Ni medium ni gourou, je suis un être humain comme les autres qui se posait des questions sur le pourquoi du comment. J'ai été séduit par la théorie de la réincarnation, mais comme je ne crois que ce que je vois, j'ai décidé d'aller moi-même explorer mes vies antérieures, « pour voir ». Et ce que j'ai découvert m'a définitivement convaincu. Aujourd'hui je continue d'explorer mes vies antérieures, par des régressions comme on appelle ça, et je reconstitue petit à petit le parcours de mon âme à travers les âges. J'ai élargi mon champ d'intérêt à tout ce qui est en lien avec la réincarnation, principalement les domaines de l'esprit et de l'inexplicable, et aussi l'histoire et l'archéologie.

A travers ce blog j'espère apporter un peu de réponses à ceux qui en cherchent encore. Mais surtout ne me croyez pas sur parole, faites vous-même l'expérience ! Ma méthode de régression dans les vies passées est dispo pour tous: voir l'article 9- vos vies passées. Mais prenez le temps de lire les articles précédents avant toute chose. Il vaut mieux savoir de quoi il s'agit et être complètement informé avant de se lancer.

Vous pouvez lire les articles comme vous le souhaitez. Mais le mieux est quand même de les lire dans l'ordre chronologique, je les ai numérotés à cet effet. Aidez-vous du menu.

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16- le paysan catalan, la question d'un peuple



Une fois n'est pas coutume comme on dit, je vais un peu parler d'actualité. Car il y a un événement tout récent qui m'a interpellé (j'écris cela à la fin de 2017), c'est l'histoire de la vraie fausse déclaration d'indépendance de la Catalogne par rapport à l'Espagne. Pourquoi je m'intéresse à ça et quel est le rapport avec la réincarnation ou la spiritualité me direz-vous ? Tout simplement parce que ça me posait des questions, et qu'une vie antérieure que j'ai pu situer en Catalogne est peut-être à même de donner un éclaircissement, ou au moins quelques précisions sur le sujet. Mes questionnements étaient sur l'intérêt et sur la légitimité de cette volonté d'indépendance d'une partie des catalans. J'ai pu lire par-ci par-là tout et son contraire sur la Catalogne. Certains y voient une ancienne nation caractérisée par sa langue, d'autres au contraire prétendent que le peuple catalan n'a jamais existé en tant que tel et que le seul lien culturel de cette région est justement cette langue. Et même si on considère que ce peuple a des fondements culturels anciens, la Catalogne a-t-elle besoin de se détacher de l'Espagne ? Ne peut-elle pas rester liée à ce pays dans un partenariat qui lui permette malgré tout d'affirmer sa différence ? C'est une question qu'on peut bien sûr se poser pour toutes les régions qui ont des velléités d'indépendance.
Vous vous souvenez peut-être d'une vie antérieure dont j'avais parlé, celle qui concerne un garçon espagnol. Je l'avais vu dans un pays ensoleillé avec un chapeau de paille aux côtés de son vieux père, et il me semblait qu'on l'appelait Juanito. J'avais vu un peu de pêche, ça devait être au bord de la mer, et une mort jeune peut-être par noyade. J'en ai vu un peu plus depuis, et ça m'a permis de situer précisément cette vie, autant géographiquement que dans le temps.

Je commence par une scène amusante que j'ai vue nettement. Passé l'habituel tunnel du temps, je me retrouve allongé sur le ventre par terre. Il fait très beau temps, le soleil perce à travers les arbres. A côté de moi un garçon de mon âge, jeune adolescent, est allongé aussi. Il s'appelle Diego, il est tout excité. Nous sommes cachés derrière des buissons, et à travers le feuillage on observe une plage en contrebas. Nous sommes en haut d'un promontoire qui entoure une magnifique plage de sable. Mais ce qui nous intéresse ce n'est pas la plage. C'est la fille nue qui est en train de se baigner dans l'eau. Elle est plus âgée que nous, déjà une femme, une jolie brune, et elle a laissé ses vêtements sur le sable chaud pour profiter de la mer. Elle est seule sur cette plage. Et nous, on prend plaisir à la regarder tout simplement. Mais nous sommes un peu loin et on a envie de se rapprocher pour mieux voir. Aussi discrètement que possible, nous descendons donc à travers les buissons en contournant la plage. Mais notre discrétion est toute relative, et la fille entend quelque chose. Elle regarde autour d'elle, méfiante. Un nom me vient. Elle porte un prénom qui sonne comme « caramel », ou plus probablement Carmela. Et c'est ma sœur, je le comprends soudain. C'est ma grande sœur. Et comme elle était mon focus pour cette régression, je sais qu'il s'agit de ma belle-fille aujourd'hui. Avec Diego on sent qu'on est repérés, et on file à toute allure en pouffant de rire avant qu'elle ne nous voie vraiment. Nous retournons au village.
J'ai fait des recherches sur cette plage que j'ai vue assez précisément. Elle pouvait me permettre de situer le lieu de cette incarnation. En cherchant des plages espagnoles, j'ai vu que certaines des plus belles plages se trouvaient sur la costa daurada en Catalogne. Or j'avais cette vague impression que la vie du jeune Juanito était dans cette région. Et je suis tombé d'un seul coup sur la photo de cette plage qui était exactement telle que je l'avais vue : la plage de sable encadrée de hauteurs couvertes d'arbres. Il s'agit de la Cala Fonda qu'on appelle communément aujourd'hui plage Waikiki en référence à la célèbre plage d'Hawaï, tellement elle est belle. Et aujourd'hui le croirez-vous, c'est une plage naturiste ! Etonnant, non ? Elle se trouve à une dizaine de kilomètres au nord de Tarragone, près d'un ancien village aujourd'hui abandonné qui s'appelait Tamarit. Je suis persuadé que c'est le village de Juanito. Ce qui est aussi remarquable, c'est qu'il y a quelques années je suis allé en vacances en famille sur cette même côte, juste à quelques kilomètres de Tamarit. Et toute la famille a adoré cette région et s'y est senti très à l'aise, comme si on était chez soi. On en a parlé autour de nous, et du coup toute une partie de la famille, belle-soeur, cousins, s'y est rendue aussi. C'est comme si cet endroit devenait d'un seul coup le point d'attraction d'une partie de ma tribu d'âmes. Pour moi il ne fait plus de doute que je suis tombé juste, et que nous avons été incarnés ensemble en Catalogne.
Mais revenons à Juanito. Je ne sais pas si ça se passait juste après, mais je me suis vu rentrant chez moi, toujours en compagnie de Diego. Je ne l'ai pas précisé, mais j'ai eu la sensation assez nette que ce Diego est un ami proche aujourd'hui, celui que j'avais vu aussi comme l'ami d'enfance de Sir Hoghton. Nous revenons donc chez moi. Je vois un grand terrain planté d'arbres à intervalles réguliers, avec un genre de ferme au loin. Une femme mûre s'approche et me lance un mot sévère, peut-être une remontrance. C'est ma mère. Et surprise ! Je sens que c'est mon épouse aujourd'hui. Et je ne peux m'empêcher de sourire, parce que je lui répète assez souvent qu'elle n'est pas ma mère. Je trouve qu'elle a tendance à me traiter comme un enfant. Est-ce qu'on a là une explication avec cette vie passée ?
La scène passe à une autre, et je nous vois en train de travailler parmi les arbres. En fait ce sont des abricotiers et on en récolte les fruits. Diego est toujours là avec moi, et du coup je me demande si ce n'est pas plus qu'un ami. Peut-être y a-t-il un lien familial, ça pourrait être un frère ou un cousin ? Ma grande sœur Carmela est là aussi. Pendant que nous travaillons on la taquine un peu et elle nous le rend bien.

Les abricots constituent un élément qui m'a encore confirmé la localisation de cette vie. L'abricot est un fruit originaire de Chine qui a été introduit en Europe par les romains. Et la Catalogne est justement une importante région productrice d'abricots. Pour l'instant on dirait bien que j'ai pu situer géographiquement la vie de Juanito, mais je n'ai pas d'indication sur l'époque. Cependant j'ai encore vu d'autres choses qui vont m'aider à préciser ça.
Juanito a un autre copain dont je n'ai pas perçu le nom. Celui-là est un peu fainéant et blagueur. Lorsque Juanito travaille à labourer une parcelle de terrain entre les arbres, lui est assis sur le côté à regarder et se moquer. Le jeune catalan se fatigue à pousser le soc tiré par un bœuf, et son copain rigole et refuse de l'aider.
Plus tard, je sens comme des troubles dans la région, peut-être une révolte. J'ai une vague image de soldats armés de mousquets ou de fusils. Le copain de Juanito a le sang chaud et il veut aller se battre. J'essaie de l'en dissuader mais ça ne sert à rien. Il part quand même au combat.
Tout ça ne semble pas très parlant, et pourtant il y a là des éléments intéressants. Les soldats que j'ai vaguement vus avec leurs armes à feu m'évoquent le 16e ou le 17e siècle. Et si on regarde dans l'histoire ce qui s'est passé en Catalogne à cette époque, il y a un événement qui mérite l'attention. Entre 1618 et 1648 toute l'Europe est en guerre, dans ce qu'on a appelé la guerre de trente ans. En 1638 la France attaque l'Espagne du côté du pays basque. C'est Louis XIII roi de France qui s'attaque à son beau-frère Philippe IV roi d'Espagne. Les provinces espagnoles dominées par la Castille se mobilisent mais la Catalogne, elle, refuse d'intervenir hors de ses frontières. Le pouvoir castillan décide alors de placer le front de la guerre en Catalogne et d'y envoyer ses troupes, afin de forcer les catalans à s'impliquer dans la guerre. En 1639 les troupes espagnoles passent l'hiver en Catalogne, logés chez les habitants qui n'ont pas le choix. Le manque de logement et les abus des soldats espagnols finissent par provoquer une rupture. Des paysans catalans attaquent les soldats qu'ils hébergent. Au départ ce ne sont que des actions individuelles, puis rapidement le mouvement se propage et devient une révolte populaire. Menés par les paysans et les faucheurs, le peuple catalan s'en prend à Barcelone et se rend maître de la ville, assassinant même le vice-roi. C'est ce qu'on a appelé la guerre des faucheurs. Dans la foulée la République catalane est proclamée. La Catalogne s'alliera ensuite à la France contre l'Espagne jusqu'à la fin de la guerre. La France remporte la victoire mais la Catalogne, elle, ne va pas y gagner pour autant. Car au final la région n'intéresse pas les français plus que ça, et le jeu des traités de paix fera que la Catalogne sera scindée et qu'une partie seulement deviendra française, c'est le Roussillon. La plus grande partie de la province reviendra dans le giron de l'Espagne. D'ailleurs aujourd'hui l'hymne catalan reprend dans ses paroles le récit de cette guerre. Et alors que je me renseigne sur ces faits je vois un tableau représentant la révolte et certains des paysans ou faucheurs portent un chapeau de paille, le même que portait Juanito la première fois que je l'ai vu en régression.
Juste avant je situais le petit catalan et sa famille au village de Tamarit près de Tarragone et de la plage Waikiki. Il faut savoir qu'il y a un château à Tamarit, une superbe bâtisse médiévale posée sur un promontoire rocheux qui s'avance dans la mer. C'est magnifique. Et bien dans l'histoire de ce château il est précisé qu'il a été démoli justement pendant la guerre des faucheurs vers 1640.
Je pense que c'est bien la bonne période et que la famille de Juanito a vécu dans ce contexte de la guerre des faucheurs. C'est probablement à ça que voulait participer le copain de Juanito. Voyant le soulèvement des villageois il n'a pas voulu rester inactif. Les villageois de Tamarit ont dû s'impliquer à leur manière dans la révolte en s'attaquant au seigneur local. Et Juanito dans tout ça ? Je l'avais vu mourir jeune, peut-être de noyade. Je n'ai pas encore vu de détails sur cette mort, mais c'est peut-être aussi dans le contexte de cette révolte.



