Tunis : entre la fin du moyen-âge et le début de la Renaissance elle était la capitale du sultanat hafside. Il y a eu plusieurs affrontements avec la dynastie arabe rivale d'Algérie, avec les espagnols et avec les ottomans. En tout cas de nombreux andalous musulmans vinrent s'installer à Tunis après avoir été chassés d'Espagne pendant la reconquête européenne, et donc l'influence espagnole était évidente. Malheureusement je n'ai pas pu identifier cette bataille précisément, ni définir pourquoi je pouvais porter un morion. Etait-ce du matériel vendu par les européens, voire volé chez eux, ou qui simplement aurait été transmis de main en main jusque-là ? Tout est possible.

Avançons dans le temps pour arriver à l'époque d'une image que j'avais déjà décrite précédemment. Je me voyais dans une pièce avec des voiles aux fenêtres pour protéger de la chaleur du soleil. Dans la pénombre, un homme, barbu me semble-t-il, me faisait la leçon. Nous étions assis tous les deux. Et je crois que cet homme était un érudit qui m'apprenait à lire. Une autre régression m'en a appris plus sur cet homme. Je vous la fais revivre telle quelle. En quittant le tunnel du temps, je me trouve face à un alignement de jarres le long d'un mur. Ces grandes poteries oblongues sont posées chacune sur un trou dans un décrochement, ce qui les fait tenir debout. L'endroit est sous une sorte de préau qui me protège du soleil. Je m'approche et soulève une jarre. Elle est lourde, elle est pleine d'eau. Je l'emmène et la transporte dans les rues fréquentées. J'arrive à une maison avec une sorte de petit patio. Lorsque j'appelle c'est une jeune femme qui apparaît. Elle voit que j'amène de l'eau et appelle son père. Celui qui arrive alors est l'érudit barbu que j'avais déjà vu. Il porte un turban ou une sorte de chèche sur la tête. Je perçois alors un nom commençant par Al-Ra..., peut-être Al-Rachid ? Et sa fille, c'est quelque chose comme Raïssa. Je comprends que je travaille pour cet homme. Je suis bien pêcheur, mais je sers aussi d'homme à tout faire pour cet érudit. Et en échange de mes services il m'apprend à lire. Après avoir livré la jarre d'eau, il me demande d'escorter sa fille au marché. Il n'est pas recommandé pour une femme seule de s'y aventurer. Nous y allons alors et Raïssa fait ses emplettes. Je la vois notamment négocier un gros crabe sur un étalage.
Cette régression assez riche s'est arrêtée là, mais elle a révélé des éléments intéressants. Les jarres posées dans des trous, dans le sol ou dans une construction aménagée exprès, c'est confirmé. C'était un moyen classique de les entreposer debout, ce que j'ignorais alors. Le bâtiment le long duquel elles se trouvaient était à coup sûr une mosquée. Car mes recherches m'ont appris qu'à l'époque dans le monde arabe l'eau était une denrée précieuse bien sûr, et que le plus souvent ce sont les mosquées qui en assuraient la distribution. L'eau était donc sous le contrôle des religieux. Cette information éclaire alors la première scène que j'ai décrite, où on volait de l'eau directement à la source. On enfreignait clairement les règles édictées par la mosquée, ce qui était un risque. Par contre rien ne me permet de confirmer à coup sûr que la ville est bien Tunis. Mais si c'est elle, à l'époque c'est une ville cosmopolite et riche, une capitale culturelle pour tout l'état hafside et même au-delà. Pas étonnant donc d'y trouver un homme cultivé comme cet érudit. D'après les focus utilisés pour cette régression et la précédente où il apparaissait, cet homme aurait été aujourd'hui mon frère disparu. Et sa fille Raïssa serait aujourd'hui devenue la fille de mon autre frère. Mais elle était très attachée à son oncle, ce qui se comprend donc d'autant plus après avoir vu cette scène.