En tout cas ce qui est surprenant, c'est qu'en voyant le déroulé de ces évènements d'il y a presque 400 ans, on voit tout de même un curieux parallèle avec ce qui s'est passé récemment. Les catalans s'opposent au pouvoir central espagnol, puis proclament la République de Catalogne. C'est exactement la même chose. Bien sûr aujourd'hui c'est moins sanglant qu'autrefois et heureusement. Le bras de fer entre indépendantistes et loyalistes a été plutôt pacifique, même s'il y a eu quelques débordements.
J'avais déjà évoqué ces moments où on a l'impression que l'histoire se répète, et une explication peut se trouver dans la réincarnation de groupe. Un large groupe d'âmes, éventuellement une nation entière, peut se réincarner ensemble et répéter un schéma de vie précédent. Je ne veux pas affirmer que c'est le cas ici, je n'en sais rien. D'autant plus que si j'ai sans doute identifié une de mes vies antérieures en Catalogne pendant la guerre des faucheurs, dans ma vie actuelle je ne suis pas dans cette région et je n'ai donc pas vécu la récente crise catalane de l'intérieur. Ca peut signifier que ces évènements similaires à quatre siècles d'écart ne sont finalement pas le fait d'un groupe d'âmes réincarné ; mais on peut se dire aussi que comme Juanito de son vivant ne semblait pas vouloir s'impliquer dans la révolte, son âme et celles de ses proches n'ont simplement pas éprouvé le besoin de se réincarner dans un groupe plus large qui voulait rejouer la même partie.

Bref, on voit donc en tout cas que ce qui s'est passé en Catalogne en 2017 n'est pas un fait nouveau. Historiquement la Catalogne existait déjà depuis de nombreux siècles, et bien qu'elle soit sous la coupe de l'Espagne de longue date, il y a déjà eu au moins une opposition entre les deux. Et ce conflit violent à l'époque a déjà failli mener à une scission entre Catalogne et Espagne. Ceux qui prétendent que les velléités d'indépendance catalanes n'ont aucun fondement historique se trompent, à l'évidence. Maintenant, je ne veux pas dire par là que cette indépendance est légitime, mais juste qu'il y a un précédent dans le passé. A partir de là, tout peut se justifier. On peut argumenter en faveur d'un camp ou de l'autre. Mais si vous me demandez mon avis, finalement je vous dirai que je m'en fous. Et oui bien sûr ! Souvenez-vous le message que je faisais passer dans un de mes précédents articles (7- les vies simples). Les frontières et les nations sont des notions liées à notre réalité toute matérielle. Elles n'ont pas de sens au niveau spirituel. L'âme peut s'incarner n'importe où sur Terre et dans n'importe quel corps, quel que soit son pays, son ethnie, sa religion. Compte tenu de ça, il est vain d'avoir un attachement excessif à une terre, à une langue, à des frontières, car on n'y est sans doute lié que le temps d'une vie. La vie suivante peut être tout autre, parfois même à l'opposé, comme je l'ai déjà expliqué. Cependant je vais nuancer un peu cette affirmation. Si, la distinction de groupes au niveau des nations, des régions, des quartiers, etc, peut avoir un sens dans la mesure où ils correspondent à des groupes d'âmes. Ces groupes que j'aime appeler tribus d'âmes sont liés par de nombreuses vies vécues côte à côte et par des objectifs de vie plus ou moins communs. On a un lien fort avec ces âmes dont on suit la même destinée. Dans ce sens on a un attachement à notre tribu proche, c'est-à-dire souvent notre famille, nos amis proches, peut-être notre voisinage, des collègues de travail. Par identification on peut ainsi se sentir lié à son quartier, son entreprise, son village, etc. Mais est-ce qu'on est réellement lié à ces choses matérielles, ou même immatérielles mais créées de toutes pièces ? Ou est-ce qu'on est lié aux personnes, aux âmes qui leur donnent vie ? Ce qui est vrai à ce niveau proche de famille, de village, d'entreprise, est vrai aussi à l'échelle supérieur d'une région ou d'une nation. Est-ce qu'on est lié à un pays, ou aux gens qui font de ce pays ce qu'il est ? L'attachement principal est là. Ces personnes que l'on chérit, que l'on côtoie, que l'on admire, qui nous agacent peut-être, parce qu'il est difficile d'aimer tout le monde, on les retrouvera à coup sûr dans d'autres vies, mais pas forcément au même endroit. La terre et les frontières ne seront plus les mêmes, mais les âmes qui nous entourent, elles, le seront. Je ne nie pas qu'on peut avoir un attachement à la terre, à des paysages, à des maisons, à des histoires qui ont bercé notre enfance. Mais quand cet attachement mène au conflit avec notre prochain, là ça devient excessif.

Pour revenir à la Catalogne, le fait qu'elle soit indépendante politiquement ou pas a-t-il tant d'importance ? Les gens, les habitants, les catalans eux-même, d'origine ou d'adoption, ne resteront-ils pas les mêmes quel que soit l'environnement politique ? C'est une question délicate, je le sais, et toutes les belles théories n'effaceront pas les émotions suscitées sur le terrain. Mais la réflexion et la hauteur de vue peuvent permettre d'avoir un peu d'apaisement et de s'ouvrir à la discussion. Tout ce qui entraîne aux tensions et aux conflits est néfaste pour tous, quel que soit le camp. Vivons en paix !
 

15- la jeunesse de Sir Hoghton, les schémas de vie



Dans les derniers articles je me suis attardé sur des vies antérieures sur lesquelles je n'avais que très peu d'informations au départ. Et en explorant un peu plus j'ai pu étoffer ma connaissance de ces vies. Cette fois c'est différent. Je vais reparler d'une vie que j'avais pu retrouver précisément, celle de Sir Hoghton. Et je ferai un parallèle avec celle de Corot car il y a là un exemple frappant de répétition de schéma de vie. J'avais déjà pas mal d'infos sur ces deux vies et ça s'explique simplement. Elles sont parmi les plus récentes, trois siècles au plus, et il est plus facile de faire des recherches dans des documents qui sont encore disponibles, comme des arbres généalogiques, des journaux, des biographies, etc. Pour les vies plus anciennes c'est compliqué. Il y a peu de traces écrites. Or la documentation est importante, et pas seulement pour vérifier ce que je vois en régression. Les souvenirs de régression sont souvent décousus, des scènes isolées sans information sur le contexte. C'est comme les pièces d'un puzzle. Prises séparément il est assez difficile de voir le tableau entier. La documentation permet, grâce à des éléments à peu près fiables (attention, pas toujours!), de raccorder les pièces ensemble et de retrouver la trame générale d'une vie.
Dans un précédent article (4- le lord anglais), j'ai donc montré comment j'avais retrouvé une vie antérieure sous le nom de Sir Henry Hoghton dans l'Angleterre du 18e siècle. J'ai retrouvé beaucoup d'autres souvenirs depuis, et en combinant avec mes recherches documentaires, cette vie est assez complète. Je pourrais presque en faire un roman à elle seule ! Du coup je ne vais pas tout développer dans cet article. Je vais d'abord raconter la jeunesse de Sir Hoghton jusqu'à la naissance de sa fille ; vous savez, la petite Jenny, la fillette blonde dont j'avais parlé auparavant. Alors allons-y.

Henry est né en 1679 (où 1678 selon les sources) à Hoghton Tower, le manoir médiéval qu'occupe la famille depuis au moins 500 ans. Dès sa jeunesse on l'appellera Harry, sobriquet qui le suivra toute sa vie. C'est une famille nombreuse, imaginez, il a quatre frères et cinq sœurs ! Mais c'était courant à l'époque.
En régression j'ai vu une scène où Harry est enfant et joue avec une de ses petites sœurs. Elle porte une petite robe et un fichu sur la tête, et les deux jouent ensemble sur la pelouse à l'extérieur du mur d'enceinte. Ils se cachent dans les fourrés, puis partent à l'assaut des remparts avec leurs armes imaginaires pour attaquer leurs ennemis. Soudain quelqu'un les appelle, et les deux gamins se mettent à courir loin du château comme s'ils fuyaient l'ennemi. Ils dévalent comme ça jusqu'en bas de la colline, aux abords du village. C'est là qu'on les rattrape. C'est sûrement un majordome qui les ramène à la maison. Là, le jeune Harry se prend une sévère correction, peut-être une fessée cul nu, pour avoir été imprudent avec sa petite sœur.
Cette sœur, c'est Cordelia, qui a huit ans de moins que Henry. Mon focus pour cette régression était ma nièce et filleule, et je sais donc que c'est elle dans cette vie passée. Cordelia est née en 1687, et cette scène doit se situer vers 1692. Ce qui la rend très intéressante, c'est qu'en la voyant, j'ai eu la nette impression que Henry enfant rejouait l'assaut des remparts de Saint-Lô, où j'étais mort dans ma vie antérieure de viking (voir l'article 5). Il paraît que les enfants ont plus facilement des réminiscences de vies antérieures. Il faut peut-être faire plus attention à leurs jeux, à leurs dessins, et on pourrait découvrir des choses intéressantes.

J'avais aussi parlé auparavant d'un ami d'enfance de Henry avec qui il partageait beaucoup de choses. Ils restèrent liés même en devenant adultes, partageant des promenades à cheval, des entraînements à l'escrime et des parties de chasse. Quelques années plus tard l'une de ces chasses tournera mal, mais je n'en reparlerai pas pour le moment. Ce qui est intéressant c'est que j'ai vu dans une régression une autre personne qui était sûrement liée à cet ami. C'est une toute jeune femme sans doute prénommée Eleanor. Je suis avec elle dans un salon élégant, et elle est assise à une petite table. Elle est belle, dans une robe claire très chic. Elle est en train de tirer les cartes. Je crois qu'elle est versée dans ce genre d'arcanes, elle prédit l'avenir par le tarot. Et elle tire devant moi une carte de mort. Ca signifie sûrement un décès prochain parmi mes proches. Je prends ça un peu à la légère, et plus tard je la raccompagne à l'extérieur et lui baise la main. Je vois d'ailleurs la demeure où on se trouve, c'est un petit manoir avec une grande propriété.
Ce n'est pas Hoghton Tower mais Walton Hall. C'est une propriété secondaire des Hoghton juste à côté de Preston, et Hoghton Tower sera abandonné en 1732 à la mort de la mère de Henry. Celui-ci ne vivra plus alors qu'à Walton Hall. Je ne sais pas quels étaient les liens exacts de Henry avec cette Eleanor. Elle était peut-être la sœur de son ami, et à ce titre son amie aussi. Ou alors peut-être y avait-il plus ? J'ai cru sentir une forte relation entre les deux. Je me suis documenté pour chercher qui pouvait être exactement Eleanor et par là l'identité de mon ami, mais avec juste un prénom c'est difficile. Il y a bien une Eleanor Oglethorpe qui pourrait éventuellement correspondre, mais rien ne prouve qu'elle ait connu Henry Hoghton. Deux de ses frères ayant été parlementaires avec Henry, c'est quand même une possibilité. Et le fait qu'Eleanor Oglethorpe ait plus tard épousé en France le marquis de Mézières qui était gouverneur d'Amiens est un autre indice qui donne à réfléchir. Car la personne que j'avais prise pour focus dans cette régression est ma filleule qui habite Amiens. Si c'est bien ça, l'ami d'enfance de Sir Henry pourrait être un des frères Oglethorpe.

Une scène ultérieure se passe aussi à Walton Hall. Henry est amateur de peinture, j'en avais parlé auparavant. J'avais notamment lancé la carrière d'un jeune peintre en lui commandant sa première toile représentant Hoghton Tower. Et à Walton Hall il y a une petite collection de tableaux suspendus aux murs des couloirs. J'en prends soin, je les nettoie délicatement avec un linge. L'aînée de mes sœurs, Mary, est assise à côté vêtue d'une robe jaune et d'un chapeau sombre. Nous parlons, puis ma tâche terminée, Je l'emmène dans les jardins. On rie, on s'amuse, on batifole au bord d'une rivière. Puis nous tombons dans les bras l'un de l'autre en nous enlaçant dans l'herbe. C'est vraiment bizarre, c'est plus qu'une relation frère/soeur. Et d'un seul coup je comprends : on couche ensemble ! Nous vivons un amour passionnel et interdit. Mary m'annonce même qu'elle est enceinte. Quel choc ! Je suis tiraillé, à la fois heureux et terriblement inquiet à cause des conséquences.
Cette scène m'a confirmé quelque chose que je pressentais depuis un moment. Vous vous souvenez de la femme dont j'avais parlé dans mon précédent article ? Mary, l'amour de Henry qui mourra en mettant au monde leur enfant. C'était une femme plutôt brune, et en consultant la biographie de Sir Henry j'avais cru qu'il s'agissait de sa première femme qui se prénommait aussi Mary et qui est morte assez jeune. Or j'ai vu après coup cette première épouse de Henry dans une régression et elle était blonde. Ce n'était donc pas la Mary qui mourait en couches. Et voilà que je découvre cette affaire d'inceste avec sa sœur ! C'est glauque. J'en suis resté perplexe un moment et j'ai essayé de comprendre. Peut-être que cette Mary n'était pas tout à fait sa sœur ? Peut-être une demi-soeur ? Tout le monde trompait tout le monde à cette époque. Ce serait à moitié moins grave, non ? Bref, j'essayais de trouver toutes les excuses. Mais il fallait se rendre à l'évidence et voir la réalité en face.

Avec cette grossesse Henry est dans la merde, il faut bien le dire. D'autant que ça se passe mal et que la santé de Mary s'en ressent. Comme souvent quand on a un problème à cette époque, on se tourne vers l'église. Désemparé, je vais voir le pasteur. Je me confesse et lui parle de mes péchés avec ma sœur Mary. Je lui dit qu'elle ne va pas bien, que j'ai peur pour elle. Le pasteur promet qu'il passera la voir.
Ce pasteur, c'est le révérend Matthew Henry, un ami du père de Henry, Sir Charles Hoghton, qui est décédé seulement trois mois auparavant. Le révérend ira bien voir Mary mais il ne pourra rien faire de plus que prier. Elle décèdera quatre jours plus tard. Comme je l'avais raconté précédemment, Mary meurt en mettant au monde une petite fille qu'on appellera Jenny ou Jean. J'en ai vu un peu plus sur ce qui s'est passé juste après.
Je suis en discussion avec ma mère, Lady Hoghton. Vous vous souvenez d'elle ? C'est une vieille dame austère vêtue de noir, réincarnée aujourd'hui dans la peau de ma grand-mère. Elle est autoritaire et impose son point de vue, et de toute façon je suis trop abattu pour savoir quoi faire. On décide donc de confier le bébé à Cordelia, l'aînée des sœurs restantes, qui l'élèvera comme sa fille.
Sir Hoghton père n'étant plus, c'est évidemment Lady Hoghton qui prend les choses en main. Elle est encore en deuil et c'est pourquoi elle est habillée en noir. A l'époque Henry n'est pas encore marié et ne peut pas faire passer l'enfant pour le sien. Sa future femme ne l'accepterait peut-être pas. Cordelia est sur le point de se marier elle aussi, et il semble que la pilule soit plus facile à faire passer de son côté. Elle épousera Robert Davye, un gentilhomme de York, et aura deux filles dont les noms et dates de naissance ne sont pas connus. La petite Jenny doit être l'une d'entre elles. Elle grandira dans sa famille d'accueil qu'elle prendra pour la sienne, et le secret de famille restera bien gardé.
J'ai vu une scène où Jenny, devenue une belle jeune femme, sortait à une réception mondaine avec un Henry plus âgé qui marchait avec une canne. Elle l'appelait « mon oncle ». La réception se passait dans une grande maison moderne pour l'époque, avec de grands jardins. Des soldats anglais en tuniques rouges étaient présents et tiraient une salve d'honneur. Le gratin mondain était présent et Henry connaissait du monde. J'ai vu notamment un général en uniforme d'apparat avec son grand chapeau bicorne à plumes. Peut-être Jenny a-t-elle été emmenée là pour se montrer afin de lui trouver un bon parti. Elle était en âge de se marier.
Avec cette dernière scène je déborde un peu de la jeunesse de Sir Henry mais c'est pour montrer ses relations avec sa fille/nièce. Je parlerai de la deuxième partie de sa vie dans un autre article, plus tard. J'ai encore beaucoup d'informations sur lui grâce à la documentation qui complète ce que je vois en régression.



A la lumière des révélations qu'on vient de voir concernant Sir Hoghton, je vais revenir sur la vie qui vient juste après celle-là. Henry meurt en 1768 et se réincarne en 1796 à Paris. C'est la naissance de Jean-Baptiste Corot, peintre français du 19e siècle. Sans chercher très loin il y a déjà des points communs entre ces deux vies. Ces deux personnes n'ont pas eu d'enfant... officiellement. Malgré ses trois mariages Sir Hoghton n'aura aucun enfant légitime. Et Corot ne sera même jamais marié. Autre point commun : Sir Hoghton est déclaré mort un 23 février, et Corot un 22 février. A quelques heures près ils sont décédés au même moment. Ce n'est peut-être qu'une coïncidence me direz-vous. Une de plus. Je ne crois plus aux coïncidences.
Je continue pour aller au point crucial. Et là je ne vais pas parler de régression car le fait dont je vais parler a été découvert par d'autres moyens. C'est un peu l'inverse de ma démarche habituelle. Tout a commencé par de la documentation, puis une intuition, je dirais même un flash, est venu éclairer la situation. Donc Corot ne s'est pas marié et n'aurait pas eu d'enfant. Il disait lui-même qu'il vivait comme un moine et qu'il avait sacrifié sa vie sentimentale au profit de son art. Et pourtant le peintre était un homme comme les autres. Il n'avait pas fait vœu de chasteté et il aimait les femmes. Il a peint quelques nus, surtout en Italie où il a travaillé avec quelques modèles. Peut-être a-t-il eu des aventures avec certaines d'entre elles, mais ce n'est pas ça qui m'intéresse ici. J'ai trouvé des informations sur la famille de Corot, et là je suis tombé sur quelque chose d'intéressant. Il y a une personne en particulier qui a attiré mon attention, c'est Marie Louise Laure, l'aînée des nièces de Corot. Il était précisé que c'était la « nièce chérie du peintre ». Pourquoi cette précision sur elle et pas sur ses trois autres nièces ? En réfléchissant à cette question, j'ai eu tout à coup une révélation qui m'est tombée dessus comme un coup de poing : Corot couchait avec sa nièce ! Face à cette affirmation une vague d'émotion m'a submergé d'un seul coup comme si je revivais la situation et je me suis mis à pleurer sans pouvoir me retenir. C'était incroyable, la première fois pour moi qu'il se passait un truc pareil en dehors d'une régression. Il n'y avait pas de doute, c'était une histoire d'inceste entre le peintre et sa nièce. Il avait presque vingt ans de plus qu'elle. Et pourtant pour lui, c'était de l'amour, je le sentais bien. Mais qu'y a-t-il d'étonnant ? L'inceste était monnaie courante autrefois. On n'en parlait pas, c'est tout. Ca restait dans les secrets de famille. Mais attendez, ce n'est pas fini ! Marie Louise Laure s'est mariée à dix-huit ans. Et trois ans plus tard à vingt-et-un ans, elle meurt en mettant au monde son premier enfant, une petite fille. Vous voyez le parallèle avec la vie de Sir Hoghton ? Marie Louise Laure était la réincarnation de Mary, la sœur de Henry Hoghton, ça ne fait aucun doute. Et entre les deux, la même situation s'est reproduite d'une vie à l'autre : l'amour secret en famille, l'accouchement tragique, puis une petite fille qui reste, seule preuve de cet amour interdit. La petite s'appelait Marie Anne Claire, et elle a sans doute été confiée à ses grands-parents car un père seul ne s'occupait pas des enfants à l'époque. Mais elle a été déclarée comme sa fille. L'était-elle vraiment ? Du coup rien n'est moins sûr.

Ce parallèle entre la vie de Sir Hoghton et celle de Corot, un tel schéma qui se reproduit avec une telle similitude, ça a été assez impressionnant pour moi. Je suis impliqué émotionnellement et il a fallu prendre du recul par rapport à ça. Comme quoi, et j'ai déjà donné l'avertissement de nombreuses fois, il faut être prêt à tout encaisser lorsqu'on explore ses vies antérieures.
Cela dit, en regardant ce fait sans a priori et en prenant de la hauteur, c'est un exemple parfait d'un schéma de vie qui se reproduit d'une existence à l'autre. Pourquoi est-ce que Corot a revécu la même tragédie que Sir Hoghton ? Là est la question. Si l'existence terrestre est un moyen d'apprendre et d'évoluer, on peut considérer que si l'on revit une situation à l'identique c'est qu'il y a une leçon qu'on n'avait pas comprise. C'est comme à l'école, si on se trompe dans un exercice il faut le refaire jusqu'à le réussir. Quelle est cette leçon ? Je n'ai pas encore tout à fait la réponse. Mais pour ceux qui s'en inquièteraient (je les en remercie), je vous rassure cette situation délicate ne s'est pas reproduite dans ma vie actuelle, ni même dans la précédente à ma connaissance. Ouf ! Quel soulagement. La leçon a peut-être été comprise finalement, même inconsciemment. Donc attention à la manière dont vous menez votre vie, car tout acte peut avoir des conséquences qui peuvent vous suivre au-delà de votre existence actuelle.
 

14- le philosophe grec, Aristote et Gorakhnath



Je continue d'explorer mes vies antérieures grâce aux régressions. Avec tout ce que j'ai déjà vu, on pourrait se dire que ça devient un peu la routine. Les effets de surprise sont derrière moi et il n'y a plus grand chose qui peut me faire bondir. Ho que non ! Il m'arrive encore d'être surpris et de découvrir un truc énorme auquel je ne m'attendais pas. Ca a été le cas avec ma vie antérieure de philosophe grec. J'ai vu d'autres scènes de sa vie, des choses très simples. Et puis j'ai vu un moment de vie où il y a eu comme une révélation finale, vous savez, ce genre de scène à la fin d'un épisode d'une série où vous restez scotché en disant « waow ». Je ne sais pas encore si je peux accorder cent pour cent de confiance à cette révélation. Je devrais, depuis le temps je sais que mes visions sont plutôt fiables. Mais je reste prudent. Je vais vous raconter ce que j'ai vu de la vie de ce philosophe, puis je développerai et vous vous ferez votre opinion.