D'après une autre régression j'avais moi aussi des enfants, plusieurs sans doute. Ils m'aidaient pour la pêche, puis pour en vendre ensuite les produits. Mais c'est surtout une fille qui a attiré mon attention. Je suis déjà plus âgé. Je ne suis plus aussi fringant qu'avant, ma barbe a blanchi. J'ai une fille en âge de se marier, elle s'appelle Aïcha. Enfin... en âge de se marier pour l'époque. Elle est tout de même très jeune. Une grande fête est organisée le soir en extérieur, avec les deux familles représentées en nombre. C'est joyeux, il y a de la musique, des danses, beaucoup de nourriture. Je suis assis là, j'ai un sourire de circonstance mais intérieurement je ne suis pas vraiment heureux. Le « jeune » marié est loin d'être jeune, justement. Il est beaucoup plus âgé qu'Aïcha. C'est sûrement un mariage de raison, intéressant socialement ou financièrement pour la famille. Ma femme est à mes côtés, l'air austère, habillée de couleurs sombres, visiblement résignée elle aussi. J'ai l'impression qu'un jeune homme vient nous réconforter, peut-être un fils. Pour une fois, les rôles sont les mêmes dans cette vie que dans ma vie présente. Aïcha est bien ma fille aujourd'hui, et ma femme est bien la même. C'est assez rare pour être souligné. Et cette situation dans laquelle je me retrouve à organiser un mariage arrangé se répètera à l'avenir. Car souvenez-vous de ma vie de Sir Hoghton dans l'Angleterre du 18e siècle (20- la vieillesse de Sir Hoghton). Je racontais une scène où je rencontrais le futur époux de ma petite sœur afin de conclure l'affaire, et elle n'avait pas vraiment son mot à dire. J'avais alors la désagréable impression de la vendre littéralement. Voilà un parallèle qui semble évident avec la scène de mariage ci-dessus !



Je ne sais rien de la fin de vie de Salim, malheureusement. La dernière vague image que j'ai vue est celle d'une rencontre avec un touareg. C'était au bord du désert, sûrement non loin de la ville. Le touareg était monté sur un dromadaire et il avait les yeux clairs, sans doute un berbère lui aussi. Nous nous connaissions et on discutait, peut-être d'affaires personnelles. J'ai eu l'impression que ce touareg connaissait mes proches, notamment ma fille Aïcha et l'érudit qui m'employait. Ce ne serait pas étonnant puisque apparemment ce touareg serait une incarnation passée d'un de mes neveux.