Si vous avez lu mon précédent article sur les vies mystiques (l'article 8), vous vous souvenez sûrement de cette vie dans la Grèce antique que je situais sur l'île de Rhodes car j'avais assez clairement entendu ce nom. Je m'étais vu alors dans la peau d'un philosophe, peut-être de l'école péripatéticienne fondée par Aristote. Vieil homme, ce philosophe enseignait à un disciple en marchant au bord de la mer, lorsqu'il se retrouva pris d'une crise cardiaque. C'est ainsi qu'il mourut le nez dans la poussière, et donc sans doute à Rhodes.
D'autres régressions m'ont apporté beaucoup de précisions. Alors allons-y pour un retour dans l'Antiquité ! Je passe comme à mon habitude par le tunnel du temps, je fais le compte à rebours, et je me retrouve dans une structure de pierre ouverte sur l'extérieure : d'un côté un long mur , de l'autre une rangée de colonnes donnant directement sur une vue de la mer. Nous sommes en hauteur, tout en haut d'un mont ou d'une colline. Le sol sous mes pieds est pavé. Je suis encore jeune, en toge et sandales, brun avec une courte barbe. Il me semble percevoir un nom qui se termine par -emos, Estemos ou quelque chose qui se rapproche. Contre le mur du temple, car j'ai bien l'impression que c'est un temple, je vois des sortes de sarcophages de pierre recouverts de gisants, ces sculptures représentant les défunts allongés. Une femme se tient face à l'un d'eux dont le visage est tout noir, comme si un masque d'obsidienne était posé dessus. La femme est couverte d'un voile posé sur sa tête et formant comme une capuche qui cache en partie son visage. Elle s'appelle Tameira, je crois. C'est ma belle-soeur dans ma vie d'aujourd'hui, je le sais car elle était mon focus pour cette régression (pour la méthode de régression et le focus, voir l'article 9- vos vies passées). Elle reste silencieuse, elle se recueille, je crois qu'elle est en deuil. Je m'approche d'elle et la prend par la main pour quitter le temple. Nous restons silencieux et descendons des escaliers, puis un chemin qui mène en bas de la colline. On arrive dans une ville de style grec encore en hauteur, avec vue sur la mer. On s'assoit dans un espace public couvert, dans un silence pesant.
Avec ces éléments assez précis j'ai pu effectuer des recherches. Dans l'Antiquité l'île de Rhodes comportait trois cités qui s'unirent à la fin du 5e siècle avant JC pour former la cité-état de Rhodes. L'une de ces cités, Lindos, est située sur le versant d'une colline assez abrupte. Et au sommet de la colline se trouvait un sanctuaire dédié à la déesse Athéna, qu'on appelle Athéna Lindia en rapport avec Lindos. Aujourd'hui il n'en reste que des ruines, et le sanctuaire a subi des modifications au fil des siècles, mais la description et les photos me font penser que ça pourrait être l'endroit que j'ai vu.

Continuons le voyage dans cette vie. Dans un autre lieu, peut-être un peu plus tard, j'ai l'impression que je ne suis plus à Rhodes. Je vois une grande ville, peut-être Athènes ? Je suis hébergé chez l'habitant. Ma logeuse est une femme entre deux âges, avec la tête couverte d'un voile. Elle se nomme Massenia ou Messela. Je pense qu'elle est ma mère aujourd'hui.
Je marche sous la pluie, dans une rue pavée. Je me protège la tête avec un pan de cape que je porte sur ma toge. Je rejoins ce que je crois être un lieu d'enseignement. C'est dans un grand espace circulaire. Le toit est couvert, peut-être d'une grande toile tendue pour protéger de la pluie. Des jeunes gens arrivent, d'autres sont déjà là, assis en grands cercles concentriques sur des bancs. Je m'assois aussi et me découvre la tête. Au centre de cet espace et de toutes les attentions se tient un homme au crâne dégarni. Il déclame ses leçons et on boit tous ses paroles. J'ai l'impression que c'est... Aristote ! C'est le nom qui me vient, comme ça. Ca me fait un peu un choc de voir ce personnage si connu, et du coup j'en perds ma concentration et le fil des évènements. La scène disparaît. Dans mon esprit s'impose alors brusquement le nom de Gorakhnath. Si vous avez lu mon précédent article, vous savez qu'il s'agit d'un sage indien, fondateur du hatha yoga, dont j'étais un disciple direct ou indirect pendant une autre vie en Inde vers le 10e siècle. C'était très bizarre, parce qu'habituellement lors d'une régression je ne passe pas comme ça du coq à l'âne, d'une époque à une autre. J'ai alors eu la soudaine conviction que Gorakhnath était une réincarnation d'Aristote.
Pourquoi cette idée est venue à moi ? Ca n'avait rien d'un cheminement de pensée qui m'aurait amené là. C'est comme si on m'avait soufflé cette idée dans la tête. Ca arrive de temps en temps en régression. Des mots ou des idées surgissent d'un seul coup de nulle part et éclairent notre esprit. C'est ce qui s'est passé avec cette idée d'un lien entre Aristote et Gorakhnath.
Cette révélation m'a laissé pensif quelques temps. Je me posais quelques questions. Est-ce que cette idée venait de mon imagination ? Ou est-ce qu'elle venait d'une intuition enfouie dans mon inconscient ? Après tout, si j'avais côtoyé ces deux personnages dans deux vies différentes, j'aurais pu le « reconnaître » inconsciemment. J'aurais pu faire le lien entre les différentes fois où j'ai rencontré cette âme incarnée, comme ça se passe pour mes proches. Admettons que ce soit le cas. Avec toutes les fois où mes intuitions se sont révélées exactes, j'ai tendance à leur faire confiance. Je reviendrai après sur les réincarnations de personnages importants dans l'histoire de l'humanité. Je vais d'abord terminer avec un dernier aperçu de la vie de mon philosophe qui me permettra peut-être de l'identifier.

Je suis plus âgé, ma barbe a blanchi. Je vois une côte rocheuse, et une eau claire dans laquelle je marche pieds nus. Je me penche et je ramasse des coquillages en évitant de mouiller mon vêtement. Le temps des études est révolu depuis longtemps, j'ai l'impression que je suis revenu dans mon île de Rhodes. Je sors de l'eau avec ma pêche, et je retrouve sur la terre ferme une femme mûre qui rassemble notre butin. Elle est tout de même plus jeune que moi. J'entends un nom qui ressemble à Alicia. Cette femme, je la connais aujourd'hui, c'est une de mes nièces. Plus tard, nous nous retrouvons assis à une table de bois. Je crois que nous dégustons une soupe de nos coquillages. J'ai l'impression d'un environnement sombre, des murs rocheux éclairés par des torches ou des lampes à huile, comme si nous étions dans une taverne creusée dans la roche, ou aménagée dans une grotte. Il y a un peu d'animation autour de nous, nous ne sommes pas seuls, et c'est ce qui me donne la sensation d'un lieu public. Cette scène s'arrête là, et elle est restée assez vague avec peu de détails.
Pour le prénom de la femme j'ai cherché un peu mais Alicia n'existait pas dans la Grèce antique. Par contre il y avait le prénom Alexia. C'est probablement ça.
Mais l'élément le plus intéressant c'est que mon philosophe soit revenu sur son île d'origine à la fin de sa vie. D'ailleurs quand j'avais revu les circonstances de sa mort, c'est là que j'avais senti que ça se passait à Rhodes. Je l'ai raconté dans l'article 8 sur les vies mystiques. Dans ce même article j'avais évoqué des philosophes dits « de Rhodes », dont certains étaient d'ailleurs de l'école d'Aristote. Cependant, il y en a un seul qui soit connu pour avoir été un disciple direct du célèbre penseur au lycée d'Athènes. Il s'agit d'Eudème de Rhodes. Eudème et son camarade plus connu Théophraste ont poursuivi et développé la pensée d'Aristote. Ils étaient des scientifiques complets comme l'étaient les penseurs de l'époque. Ils s'intéressaient aussi bien aux mathématiques, à la logique, qu'à la physique, la biologie, la cosmologie ou la métaphysique. Eudème est considéré comme un historien des sciences. Et après avoir travaillé avec Théophraste de nombreuses années au Lycée d'Athènes, il retourna à Rhodes où il termina sa vie. Eudème est une francisation de son nom bien sûr. En grec c'est Eudemos. Quel est le nom de mon philosophe déjà ? J'avais entendu quelque chose comme Estemos... Estemos, Eudemos, on n'est pas loin. Et avec le Lycée d'Athènes, Aristote, et le retour à Rhodes, on peut dire que j'ai probablement identifié mon philosophe, non ?



Mais revenons sur l'idée phare de cet article. Aristote le philosophe grec et Gorakhnath le sage indien peuvent-ils être une seule et même personne ? Et pourquoi pas ? Tout le monde vit plusieurs incarnations. Les personnages célèbres ne font pas exception. La question qui peut se poser au premier abord, c'est pourquoi un grand personnage historique deviendrait-il de nouveau une grande figure dans une autre incarnation ? Il ne peut pas laisser la place à d'autres ? On peut le voir comme ça, mais je pense que justement un personnage qui a une influence sur l'humanité a plus de chances de redevenir un personnage d'importance dans une autre vie.
J'ai parlé de l'évolution de vie en vie dans l'article 6- l'artiste. Il s'agissait d'une accumulation d'expériences au cours des vies. Plus on a eu de nombreuses vies, plus on a d'expériences diverses qui peuvent se traduire en talents ou en compétences qui sont au-dessus de la moyenne de ses contemporains. De ce point de vue, une âme expérimentée, une vieille âme, est en mesure de faire profiter ses semblables de ses talents qui peuvent paraître hors du commun, et devenir alors une personne influente qui laissera une trace dans l'histoire. Et d'une vie à l'autre, il me semble plutôt raisonnable de penser qu'une telle personne va probablement de nouveau se faire connaître par ses talents et passer à la postérité sous un autre nom. Ces cas de réincarnation de personnages célèbres, vous en avez sûrement déjà entendu parler. Le problème c'est que dans ce genre de choses il un est un peu difficile de démêler le vrai du faux. Certaines personnes se voient eux-mêmes comme la réincarnation de personnages célèbres. Napoléon Bonaparte, par exemple, se voyait comme un nouveau Charlemagne. Le général Patton, connu pour croire en la réincarnation, prétendait être la réincarnation d'un général de César et d'un général napoléonien, entre autres. Certains mediums prétendent pouvoir connaître les vies antérieures des autres en puisant dans une sorte d'archive universelle, et révèlent alors publiquement les vies antérieures qu'ils ont retrouvé pour certaines célébrités. On se rend compte alors que les personnages influents d'aujourd'hui, présidents, hommes politiques, auraient souvent déjà eu des rôles prépondérants auparavant : rois, reines, aristocrates, etc. Et c'est valable pour les artistes d'exception. Ils auraient souvent déjà brillé dans leur art dans au moins une vie précédente. On peut croire ou pas à ces cas de réincarnation, c'est assez délicat de faire la part des choses. Mais certains au moins semblent très plausibles.
Ensuite, au-delà de l'expérience dont je viens de parler, on peut aussi prendre en compte l'évolution spirituelle telle que je l'ai évoquée dans l'article 8 sur les vies mystiques. C'est une évolution d'un autre genre qui est une expérience très intime, une transformation intérieure. Mais on peut aussi en faire profiter les autres et diffuser alors un message qui peut faire progresser l'humanité. Ou pas. Malheureusement ça dépend aussi de ce que les hommes feront de ces enseignements.
En tout cas certains êtres d'exception apparaissent ainsi au fil des siècles et deviennent des figures importantes, que ce soit par un talent hors normes en art, en science ou autre, ou que ce soit par un message spirituel qui influencera une part de l'humanité. Je pense à des êtres d'exception comme De Vinci, Platon, Jésus, Bouddha, Mozart, et tant d'autres, même si pour certains d'entre eux la légende est difficile à démêler de la réalité. Je le disais dans l'article 8, le cycle des réincarnations sur Terre n'est sûrement pas un cycle sans fin. Il doit y avoir une finalité qui est liée à la libération du karma et à l'éveil spirituel. Les êtres d'exception dont je parlais sont sans doute des âmes très avancées dans ce cycle, voire même toutes proches de la fin et qui n'ont plus grand chose à apprendre d'une existence terrestre. Peut-être certaines d'entre elles se réincarnent-elles uniquement pour apporter quelque chose à l'humanité, l'aider à avancer.
Si je reprends tout ça, l'idée d'un Aristote qui revient quelques siècles plus tard en Gorakhnath semble moins farfelue et serait même plutôt normale. Le grec Aristote était un penseur scientifique et un philosophe qui a participé à jeter les bases de toute la pensée occidentale. Rien que ça ! Quelques siècles plus tard, Gorakhnath le sage indien devient un guide spirituel, fonde le hatha yoga et participe ainsi à modeler toute une part de la pensée du sud de l'Asie. C'est quasiment le même rôle à deux endroits et à deux époques différentes. Voilà donc un être qui se serait incarné au moins deux fois sur Terre pour faire évoluer la pensée et la spiritualité de l'humanité. Il y a une continuité logique.
Après, si on veut pousser plus loin la réflexion en pensant à la réincarnation de groupe, on pourrait se demander s'il n'y aurait pas un lien entre Platon que tout le monde connaît et qui a enseigné à Aristote, et Adinath qui est considéré comme le gourou, le mentor de Gorakhnath. Là je déborde un peu je l'avoue. Je n'ai rien vu de tel dans mes régressions et c'est juste une piste de réflexion. Mais il est intéressant de reconsidérer l'histoire humaine à la lumière de la réincarnation. On en a alors une vision bien différente.

Le livre est paru !

Il est là et ça ne pouvait pas mieux tomber ! C'est le moment idéal pour les fêtes et le livre Past Lives Project vient tout juste de paraître chez YIL édition. A croire que l'éditeur l'a fait exprès, ha ha !

Alors pour ceux qui ont un peu de mal avec la lecture à l'écran, ou qui simplement préfèrent avoir un vrai bouquin dans les mains, cet ouvrage réunit les premiers articles de ce blog, et avec les illustrations bien sûr.

Vous pourrez le trouver dans toutes les bonnes librairies (sinon réclamez le à votre libraire), bientôt sur les librairies internet genre fnac.com, culture.leclerc, etc., ou sinon dès à présent directement sur le site de l'éditeur: https://yil-edition.com/boutique/action-aventure/past-lives-project/




Et n'oubliez pas, j'offre ce livre aux trois premières personnes qui soutiendront mon travail sur la page tipeee: https://www.tipeee.com/past-lives-project



JOYEUSES FETES !!!
(un peu en avance :)

13- la danseuse et le yogi, l'énergie intérieure



Je vais revenir sur une vie que j'ai très rapidement évoquée auparavant. Dans l'article 8 sur les vies mystiques, j'ai décrit cette vie antérieure où j'étais un petit indien disciple d'un maître yogi. Et j'avais terminé en citant l'image qui m'était apparue d'une danseuse indienne. Je ne savais pas alors si tout ça était lié ou si la danseuse était une image d'une autre vie. Aujourd'hui j'ai pu explorer un peu plus ces vies indiennes, j'ai plus d'informations et je peux confirmer qu'il s'agit bien de deux existences différentes. Je vais d'abord raconter ce que j'ai appris d'elles en décrivant les souvenirs vus en régression. Et le petit yogi me permettra d'aborder un sujet en lien avec le yoga et la spiritualité indienne, c'est l'énergie intérieure du corps humain.

Je reviens en premier sur cette danseuse indienne. J'avais vu alors cette image d'une toute jeune femme à la peau claire, habillée de cette tenue indienne typique, tunique et pantalon bouffant, voiles et pieds nus, avec de nombreux bijoux brillants. Elle dansait d'une manière caractéristique avec des mouvements gracieux et saccadés en même temps, très souple. Je pensais alors que ça pouvait être un spectacle auquel aurait assisté le jeune yogi que j'avais déjà retrouvé auparavant.
Mais en fait non. Car dans une autre régression, après avoir traversé le tunnel du temps, je me suis retrouvé dans la peau de cette jeune femme. Je suis alors devant un autel à l'intérieur d'un temple, agenouillée en train de prier parmi d'autres personnes. L'autel devant nous est plein de couleurs et d'offrandes, et au centre trône une statuette. Elle représente un dieu ou une déesse assise, tout en or. Après la prière, je marche dans la cour intérieure du temple, une espèce de cloître ouvert sur la forêt luxuriante. Le temple est au milieu de la jungle. Un jeune homme m'accompagne et on parle. Il a des gestes familiers, c'est un proche. Je le reconnais comme mon plus jeune frère d'aujourd'hui. Et en fait je crois que je suis danseuse pour le temple, que je travaille ici. Je m'appelle Lasha... ? Rasha... ?
Je vois d'autres scènes de la vie au temple. Il me semble que je vis ici, que j'appartiens au temple et que je n'ai pas vu mes parents depuis longtemps. Nous sommes plusieurs filles à travailler ici. Certaines sont plus jeunes que moi et je leur enseigne peut-être mon art. Mais l'une est plus âgée. Trop âgée pour danser encore d'ailleurs. Elle a plus un rôle de mère pour les autres filles. Elle nous fait la cuisine entre autres. Elle s'appelle sans doute Aaditi. Elle est aujourd'hui ma nièce, comme l'une des autres jeune filles est aujourd'hui ma belle petite-fille.
Le temple n'est pas de première jeunesse, et il n'est pas très grand. Des parties de murs tombent en ruine. Un jour, Aaditi réunit en catastrophe toutes les filles. Elle nous guide vers l'arrière du temple, on doit se cacher. J'aperçois une troupe d'hommes sur leurs chevaux qui arrivent au temple. Ils ne sont pas d'ici, ça se voit à leurs vêtements. Je crois que ce sont des guerriers musulmans. Ce n'est pas la première fois qu'ils viennent. Parfois ils font des raids et prennent des filles. Mais aujourd'hui on a de la chance. Les prêtres du temple négocient et ils repartent.

Au cours de ces régressions (j'ai raconté d'une traite mais il y en a eu plusieurs), j'ai eu la sensation que ça se passait au Bengale, région du nord-est de l'Inde, mais sans conviction. En faisant des recherches, j'ai découvert que la vie que j'avais décrite était celle d'une devadasi. Les devadasi sont des danseuses pour les temples. Elles représentent les dieux et déesses dans leurs danses pour les fidèles, elles en deviennent une sorte d'avatar. Mais elles sont aussi parfois des prostituées, vendant leurs corps au bénéfice du temple. Heureusement je n'ai pas vu ça avec ma danseuse, mais c'est possible. Je pense que la statue dorée que j'ai vue représente Lakshmi, déesse hindoue de la prospérité, de la fortune, de la beauté. Ses représentations collent bien avec ce que j'ai vu, et cette déesse est bien présente au Bengale. D'ailleurs, je pense qu'en arrivant au temple les danseuses prenaient une sorte de nom de scène en rapport avec le dieu ou la déesse qu'elles étaient censées incarner. Ici Lasha... et Lakshmi, ça pourrait coller. Il y a beaucoup de prénoms indiens formés à partir de Lakshmi. Ca pourrait être Lakshmika par exemple.
Pour la période concernée, j'ai regardé un peu l'histoire de l'Inde et du Bengale en particulier. Les invasions musulmanes ont commencé assez tôt. Mais les musulmans se sont réellement installés en Inde entre le 13e et le 15e siècle. Je n'ai pas plus de précisions sur les dates comme sur le lieu. Il y a de nombreux temples dans les forêts du Bengale, certains en ruine et abandonnés, et pour cette période ancienne il ne reste plus grand chose. Je n'ai donc pas pu retrouver de quel temple il s'agissait exactement.

Je reviens maintenant sur le petit yogi. Tel que je l'avais présenté dans un précédent article, c'était un jeune garçon à la peau foncée, sûrement indien, habillé d'un pagne et d'un turban. Il vivait dans un environnement de forêt luxuriante, jouait au pied d'une cascade avec ses petits copains, puis je l'avais vu méditer avec un maître yogi. J'ai revu ces images du petit indien, et il me semble avoir entendu son nom, quelque chose comme Samihan. Son maître était un vieil homme maigre à la longue barbe grise, juste vêtu d'un pagne. Il lui enseignait le yoga et la méditation.
Je me suis vu aussi debout à côté d'un éléphant mort, dans la jungle. Un jeune homme un peu plus vieux que moi, très maigre, pleurait à chaudes larmes. Il s'appelait peut-être Chemian. C'était le cornac, le dresseur de l'éléphant. J'ai vu des souvenirs où on était tous les deux montés sur le dos de l'éléphant, traversant la jungle. Les sensations étaient grisantes, ça tanguait en rythme et j'avais un fort sentiment de liberté. Je ne savais pas trop comment consoler mon ami (ou était-ce mon frère?), et j'en ai parlé plus tard à mon maître pour demander conseil. Je crois que ce maître avait un nom qui ressemblait à Gukmanath, ou quelque chose comme ça. Et le cornac est aujourd'hui ma belle-fille, ça j'en suis certain.
Ce que j'ai vu après se situe bien plus tard. Car cette fois j'étais un vieillard et c'était moi le maître yogi, barbu et presque nu. Je marchais dans une grotte au sol sablonneux. Sur la paroi à gauche, directement sur la pierre ou peut-être sur un objet métallique, était gravé un symbole de félin. Je sortais de la grotte, et je me retrouvais sur un espace relativement plat, quelque part sur une haute colline car j'avais une vue magnifique sur les collines environnantes couvertes de forêt. Je me trouvais face au soleil couchant. Mon jeune disciple était à ma droite, il s'appelait Ramanayath. Aujourd'hui c'est ma belle petite-fille. On se mit à pratiquer des postures de yoga, chauffés par les rayons du soleil, et notamment celle où on est ventre à terre et où on relève le torse face au soleil. Elle s'appelle justement salutation au soleil, je crois.
Pendant cette pratique de yoga, j'ai eu une sensation incroyable comme si ça agissait sur mon corps présent. J'ai ressenti comme un courant d'énergie vertical qui traversait mon corps de haut en bas. Et cette image de trait de feu est apparue dans mon esprit, comme si c'était une sorte de colonne vertébrale énergétique. C'était bref mais intense. Après ça j'ai vu le maître et le disciple faire leurs ablutions dans une petite rivière. Mais cette sensation d'énergie m'a laissé une forte impression. Elle est restée imprimée dans mon esprit pendant longtemps, c'était la première fois qu'une régression me faisait ressentir quelque chose de ce genre.