Voilà donc ce que je sais de cette vie antérieure dans le monde arabe. Ce n'est pas très précis, je l'admets, mais c'est déjà beaucoup. On voit donc en arrière-plan de la vie de Salim, et on le sait historiquement, que les mondes occidentaux et arabes (ou musulmans) ont eu des relations à double tranchant. Les échanges culturels ont été très intenses, mais les conflits l'ont toujours été également. Les échanges, il y en a eu à travers l'Espagne andalouse conquise par les arabes, par les royaumes européens d'orient issus des croisades, et par tous les échanges du monde méditerranéen en général. Les conflits, il y en a eu dès l'apparition de l'Islam au 7e siècle. Ca a été d'abord l'expansion fulgurante de cette religion par les conquêtes arabes au proche et au moyen-orient, en Afrique du nord et jusqu'en Espagne. Ce sont les premières confrontations entre européens et arabes. Ensuite ce sont les croisades qui ont été le point de fixation des conflits entre les deux civilisations. Les croisades, étalées sur cinq siècles, ont eu un impact considérable sur les deux camps, autant matériel que culturel et psychologique. Puis, dans la période moderne, la colonisation de l'Afrique du nord et du proche-orient par les européens est une nouvelle vague de conflits. A chacune de ces étapes, la France a été impliquée. A l'époque de la conquête arabe, on connaît tous l'histoire de Charles Martel qui a repoussé l'ennemi à Poitiers en 732. L'expansion de l'Islam s'est alors arrêtée en Espagne. Ensuite, les français ont souvent participé aux croisades. On se souvient que le royaume de Jérusalem avait été fondé par les français, ou que le roi Saint Louis est mort à Tunis en participant à la 8ème croisade. A l'époque de la colonisation aussi, les français ont pris leur part, en Afrique du nord (Algérie, Maroc, Tunisie) mais aussi au proche-orient (Syrie, Liban). Aujourd'hui les tensions extrêmes entre l'occident et un Islam radical ont des répercussions sanglantes sur notre propre sol. Et les terroristes qui font la guerre aux infidèles utilisent un vocabulaire qui fait référence à toute l'histoire des conflits Islam/occident. Ils parlent bien des occidentaux en les appelant les « croisés » ! Derrière ce qui se passe aujourd'hui il y a clairement un poids de l'histoire. Mais si comme moi on connaît la réincarnation et l'influence des vies antérieures sur les hommes, que peut-on dire de ce point de vue là ?
La première chose évidente c'est que la réincarnation ne connaît pas de camps ni de frontières. La preuve, c'est que j'ai vécu dans la peau de Salim le nord-africain, et qu'aujourd'hui je suis un européen blanc. Au contraire, le destin (ou quoi que ce soit d'autre qui nous pousse dans ce sens) prend même parfois un malin plaisir à nous réincarner successivement dans des camps apparemment opposés. Je l'ai montré dans de précédents articles où certaines vies étaient clairement à mettre en parallèle : le centurion romain et le druide gaulois (article 3), le moine italien et le pillard viking (article 12). D'une vie à l'autre, les agresseurs deviennent les agressés et inversement. Et comme les choses ne sont pas si simples et linéaires, les âmes réincarnées ne vont pas toutes réagir de la même manière à ce retournement de situation. Certains réincarnés vont peut-être comprendre la leçon et évoluer vers une attitude de sagesse, alors que d'autres vont réagir de manière violente et faire perdurer la situation de conflit entre les camps opposés. On comprend mieux alors pourquoi, en quelques générations, un groupe qui était en certaines circonstances les victimes peut en venir à être plus vindicatif jusqu'à plus ou moins retourner la situation. Je ne suis pas certain de bien faire comprendre ce qui n'est de toute façon qu'une explication personnelle. Ce qui rend les choses compliquées, c'est qu'il y a deux perceptions différentes. Il y a la perception des choses physiques, d'un point de vue ethnique et culturel on voit d'un côté et de l'autre deux groupes différents. Mais cette différence est du domaine du matériel, simplement du biologique et du culturel. C'est une question d'ADN et d'éducation, et de ce point de vue, à moins d'un métissage les groupes restent distincts. Et puis il y a la perception spirituelle où l'on se place sur le plan de l'âme. Et là c'est différent, parce qu'on se rend compte que les groupes physiques qui semblent figés ne le sont pas. Par le jeu de la réincarnation, les âmes peuvent circuler entre les deux groupes. Et de fait, si on en prend conscience, les différences superficielles s'effacent d'elles-mêmes car elles n'ont plus lieu d'être. Celui qui appelle ses ennemis les « croisés » mène lui-même une croisade et répète un schéma millénaire, et celui qui veut se protéger de l'envahisseur étranger oublie qu'il fait partie des colonisateurs d'autrefois. C'est la loi du yin et du yang, on passe successivement d'un état à l'autre comme la mer qui crée des vagues et des creux jusqu'à ce que le vent se calme.

Sur ce bon mot je vais clore cet article et vous laisser méditer. Il y aurait encore des choses à dire mais tout ceci est ma propre réflexion. A vous de faire la vôtre, de trouver votre vérité.

Et retrouvez déjà le prochain article en avant-première (dans les news) !
 