Avant de revenir sur cette expérience spéciale, je vais m'attarder comme je le fais d'habitude sur les données concrètes de ces souvenirs : où et quand ? Jusque-là j'étais à peu près sûr que ce petit yogi avait vécu en Inde mais je n'avais aucune idée de l'époque. Dans ce que j'ai raconté plus haut, il n'y a à première vue pas grand chose qui puisse m'aider. Mais avec un peu de persévérance et de chance j'ai pu avancer. Dans ces cas-là il faut exploiter tout ce qui est possible, et je suis plutôt du genre tenace. J'ai fait une recherche sur les ermites yogis en Inde, ceux qu'on appelle en fait les sadhus. Et il existe plusieurs sectes de sadhus. D'après l'aspect et le comportement, ce que j'ai vu de mes sadhus, maîtres et disciples, se rapprocherait plutôt des sectes shivaïtes, c'est-à-dire tournées vers le dieu Shiva. Et parmi ces sectes, certaines lignées parmi les gorakhnatis ou les aghoris, par exemple, se réclament du personnage quasi-mythique Gorakhnath (ou Gorakhshnath ou Gorakhshanath). Celui-ci est un sage considéré comme un fondateur du hatha yoga, une des formes les plus populaires de yoga. Il a vécu entre le 8e et le 12e siècle et aurait voyagé dans toute l'Inde. Certains le voient même comme une incarnation de Shiva. En naviguant parmi les informations sur ce Gorakhnath, je suis tombé presque par hasard sur un lieu qui m'a tapé dans l'oeil. C'est un fort creusé dans un pic rocheux parmi des collines. Cet endroit s'appelle Gorakhgad car il aurait justement été un lieu de méditation de Gorakhnath. Il se situe dans l'ouest de l'Inde, près de la ville de Mumbai. Le fort a été creusé dans la colline, sans doute en agrandissant des grottes naturelles. Devant ces cavités se trouvent des espaces plats avec une vue imprenable sur le paysage environnant : des collines couvertes de forêt et le soleil en face. Je l'ai vu en photo, et je suis resté bouche bée : c'est exactement ce que j'ai vu en régression ! Quand je me suis vu pratiquer le yoga avec mon disciple, c'était à cet endroit, il n'y a aucun doute. Alors que penser de ça ? Si Gorakhnath a fréquenté ce lieu, j'avais peut-être un lien avec lui. Je n'étais pas moi-même ce personnage, j'en suis sûr. Peut-être mon maître ? J'ai entendu un nom comme Gukmanath, c'est ressemblant et ça pourrait être ça. Ou peut-être que mon maître était lui-même un disciple de la lignée de Gorakhnath. Tout est envisageable. En tout cas il y a un lien, et ses disciples ont sûrement continué à pratiquer son enseignement sur les lieux mêmes où il est passé. Cette vie de Samihan le yogi se situe clairement aux environs de la période où Gorakhnath a vécu. Car j'ai vu une grotte naturelle, non creusée, donc avant l'excavation du fort. Et par rapport à mes autres vies antérieures que j'ai pu dater, la seule possibilité est que Samihan a vécu au 10e siècle, entre l'an 900 et l'an 1000.

Je reviens sur cette expérience énergétique que j'ai revécue, et je vais essayer de développer un peu. Je ne connais pas beaucoup le yoga mais aujourd'hui je pratique le qi gong, une discipline énergétique et thérapeutique d'extrême-orient qui s'en rapproche dans la philosophie. Les traditions asiatiques ont en commun de voir en l'homme une énergie qui dépasse le corps visible. Elle est souvent désignée par un terme qui signifie souffle ou énergie vitale. C'est le prana dans le yoga, et le qi chez les chinois et ki pour les japonais. C'est une énergie qui se développe et circule dans le corps par la respiration. D'ailleurs toutes ces disciplines insistent sur l'importance de la respiration. Le yoga et la tradition indienne en général parlent aussi de la kundalini et des lotus ou chakras, alors que la tradition chinoise parle de méridiens et de points d'acupuncture. Tout ça est en rapport avec la circulation de l'énergie. Cette sensation et cette vision de trait de feu que j'ai eue pendant ma régression est clairement en rapport avec ces notions. Dans la tradition yogique, la kundalini est une énergie lovée à la base de la colonne vertébrale et qui peut s'éveiller. On la compare alors à un serpent de feu qui se déploie verticalement le long de la colonne vertébrale. Le parallèle avec ce que j'ai vu ne fait pas de doute, non ? Bon, mais tout ça c'est tout de même un peu abstrait. C'est quoi exactement, cette énergie ? Et pourquoi on n'en parle que dans les traditions asiatiques ? Justement non, on n'en parle pas « que » en Asie. Je ne connais pas toutes les traditions du monde, mais ce qui est certain c'est qu'en Europe cette énergie est connue aussi, dans la Bible d'ailleurs. Vous en doutez ? Pourtant ce que chez les chrétiens on appelle l'Esprit Saint est l'équivalent du prana et du qi. Car littéralement, l'Esprit Saint est la traduction du mot grec « pneuma » qui signifie « souffle ». Aujourd'hui l'Esprit Saint est presque considéré comme une personne, membre de la trinité divine. Mais à l'origine ça devrait être quelque chose de très différent, davantage une énergie cosmique qu'autre chose. Ce souffle divin est celui qui aurait animé le premier homme. On se retrouve là avec une idée qui rejoint les traditions asiatiques. Cette énergie serait donc ce qui anime le corps humain. Est-ce que c'est l'âme ? Pas vraiment, même s'il est difficile de connaître la vérité dans ce domaine. Il semble plutôt, d'après les diverses traditions, que l'être humain serait constitué de plusieurs corps subtils liés les uns aux autres. Le plus dense serait le corps physique, il y aurait entre autres un corps astral et un corps mental, et finalement le plus éthéré, le plus proche d'une lueur divine, serait l'âme elle-même. L'énergie vitale, le souffle, est une énergie extérieure autant qu'intérieure. Par essence c'est une énergie qui circule, en nous et hors de nous. On peut l'emmagasiner et la restituer. La kundalini, le serpent de feu, semble plutôt être une énergie purement intérieure, sûrement liée à nos corps subtils.
De plus en plus, la science et plus particulièrement la médecine occidentale reconnaissent que des champs énergétiques sont à l'oeuvre dans le corps humain. Qu'il s'agisse de courants électriques ou de champs magnétiques, l'étude de ces phénomènes n'en est sûrement qu'à ses débuts. Et c'est là qu'il est important de se rendre compte de toutes les ondes et les champs énergétiques qui nous entourent et qui peuvent perturber nos propres énergies : les émissions satellites (TV, GPS...), les ondes terrestres (téléphone, wifi...), et tous les champs magnétiques générés par les appareils électriques. Je sais que ça fait un peu baba cool réac de parler de ça, et j'aurais aussi trouvé ça ringard il y a peu de temps. Mais je me rends compte que c'est vrai ! Nous sommes aussi des êtres constitués d'énergie, et il faut apprendre à la connaître, à l'entretenir et à l'utiliser.

bientôt le livre Past Lives Project


 Un petit article exceptionnel pour donner une info qui donne la pêche:

C'est confirmé, le blog va bientôt donner naissance à un livre ! C'était prévu et je ne doutais pas un seul instant que ça allait aboutir, mais ça fait quand même très plaisir quand ça se concrétise. Ce petit livre sans prétention regroupera les 11 premiers articles du blog, y compris les illustrations qui seront regroupées dans un cahier graphique. Ce sera chez YIL édition, maison d'édition indépendante et éclectique qui me fait confiance sur ce projet. Alors si comme moi vous préférez la lecture avec un vrai livre papier, guettez les prochaines infos. Je vous dirai quand il sera sorti (un peu de patience) et où se le procurer.

12- le moine et les normands, les liens entre les vies



Je vais maintenant compléter ce que j'avais entrepris il y a plus de vingt ans. Aujourd'hui j'ai repris les régressions, et je peux enfin en savoir plus sur mes vies passées. Et je me rends compte de plus en plus que chacune de ces vies ne peut pas être simplement envisagée de manière indépendante, comme une tranche de vie isolée du reste. Non, ces vies ont des liens entre elles, ne serait-ce que par le karma. Souvent on ne peut comprendre ce qui se passe dans une vie qu'à la lumière d'une autre. C'est ce que je vais montrer maintenant, en revenant sur deux de mes vies passées dont j'ai déjà parlé : celle du viking Thorbjörn, et celle du moine bénédictin italien. Je vais d'abord raconter quelques souvenirs supplémentaires vus en régression et qui permettent de mieux situer ces vies.

Commençons par Thorbjörn. J'ai raconté cette vie où j'étais un viking parti avec les siens en campagne pour ravager les côtes de Normandie au 9ème siècle. J'avais vu en particulier un assaut sur une ville fortifiée que j'ai identifiée comme étant St Lô, qui a été dévastée par les vikings en 889 (revoir l'article 5- le viking pour plus de détails). Depuis j'ai vu des petites scènes de cette campagne en Normandie avant l'épisode de St Lô. Les navires mouillaient au bord du fleuve, dans la nature, et on était en train de les charger de matériel. On était dans une plaine herbeuse parsemée de quelques arbres. Sans doute avions-nous établi le campement ici, et il était temps de repartir. Dans un autre endroit, plus tard, je me voyais assis au pied d'un arbre au moment de casser la croûte. Mon frère Einarr était avec moi, on était détendus et on discutait de la situation. Il me montrait avec fierté un petit objet doré, sûrement le fruit d'un pillage récent. On était déjà contents de notre butin, mais c'était quand même trop peu par rapport à ce qu'on espérait. Notre chef nous avait promis beaucoup plus quand on avait décidé de le suivre dans cette campagne. Puis on parla avec nostalgie de nos femmes restées au pays. Elles nous manquaient. J'ai vu aussi une scène d'entraînement au combat où on faisait quelques passes d'armes avec nos haches, épées et boucliers. Ce n'était pas très intense, c'était juste pour s'amuser et ne pas perdre la main.
Ces scènes ne m'apprennent rien de plus sur le contexte de la vie de Thorbjörn, mais j'ai trouvé intéressant de me replonger dans la vie quotidienne de ces pillards. Ces terribles vikings étaient finalement des hommes comme les autres. Si, j'ai quand même appris un détail intéressant. Quand j'ai vu les bateaux vikings au bord du fleuve, je me suis posé la question de leur nom. Parce que je sais qu'il y a parfois débat là-dessus. Tout le monde les appelle drakkar, ce qui vient du mot signifiant dragon. Mais il paraît que ce n'est pas le terme qu'utilisaient les vikings eux-mêmes. Il existe plusieurs mots selon les types de bateaux : knorr, langskip, etc. Or, en évoquant cette question pendant ma régression, j'ai nettement entendu le mot « skip ». Skip est comme le mot anglais ship, il signifie simplement bateau. D'un seul coup ça me paraissait tellement logique ! Les vikings disaient simplement « skip » pour parler de leurs bateaux. Les autres termes servaient à différencier les types de bateaux. C'est comme aujourd'hui avec voilier, paquebot, catamaran, etc. Mais si on n'a pas besoin de préciser, on va simplement dire « je monte sur le bateau ». Parfois il n'y a pas besoin de chercher les complications.