Salon du Bien-être et de la voyance de Lanchères 17-18-19 août

Prochainement et pour la première fois je participerai à un salon spécialisé afin de présenter mon livre et le blog Past Lives Project. Ce sera à Lanchères en baie de Somme (80) à la toute première édition du Salon du Bien-être et de la Voyance les 17, 18 et 19 août prochain.

Si vous souhaitez me rencontrer, échanger un peu, ou vous procurer un livre dédicacé ce sera l'occasion et ce sera un réel plaisir.



25- le nomade hun, une terre à préserver



J'ai encore plusieurs de mes vies antérieures à raconter, ou plutôt à développer par rapport à ce que j'en savais déjà auparavant. Pour cet article je cherchais sur laquelle j'allais m'attarder et je m'étais décidé pour celle du nomade mongol dont j'ai déjà parlé avant (voir l'article 7- les vies simples). Et j'ai choisi de la lier à un thème qui colle bien et qui me tient à cœur, c'est l'écologie. Et oui, à travers un nomade je peux évidemment parler de grands espaces naturels et d'un peuple en lien avec son environnement. Cependant, une autre de mes vies passées correspond bien à ce thème aussi, c'est celle du trappeur québecois (voir l'article 2- le trappeur). Mais j'ai beaucoup de choses à raconter sur ces deux vies et je n'ai pas envie de les condenser en un seul article. Je vais donc rester principalement attaché au nomade mongol pour le moment, et je ferai juste quelques liens avec le trappeur.

J'ai déjà évoqué plusieurs fois ce guerrier asiatique dans la peau duquel je m'étais vu pratiquer des mouvements d'arts martiaux. J'avais alors le crâne presque rasé avec juste une longue natte dans le dos, une coiffure typique des peuples mongols en Asie centrale. Je me trouvais dans un environnement plutôt aride et sablonneux, au bord d'un point d'eau. Je n'en savais rien de plus jusqu'à ce que je retrouve d'autres souvenirs de cette vie par de nouvelles régressions.
En voici une qui était très détaillée et immersive. Ma méditation m'emmène au plus profond de ma conscience, puis me fait traverser le tunnel qui me conduira vers un souvenir d'une vie passée. Le focus que j'ai choisi pour ce voyage, l'élément sur lequel je me concentre et pour lequel je cherche une correspondance dans le passé, est ma nièce et filleule. Lorsque j'émerge du tunnel, je me retrouve dans un environnement froid et enneigé. Autour de moi il y a quelques petits arbres dénudés. Je suis bien emmitouflé dans des épaisseurs de cuir et de fourrure. Je ne suis pas très grand. Je porte une sorte de chapka sur la tête, cette coiffe fourrée qui protège bien les oreilles. En fait tout mon accoutrement me fait penser à l'Asie centrale ou le Caucase, et je pressens que je suis de nouveau dans la peau de l'homme de type mongol que j'avais déjà vu. Je marche avec effort dans la neige épaisse. Je longe un ruisseau et je grimpe en sens inverse du courant. Ca monte de plus en plus et je dois m'aider de mes mains jusqu'à atteindre le haut d'une colline. Là je retrouve un piège que j'avais laissé, sûrement un collet. Un lapin est pris dedans, déjà mort. Je redescends avec ma prise dans la main, en glissant sur les fesses le long de la pente de la colline jusqu'en bas. Je retrouve là où je l'avais laissé un traîneau fait de peaux de bêtes. J'y dépose mon butin avec d'autres récupérés avant. En cette période, à part le lapin, je chasse du volatile grâce à mon arc et notamment le lagopède, un oiseau cousin de la poule et qui vit plutôt dans le froid. Je dois en avoir sur le traîneau. Cet oiseau fait ressurgir le souvenir d'une autre vie, vu lors d'une autre régression, dans un même environnement enneigé. Dans la forêt de la côte nord du Québec, à la charnière entre 19e et 20e siècle, je chassais aussi le lagopède. Mais ce n'était pas à l'arc, c'était avec une carabine dernier cri, la Winchester 30/30 modèle 1894. J'étais trappeur, un grand gaillard blond et barbu que j'aime appeler Joe même si je ne sais pas si c'était vraiment son nom. La nature tout blanche de l'hiver était tout aussi belle et silencieuse. Je traquais ma proie, et quand un volatile s'envolait derrière les buissons je le mettais en joue pour l'abattre. Ce n'était pas pour le plaisir ou pour le commerce, car pour vivre je vendais des fourrures, pas de la volaille. Le lagopède, c'était sans doute pour manger. Mais refermons la parenthèse et retournons voir le chasseur mongol. Il tire son traîneau à la main pour rentrer jusqu'au campement du clan. C'est un rassemblement de quelques yourtes, ces tentes typiques faites de peaux de bêtes. Dans l'une d'elles je sais que ma femme m'attend. Et alors que j'approche, une fillette court pour me prendre dans ses bras. C'est ma fille. Elle porte un nom qui ressemble à Limbo. C'est la première autre personne que je vois dans cette régression et je sais alors qu'elle est en lien avec mon focus. C'est une incarnation passée d'une de mes nièces.
Je n'en ai pas vu plus que ça dans cette scène, mais elle donne déjà des précisions sur la vie du guerrier mongol que j'avais à peine effleurée au départ. Son mode de vie, la chasse, le traîneau, les yourtes, montrent qu'il fait certainement partie d'un clan nomade. Ce que j'ai vu est assez typique des nomades de l'Asie centrale, mais il n'y a pas grand chose pour situer l'époque. La seule curiosité est le climat froid qui contraste avec le contexte aride que j'avais ressenti la première fois. Alors soit on est dans une région aux saisons très contrastées, soit le clan a voyagé et on est dans une autre région.

Partons de nouveau dans le passé pour en savoir plus. Cette fois j'ai choisi comme focus ma mère. Et comme la première image qui me vient en sortant du tunnel temporel est un visage de femme, je sais qu'il s'agit d'elle dans le passé. Je vois son visage de près, c'est une femme blanche de type européen. Et moi je suis le guerrier mongol. Nous marchons dans l'herbe main dans la main, complices. Et je comprends alors que c'est mon épouse. Surprise ! Qu'est-ce que je fais avec une femme blanche ? Son prénom sonne comme « Souli » et le mien quelque chose comme « Sin-gui ». J'ai trouvé un prénom mongol, Chingis, qui est un dérivé de Gengis (comme Gengis Khan). Il est possible que ce soit celui-là. Pour celui de ma femme je l'écrirai Suli. Il sonne asiatique aussi. Et en fait, je me rends compte qu'elle fait partie d'un autre peuple que le mien, physiquement différent mais culturellement assez proche. Je crois que nos peuples s'échangent des femmes pour sceller un pacte ou une alliance. Mais le destin me sépare de cette épouse alors qu'elle est encore jeune. Je la vois plus tard sur son lit de mort, le visage très pâle mais avec les traits apaisés.
Cette femme blanche et ce mélange de peuples m'a donné une piste pour l'origine de Chingis. Des peuples d'Asie centrale ont migré ou sont partis en conquête plusieurs fois dans l'histoire. Mais en faisant des recherches je suis tombé sur une peuplade qu'on nomme les huns blancs, hephtalites en grec ou shvetahûna en sanskrit. Ils sont reliés aux huns, ces peuples mongols qui ont envahi l'Europe de l'est à l'époque des invasions barbares aux 4e et 5e siècles. Les huns blancs semblent être originaires de Bactriane, vers les actuels Afghanistan et Ouzbékistan. Ils ont eux aussi envahi certaines régions, comme le nord de l'Inde, et ils ont pu être alliés et se mêler aux huns d'origine mongole. Alors est-ce que Chingis aurait pu être un hun mongol et Suli une de ces huns blancs ? D'après ce que j'ai vu de leur culture et de leur mode de vie, c'est tout à fait possible. Les huns ont migré de leur Mongolie natale pour aller envahir les terres plus à l'ouest jusqu'en Europe. Au cours de leur périple ils se sont mêlés à d'autres peuples, et en fait ce qu'on appelle les huns est un conglomérat de plusieurs peuples. Sont-ils partis à la conquête de l'ouest par une volonté guerrière ou à cause d'une migration forcée ? Je n'en sais rien. Ce que j'ai vu suggère une migration tranquille. Mais il y a bien eu de la bagarre et j'ai aussi des souvenirs à ce sujet. Continuons donc le voyage avec Chingis.