Je vais parler maintenant d'une vie que j'ai un peu évoquée précédemment, c'est celle du moine copiste bénédictin quelque part en Italie (voir l'article 8- les vies mystiques). Je ne savais pas grand chose de lui à ce moment-là, et depuis j'en ai appris beaucoup plus. Et il y a un lien évident avec la vie du viking Thorbjörn.
Tout commence dans l'abbaye où je me suis vu dans la peau de ce moine. Comme je le disais avant, on parlait dans une langue latine, mélange de latin classique et d'italien peut-être. La communauté était grande, il y avait de nombreux moines. L'abbaye était assez vaste. Une partie des moines étaient formés à la calligraphie, comme moi, et passaient une partie de leur temps à écrire dans des grimoires et à réaliser de belles enluminures. J'ai vaguement perçu mon nom comme « pragma... », peut-être Pragmatus ? Mais je n'ai pas trouvé de nom de ce genre pour l'époque.
Bref, à côté de ça tous les moines participaient à la vie de la communauté. On faisait de l'élevage, des cultures, de la cueillette pour nourrir tout le monde. Quelques laïcs vivaient et travaillaient aussi autour de la communauté. Il y avait par exemple cette vieillarde qui venait dans la cour principale de l'abbaye. De nombreux pauvres hères venaient profiter de l'hospitalité du lieu et s'installaient à même le sol dans la cour. Beaucoup d'entre eux avaient des problèmes de santé et la vieille s'occupait d'eux. C'était une sorte de guérisseuse, et elle soignait particulièrement les dents. Je la voyais fouiller dans la bouche de ses patients. Cette vieillarde est aujourd'hui ma belle petite-fille.
J'étais assez lié à un moine qui avait une position importante dans l'abbaye. C'était quelqu'un de très organisé et pragmatique, il s'occupait de la gestion des lieux au quotidien, l'approvisionnement, la propreté, l'administration, etc. C'était un homme plus vieux que moi, grisonnant et rondouillard, qui s'appelait Caetano ou plus probablement Catone. Je l'aidais parfois dans ses différentes tâches. Cet homme est revenu dans ma vie aujourd'hui sous les traits de mon épouse. Drôle de situation, non ? Mais passée la surprise du changement de sexe, je retrouve bien ma femme dans la personnalité de ce moine. Elle est très religieuse, et a le même esprit pragmatique de gestion au quotidien.
Mais revenons aux moines. J'en ai vu quelques autres qui sont des incarnations passées de proches d'aujourd'hui. Il y avait celui dont j'avais parlé précédemment et à qui je confiais mes doutes sur ma foi, il s'appelait sans doute Mariano et c'est mon père aujourd'hui. Il y avait aussi un nommé Lorenzo, et un autre avec un nom du genre « Cagliaro », qui sont des amis actuels. Il y avait aussi un autre moine du nom d'Aurélien, qui est un neveu aujourd'hui.
Un soir, des bruits terribles se firent entendre dans l'abbaye. Je sortis en catastrophe de ma chambre pour voir ce qui se passait. C'était le chaos absolu, l'abbaye subissait une attaque. Des gens couraient dans tous les sens, les lumières des torches s'agitaient. C'étaient les barbares nordiques qui nous agressaient. Je vis au sol le corps d'Aurélien, égorgé. Terrifié, j'eus quand même le sang-froid de courir vers la chapelle. Je voulais sauver le principal s'il pouvait l'être, le matériel de culte. A la chapelle je retrouvais Catone qui était là lui aussi. Il avait eu la même idée. Il s'accrocha à une statuette de la vierge Marie qu'il voulait sauver à tout prix. Je ramassais deux ou trois autres babioles dont une croix d'or, et on se précipita tous les deux vers une porte latérale qui menait à l'extérieur. Derrière nos agresseurs incendiaient l'abbaye. On ne pouvait rien faire pour nos camarades. Dehors on courut le plus vite possible vers le haut de la colline, où on se cacha dans les buissons. C'était l'hiver, on était gelés et on se blottit l'un contre l'autre pour se réchauffer. Je ne sais pas combien de temps on resta là, mais on ne nous retrouva pas.
Ce que je vis plus tard c'était une abbaye dévastée et désertée. Quelques mois après le drame j'étais encore là en haut du grand escalier d'entrée. J'avais laissé tomber la robe de bure. J'errais en haillons autour des ruines, barbu et appuyé sur un bâton. Un jour un jeune moine vint à ma rencontre, il s'appelait Rodolfo. Il prit le temps de me parler. Les moines voulaient reformer la communauté. Ils voulaient que je me joigne à eux. Sans hésitation j'ai refusé. J'avais définitivement perdu la foi en ce dieu qui permettait de telles horreurs. Ce jeune moine, c'était le viking Einarr réincarné, mon frère.



Finalement vous voyez, cette vie de moine n'a pas été de tout repos comme j'aurais pu le penser au départ. Et les détails de ces souvenirs m'ont permis de la situer plus précisément, géographiquement et dans le temps. Je savais déjà que c'était en Italie au Moyen-Age. Les premières recherches m'ont montré quatre ou cinq abbayes qui pouvaient correspondre à la mienne, à Rome, dans le centre du pays, dans le sud, ou en Sicile. Deux d'entre elles se sont détachées, San Vincenzo al Volturno en Molise, et Monte Cassino près de Rome, la première abbaye fondée par St Benoît. Monte Cassino a bien subi une attaque des lombards, mais elle ne ressemble pas franchement à ce que j'ai vu. San Vincenzo al Volturno, d'après une reconstitution illustrée, ressemble beaucoup à mes souvenirs, et notamment le grand escalier d'entrée. Par contre l'histoire ne dit pas qu'elle a subi une attaque de nordiques. Cependant on nous dit que l'abbaye a été reconstruite au 11ème siècle sur la rive opposée de la rivière Volturno parce qu'on craignait une attaque des normands qui dévastaient l'Italie à cette époque. Ca, ça m'a intrigué. L'abbaye était grande et bien bâtie, de nombreux moines y vivaient. Je ne voyais pas pourquoi on aurait tout abandonné d'un seul coup pour reconstruire juste à côté, ça ne tenait pas debout. Mais si l'attaque avait vraiment eu lieu tout s'expliquait. D'après ce que j'ai vu c'est le cas, et je suis persuadé que le moine Pragmatus vivait dans cette abbaye San Vincenzo al Volturno. L'attaque des normands a probablement eu lieu entre 1049 et 1059 quand les normands du Royaume de Sicile combattaient les forces pontificales dans la région. L'abbaye a été pillée et démolie, et on comprend alors pourquoi les moines ont eu besoin de tout reconstruire, et pas forcément exactement au même endroit.

Ce qui est intéressant c'est le lien qu'on peut faire avec la vie du viking Thorbjörn. Les raids vikings ont dévasté toute une partie de l'Europe et notamment de la France. Ils pillaient les villes et les abbayes, ne laissant que des ruines derrière eux. Thorbjörn a péri lors de l'assaut sur St Lô, semble-t-il, mais il a sûrement aussi participé à des pillages d'abbayes. C'était au 9ème siècle. Et voilà que moins de deux siècles plus tard, il se réincarne dans la peau d'un moine bénédictin. Et celui-ci se retrouve victime d'une attaque de normands, descendants des vikings. Souvenez-vous du parallèle que j'avais fait précédemment entre la vie du centurion romain Gracius et celle du druide gaulois Loïc (voir l'article 3- le romain et le druide). Le centurion avait participé à la conquête de la Gaule par César, et avait persécuté les gaulois. Puis il s'était réincarné en druide gaulois et s'était retrouvé lui-même victime de la persécution romaine. J'avais expliqué ça par la loi du karma, œil pour œil, dent pour dent, par laquelle tout ce qu'on fait finit par nous revenir en pleine figure. Apparemment il en est de même pour ces deux incarnations en viking puis en moine. C'est donc un deuxième exemple de l'inversion de rôles qu'il peut y avoir quand on commet dans une vie des actes de cruauté. Pensons-y quand on est tenté de se laisser aller à des penchants de ce genre, même si ce n'est qu'en suivant un groupe. D'après ce que j'ai revécu, Thorbjörn n'était pas particulièrement cruel. C'était un homme normal qui souhaitait le bonheur des siens. Mais il a suivi un chef et un groupe tournés vers le même but, et il a obéi à la dynamique du groupe sans se soucier de la moralité de leurs actes. Même s'il n'a pas agi par pure méchanceté, il a quand même dû faire face aux conséquences de ses actes dans une vie suivante.

J'ai fait le lien à chaque fois entre les noms des moines et les personnes qu'ils sont devenus aujourd'hui. Dans certaines vies j'ai retrouvé une poignée de personnes de mon entourage, mais on dirait qu'à cette époque et dans cette abbaye c'est un large groupe qui s'est incarné ensemble. Aujourd'hui ce groupe est constitué de quelques familles et amis qui forment un cercle par affinité, une sorte de tribu. J'aime bien ce terme de tribu d'âmes, il définit assez bien ce concept je trouve. Les membres de cette tribu se sont incarnés séparément ou par petits groupes dans des lieux et à des époques différentes. Et parfois ils ont eu l'envie ou le besoin de se retrouver incarnés tous ensemble. On dirait que c'était le cas dans cette abbaye San Vincenzo al Volturno, où une grande partie de ma tribu d'âmes s'est retrouvée. D'après mes recherches récentes, cette tribu s'est incarnée massivement ensemble à plusieurs périodes, en particulier pendant la Guerre des Gaules où j'étais Gracius le centurion, puis dans l'abbaye italienne où j'étais Pragmatus, puis encore dans l'Angleterre du 18ème siècle où j'étais Sir Hoghton, puis dans la France du 19ème siècle où j'étais le peintre Corot, avant de se retrouver de nouveau au tournant des 20ème et 21ème siècles en France. La réincarnation de groupe peut expliquer certains cycles de l'histoire, comme je l'évoquais dans l'article 5. Si plusieurs tribus d'âmes se réincarnent plusieurs fois ensemble, c'est un large groupe de population qui influence l'histoire par son karma collectif. De cette façon on peut faire des parallèles. La tribu d'âmes qui s'est incarnée pendant la Guerre des Gaules était originaire d'Italie et a vécu une période chaotique de conquêtes. Lorsqu'elle s'est incarnée après l'an mille, c'était de nouveau en Italie où elle s'est retrouvée dans une terre de conquêtes : à cette période les arabes, les chrétiens du Pape, les normands se disputaient l'Italie. On peut aussi faire le parallèle entre l'Angleterre du 18ème siècle et la France du 19ème siècle. C'étaient toutes deux des périodes qui suivaient des révolutions et où il fallait réinventer une société. L'Angleterre a vécu deux révolutions au 17ème siècle qui ont mené à la monarchie constitutionnelle qu'on connaît aujourd'hui. Et bien sûr on connaît tous la Révolution Française de 1789 et l'accouchement difficile de la République au 19ème siècle. On le voit, l'histoire semble parfois bégayer et finalement ça peut s'expliquer par la réincarnation de groupes. Je rêverais de pouvoir analyser toute l'histoire à travers le prisme des réincarnations de groupes. Ca demanderait un travail de titan, mais l'intérêt serait de comprendre alors les forces qui agissent dans notre monde actuel et voir vers quoi on se dirige. Comme je l'expliquais dans l'article 11 sur le futur, en ayant connaissance de son passé on peut avoir une influence sur son présent et donc son avenir. Ce qui est vrai pour sa propre vie l'est aussi de manière plus globale pour des régions, des pays, ou l'humanité entière. C'est utopique mais ça fait rêver, non ?

11- du passé vers l'avenir, l'illusion du destin



Malgré tout ce que j'ai déjà dit dans mes précédents articles, vous avez sûrement encore beaucoup de questions sur la réincarnation, sur l'âme et sur l'au-delà. Je ne prétends pas tout savoir mais je cherche les réponses, et je mettrai petit à petit dans ce blog toutes mes découvertes. Il y a quand même une question essentielle à laquelle je peux répondre maintenant : explorer ses vies antérieures, finalement ça sert à quoi ?

Je crois que la raison la plus évidente, celle à laquelle la réincarnation répond en premier, c'est : qu'est-ce que la mort ? Que se passe-t-il après ? C'est une question que tout le monde se pose un jour, et à laquelle on obtient des réponses plus ou moins valables selon nos croyances. Lorsqu'on revoit ses vies antérieures, qu'on se voit naître et qu'on se voit mourir, la question ne se pose plus. La vie après la mort, ou plutôt la vie après la vie, devient une réalité. On comprend que la naissance et la mort ne sont que des transitions d'un monde à l'autre, les passages obligés du cycle de la réincarnation. On verra alors la mort avec moins d'angoisse et de stress. La tristesse ne disparaît pas mais elle est atténuée aussi, car on sait que la mort n'est pas un adieu mais plutôt une séparation temporaire. On sait qu'on reverra tôt ou tard nos proches disparus, dans l'au-delà ou dans une prochaine vie. Ce qui reste source d'angoisse, c'est les circonstances d'une mort et les conséquences qu'elle a sur ceux qui restent. Et bien sûr le pourquoi ? Le sens d'un décès est souvent incompréhensible. Un petit peu d'intuition, de connaissance des principes de la réincarnation et du karma peuvent nous donner une idée du pourquoi, mais il est difficile de savoir. Il reste toujours des questions. Je n'ai pas parlé par exemple de ce qui se passe entre deux vies. Et pourtant la conscience est bien là, vivante entre les vies. Malheureusement j'ai encore très peu exploré ce domaine moi-même. Si j'en parlais je ne ferai que répéter ce que j'ai pu lire ici et là. Je préfère m'abstenir et parler de mes expériences propres.

Une autre raison de retrouver ses vies passées, c'est la quête de la connaissance de soi. Les souvenirs qu'on retrouve ne sont pas que des tranches de vies isolées. Mis bout à bout, ils permettent de reconstituer un parcours de l'âme, avec son karma, ses réussites, ses échecs, des rencontres clé, qui amènent logiquement là où on est aujourd'hui. Le puzzle prend forme et tout ça prend un sens. La connaissance de soi et la compréhension du chemin parcouru sont un facteur important de sérénité et de bonheur. Nos obstacles et nos accidents de parcours prennent une nouvelle signification. Ils sont comme les vagues que le surfer doit chevaucher et épouser pour mieux les franchir. On voit les choses avec plus de recul, et on peut réagir avec plus d'objectivité et de sérénité. On peut alors essayer de devenir acteur de sa propre destinée au lieu d'en être le spectateur. Maîtriser son présent et se préparer un avenir meilleur, c'est là l'objectif de tout ça.

C'est la meilleure raison, je crois, de retrouver ses vies antérieures : éviter les erreurs passées, comprendre son présent et suivre un chemin meilleur pour l'avenir. Je crois vraiment qu'il n'y a pas de destin. On peut influencer le cours de sa vie et agir sur notre propre futur. D'accord, vous me direz qu'il y a quand même un chemin tracé puisque le karma influence notre chemin de vie dès la naissance et même avant. Si à la naissance on connaissait notre karma, on pourrait presque écrire le cours de sa vie à venir, les obstacles, les choix, les rencontres, etc. C'est pour ça qu'à partir de la naissance, et au cours de la petite enfance, on s'enfonce dans la matérialité et on oublie qu'on a déjà vécu avant cette vie. De cette façon on peut affronter l'existence comme un être neuf, sans a priori. Et si on se laisse porter par le chemin de vie tout tracé, toute notre vie se déroulera telle qu'elle était prévisible. C'est ce qu'on peut appeler le destin, mais ce n'est pas une fatalité parce qu'il nous reste notre libre arbitre. Et avec un peu d'effort on peut prendre un autre chemin que celui tout tracé. Et c'est comme ça que l'âme progresse, en prenant parfois une direction meilleure. C'est à cause de ce libre arbitre que je ne crois pas qu'on puisse prédire l'avenir de façon certaine. Les voyants sont certainement honnêtes pour la plupart, ce n'est pas la question, mais je pense juste qu'ils ne voient qu'un avenir probable. Ils voient le chemin tout tracé sans tenir compte du libre arbitre. Si vous consultez un voyant et que quelques années après vous faites le bilan, il est possible qu'il ait eu tout bon, mais il est plus probable qu'il ait eu faux au moins en partie. Et ce serait une bonne nouvelle parce que ça voudrait dire que vous avez exercé votre libre arbitre et que vous ne vous êtes pas seulement laissé porter par les évènements et vos pulsions. Et puis consulter un voyant influence déjà l'avenir. Puisque sachant ce qui peut se passer vous allez forcément réagir autrement quand ça risque de se produire.
Bon, pourquoi est-ce que j'insiste sur cette question de l'avenir ? Tout simplement parce que j'ai fait une expérience à ce sujet. Dans le livre de Patrick Drouot dont j'ai déjà parlé (voir mes premiers articles), l'auteur montrait qu'il était possible de voir sa vie future comme on voyait ses vies passées. Ca m'intriguait car déjà à ce moment-là je ne croyais pas vraiment qu'on puisse voir l'avenir. D'ailleurs Drouot expliquait qu'à plusieurs années d'intervalle, la même expérience ne montrait pas le même futur. L'avenir était modifié. Je me demandais alors quel était l'intérêt de regarder un avenir dont on n'était même pas certain qu'il arrive. Mais après tout, je me suis dit qu'il pouvait être intéressant de voir vers quoi on se dirigeait selon la situation d'un instant t. Et donc, comme j'ai l'habitude de tester moi-même pour me faire une idée, j'ai cherché un jour à voir ma vie future au lieu de regarder vers le passé. Du coup ce n'était plus vraiment une régression... une progression peut-être ???

J'utilisai le même processus que d'habitude, respiration, relaxation, visualisation, puis le tunnel temporel avec la différence que le focus que j'avais à l'esprit était mon propre avenir. Et je vis réellement quelque chose d'intéressant. Ca semblait se situer dans un futur tout proche car l'environnement urbain que je vis ressemblait beaucoup à ce que je connaissais. J'étais une jeune fille noire, ou plutôt métissée, mince et avec une coiffure de longues tresses. J'étais habillée de manière moderne, plutôt sexy je dois avouer. Je vivais encore avec ma mère, une doudou bien en chair à la peau café au lait. On était dans un petit appartement. Je faisais de la peinture, de l'art moderne plutôt abstrait. J'ai vu une exposition dans une galerie d'art, j'essayais de démarrer une carrière. Mais je n'étais pas contente, j'avais l'impression qu'on ne mettait pas assez mon travail en valeur parce que j'étais une femme.



C'était tout. J'ai un peu résumé mais c'était vraiment une séance assez courte. Le résultat était quand même intéressant. Le fait de me voir en femme ne m'étonna pas plus que ça, j'avais déjà retrouvé des vies dans le sexe opposé. Et être noire ou métissée ne m'étonna pas non plus, j'avais bien retrouvé une vie en Afrique. Mais comme je l'avais dit auparavant (voir l'article 8-les vies mystiques), je ne savais pas alors que j'épouserais plus tard une femme africaine d'origine. Le futur apparemment assez proche que j'avais vu ne m'intrigua pas non plus. A cette époque, pour être franc, j'étais intuitivement persuadé que je ne vivrais pas vieux. Je ne sais pas pourquoi, c'était juste une impression. Donc une autre vie dans un futur tout proche me paraissait tout à fait possible. Tout ce que j'avais vu de cette possible vie future me correspondait bien. C'était assez troublant. Est-ce que mon avenir était écrit ? Je n'y croyais qu'à moitié, et pourtant je me voyais bien dans la peau de cette jeune fille. Elle me ressemblait tellement !

Les années ont passé depuis. Et je crois que je n'ai pas tout à fait suivi la voie toute tracée. J'ai un peu changé, j'ai pris parfois des décisions radicales et imprévisibles, et j'ai modifié mon destin. Une maladie grave est passée par là et aurait pu m'emporter. J'aurais eu alors la vie aussi courte que je le pressentais. Mais ça n'est pas arrivé. Mon chemin a été modifié et j'en ai guéri. Aujourd'hui, des années plus tard, la donne a changé et je m'imagine bien vivre vieux. Ma vie future de jeune fille peintre n'est sûrement plus qu'une illusion qui ne se réalisera jamais. Dommage, je l'aimais bien ! Je n'ai jamais réessayé de voir ma vie future, parce que du coup je n'en vois vraiment plus l'intérêt. Si je le faisais je verrais sûrement quelque chose de très différent de ce que j'avais vu la première fois. Comme je le disais l'avenir n'est pas écrit. Il existe juste une probabilité à un instant précis, et c'est ce que les voyants peuvent éventuellement voir. Vous écrivez aujourd'hui votre futur. Ce que vous faites maintenant influence votre avenir probable. Vous avez le pouvoir de le modifier, autant pour votre vie actuelle que pour vos vies futures. Et si vous avez la connaissance de vos vies passées, c'est un atout supplémentaire dans votre manche. Parce que si vous savez quels obstacles vous avez déjà rencontrés, par quelles épreuves vous êtes passé, quelles erreurs vous avez déjà commises, et quelles ont été les conséquences, vous pourrez faire le parallèle avec votre vie présente. Avec un peu de recul vous pourrez prendre votre destin en main. Ce n'est pas facile et il faut de la patience. C'est le travail de toute une vie, voire même de plusieurs. Mais je crois que ça vaut le coup de le faire.

Avec cet article j'arrive au bout de la première partie de mon voyage. Je vous ai raconté tout ce que j'avais expérimenté et découvert il y a plus de vingt ans. C'est là que j'en étais quand j'ai commencé la rédaction du premier article de ce blog. Or depuis j'ai repris mes recherches et mes régressions. Je voulais des précisions sur certains points. Et en fait ça m'a emmené beaucoup plus loin que je le croyais. J'ai largement complété la connaissance de mes vies passées et j'en ai découvert d'autres. Et pourtant j'ai l'impression de n'avoir encore soulevé qu'une partie du voile. Je vais donc continuer à raconter mon parcours ici. Je vous conterai les histoires de vies que j'ai retrouvées, j'espère qu'elles vous intéressent même si c'est un peu personnel. Et comme à chaque fois j'essaierai d'élargir le débat sur des aspects plus généraux de la réincarnation, de la spiritualité, de l'histoire ou du paranormal.