J'ai eu plusieurs images de ma vie de tous les jours à cette époque, avant ou après le décès de mon épouse, je l'ignore. J'ai vu des chevauchées dans la steppe, une scène de pêche au bord de l'eau, de la chasse à l'arc, le tout souvent dans un environnement froid. Je porte un manteau épais et une capuche doublée de fourrure. A un moment à mes côtés se trouve un jeune homme. Nous marchons dans la neige ensemble, l'arc à la main pour traquer le gibier. Je crois que ce jeune homme est mon petit frère à l'époque, et il se nomme Bayar. C'est un nom que j'ai assez clairement entendu et qui existe aujourd'hui encore chez les mongols. Ce Bayar est aujourd'hui l'un de mes fils, le cadet. Notre chasse terminée, je ramène un lagopède attaché par les pattes.
Là encore je peux faire un parallèle avec ma vie passée de Joe le trappeur québecois. Car à cette époque aussi, le plus souvent je ne chassais pas seul. Mon petit frère, brun de cheveux autant que moi j'étais blond, m'accompagnait. En hiver c'était rude quand il fallait se poser dans la neige pour manger à deux un maigre casse-croûte. Mais aux beaux jours en été, c'était bien plus agréable. Il y avait vraiment de bons moments. Comme cette fois où, au cœur de la forêt, nous prenons une pause au bord de la rivière. Il fait chaud, on a retroussé les manches de chemise et on grignote dans une bonne humeur qui fait chaud au coeur. On en profite même pour enlever les bottes et se délasser les pieds dans l'eau. La louve qui m'accompagne souvent en forêt n'est pas loin. Elle ose montrer le bout de son nez et s'approcher, et je lui envoie de l'eau sur le museau en rigolant. Ce sont des moments simples, juste des petits moments de bonheur qui ne coûtent rien, dans une nature magnifique. Le genre de choses que j'aimerais voir plus souvent en régression.
Retournons quelques siècles en arrière auprès du mongol Chingis, avec qui ça va devenir moins drôle. Dans des circonstances pas très claires, je vois que nous nous peignons le visage, moi, mon petit frère et beaucoup d'autres. Ce sont des peintures de guerre. Nous nous préparons pour une bataille, car après nous nous retrouvons parmi une armée de cavaliers, avec quelques drapeaux levés. Puis la charge est lancée et la horde dévale une colline herbeuse. Lancés au galop, nous bandons nos arcs et tirons sur nos ennemis. Je n'ai pas le temps de les distinguer et je ne sais pas qui ils sont.
Plus tard, je vois un alignement de corps dans la plaine. Ce sont nos morts, nous leur rendons hommage. Ils sont entourés de leurs armes. Parmi eux se trouve le jeune Bayar, et je m'arrête devant lui, ému et respectueux.
Je n'en ai pas vu plus sur cette scène de bataille, mais elle montre que la migration de ce peuple asiatique n'était pas si tranquille qu'il paraissait au début. Et là on se rapproche un peu plus de ce qu'on connaît des conquêtes sanglantes des huns et me conforte dans l'idée qu'on est parmi un peuple de cette mouvance.
Une autre vision vient étayer cette conclusion. J'ai eu un aperçu d'une femme, sans doute de haut rang car elle portait des bijoux voyants et notamment une sorte de lourd diadème doré. Autour d'elle je voyais des guerriers lourdement harnachés et armés de lances. Ils la respectaient. Cette vision était isolée et je ne sais pas qui était cette femme et ce qu'elle faisait. Elle donnait l'impression d'être une noble ou une prêtresse. Tout ce que je sais, c'est que je la connais dans ma vie présente. C'est une relation de travail, une femme que j'apprécie et avec qui nous partageons beaucoup de points communs. Elle a d'ailleurs des origines asiatiques, quelle coïncidence.
J'étais intrigué par cette femme du passé qui imposait apparemment son pouvoir aux guerriers. Mais ce que je trouvais sur les huns ou les mongols ne disait rien sur un pouvoir des femmes à l'époque. Et qui plus est, il semble que les huns n'utilisaient pas de lances. Une recherche de ce côté-là m'orienta plutôt vers des peuples connus pour leur cavalerie lourde armée de lances. Les alains et les sarmates, peuples du Caucase, étaient de ceux-là. Et il s'avère qu'ils rencontrèrent les huns, puisque dès l'arrivée de ceux-ci aux confins de l'Europe ils furent en confrontation avec eux, avant de finalement se mélanger. Et des découvertes archéologiques sur les sarmates montrent que les femmes pouvaient avoir un rang élevé dans leur société. La scène que j'ai vue est donc totalement viable historiquement. Il s'agissait peut-être d'une rencontre diplomatique entre sarmates et huns ?


J'ai vu encore d'autres scènes d'une vie plus courante au sein du clan. Quand on lève le camp et qu'on remballe nos yourtes pour repartir en migration, c'est tout un village que nous emmenons. Notre bétail voyage avec nous. Il y a un troupeau de chèvres à poils longs dont certaines sont harnachées d'ornements colorés. Une jeune femme s'occupe d'elles en les menant à la baguette. Elle boîte d'une jambe, peut-être à cause d'une vieille blessure. Cette femme assez jeune ne l'est plus tout à fait aujourd'hui, car en fait c'est une tante du côté de ma belle-famille. Mais là encore, ce que j'ai vu colle avec la culture mongole, puisque les chèvres à poils longs sont typiques de l'Asie centrale. Leur laine est exploitée depuis la préhistoire ; c'est le mohair et le cachemire.
A un autre moment je me vois passer du temps avec quelqu'un de proche. Nous chevauchons ensemble dans la steppe. C'est un homme costaud, au corps massif et avec une petite moustache. Il porte un nom qui sonne comme Sunhuo. Nous participons aussi à des entraînements à la lutte et au combat avec un vieux maître à la barbiche blanche. Puis c'est le réconfort dans la chaleur de la yourte, où nous mangeons un ragoût de viande séchée. Ma fille, celle que j'appelle Limbo, est proche de Sunhuo. C'est peut-être un oncle pour elle, et il se peut donc que ce soit mon frère. Ce qui serait logique puisqu'il s'agit aussi de mon frère dans le présent. Et il est d'ailleurs le père de celle qui fut Limbo.
Après ça je me vois quelques années plus tard, je me sens plus âgé. Je suis dans ce pays froid que j'ai déjà décrit, cette fois carrément dans une tempête de neige. Ca souffle fort et je m'acharne à essayer de monter ma yourte dans ce blizzard. Heureusement je suis aidé par un jeune homme. C'est un ami ou un fils, je ne sais pas trop, et son nom ressemble à Neyo. Il est athlétique et porte des bijoux ; il aime qu'on le regarde, apparemment. Aujourd'hui c'est mon fils aîné. Lorsque nous avons enfin réussi à monter notre abri, on partage un repas chaud à l'intérieur. On dirait que le menu n'est pas très varié car c'est toujours le même ragoût de viande séchée. Une femme est là, c'est elle qui a cuisiné sans doute. C'est mon épouse, ou du moins ma nouvelle épouse. Et je crois qu'il s'agit de mon épouse dans le présent aussi. Cette nouvelle femme est bien mongole comme moi. J'ai refait ma vie avec quelqu'un de mon peuple depuis la mort de Suli.
Je me vois aussi donner des leçons d'arts martiaux aux plus petits du clan. Avec l'âge et l'expérience je suis certainement devenu un passeur de traditions.
Dans un article précédent j'ai décrit assez précisément ma fin de vie en tant que Chingis. Il semble que la migration du clan se soit terminée et que nous ayons trouvé un endroit où nous fixer. Des maisons de bois ont alors remplacé les yourtes, et c'est dans l'une d'elles que j'ai fini ma vie, main dans la main avec mon épouse. Une fin paisible assez étonnante, je trouve, après une existence plutôt mouvementée.

Les images marquantes de cette vie sont pour moi celles des grands espaces naturels vus sous différents climats, la chaleur puis la neige. Ce sont aussi les images des chevaux, des chèvres, des oiseaux... les mêmes oiseaux que je chassais à l'arc, puis au fusil dans ma vie de trappeur. De cette incarnation au Québec je garde le même sentiment de communion avec la nature. La forêt immense, belle et dangereuse, était ma maison. Et j'y côtoyais des animaux qui pouvaient être mes proies ou mes amis, comme la louve que j'avais plus ou moins apprivoisée et qui me suivait régulièrement. Dernièrement j'en ai appris plus sur la manière dont nous nous sommes probablement rencontrés elle et moi. J'en parlerai dans un prochain article. Cette proximité avec la nature à cette époque a sans doute quelque chose à voir avec le fait que, dès ma jeunesse, j'avais côtoyé les indiens de la réserve voisine. On les appelait les montagnais ou les sauvages, mais eux se nommaient les innus. Ils m'ont transmis ce goût de la nature, cette manière de l'apprivoiser et de la respecter. A cette époque certains indiens commençaient déjà à subir largement l'influence des hommes blancs et à délaisser leur vie traditionnelle pour celle dite civilisée. Aujourd'hui cette civilisation a totalement envahi le monde. Mais elle est destructrice. C'est la civilisation de la compétition et de l'abus, de l'exploitation et de la consommation à outrance. L'homme a trop négligé la nature car il croyait pouvoir s'en affranchir, mais il a oublié qu'il est né de cette nature et qu'il en est encore dépendant. En ce début de 21e siècle on commence à le comprendre et à réagir. Mais il est déjà trop tard. Le climat se modifie et la sixième extinction de masse des espèces animales est en cours. On ne pourra plus empêcher ces changements, on est déjà sur la mauvaise pente et elle est savonneuse. Plus moyen de remonter. Tout ce qu'on peut faire c'est s'agripper pour freiner la chute, préserver ce qu'il reste de nos arbres, nos plantes, nos animaux, nos insectes, tout ce qui fait que la Terre est vivante et qu'elle n'est pas juste un monde de béton mort. Pour ça il faut agir chacun à notre petit niveau. On ne peut pas compter que sur nos dirigeants pour faire le nécessaire, car ils ne le feront pas s'ils ne sont pas poussés par la masse. C'est une révolution qui doit s'opérer par le bas. Dans notre quotidien nous devons être attentifs à tous les petits gestes qui peuvent peser dans la balance : économie d'énergie, d'eau, consommation responsable et gestion des déchets, etc. Réfléchissons à tout ce qu'on achète : d'où ça vient, qui l'a produit, quels déchets va-t-il en rester ? Ce n'est pas facile, on ne peut pas changer toutes nos habitudes du jour au lendemain, mais il faut faire cet effort. Il en va de la survie de notre monde, celui de nos enfants... et n'oubliez pas que vous aussi dans une prochaine vie vous serez certainement dans ce monde qui sera dans l'état où nous l'aurons laissé.

Et retrouvez déjà le prochain article en avant-première (dans les news) !