Ni medium ni gourou, je suis un être humain comme les autres qui se posait des questions sur le pourquoi du comment. J'ai été séduit par la théorie de la réincarnation, mais comme je ne crois que ce que je vois, j'ai décidé d'aller moi-même explorer mes vies antérieures, « pour voir ». Et ce que j'ai découvert m'a définitivement convaincu. Aujourd'hui je continue d'explorer mes vies antérieures, par des régressions comme on appelle ça, et je reconstitue petit à petit le parcours de mon âme à travers les âges. J'ai élargi mon champ d'intérêt à tout ce qui est en lien avec la réincarnation, principalement les domaines de l'esprit et de l'inexplicable, et aussi l'histoire et l'archéologie.

A travers ce blog j'espère apporter un peu de réponses à ceux qui en cherchent encore. Mais surtout ne me croyez pas sur parole, faites vous-même l'expérience ! Ma méthode de régression dans les vies passées est dispo pour tous: voir l'article 9- vos vies passées. Mais prenez le temps de lire les articles précédents avant toute chose. Il vaut mieux savoir de quoi il s'agit et être complètement informé avant de se lancer.

Vous pouvez lire les articles comme vous le souhaitez. Mais le mieux est quand même de les lire dans l'ordre chronologique, je les ai numérotés à cet effet. Aidez-vous du menu.

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34- l'homme des bois, et le choix d'incarnation

 


Je me rends compte, mine de rien, qu'il y a encore quelques souvenirs de vies passées dont je n'ai pas parlé ici. Je pensais avoir presque épuisé le sujet avec les articles qui constituent le second livre, mais en fait j'ai encore pas mal de matière à réflexion. Une régression récente m'a renvoyé au moment de la mort dans ma vie antérieure de trappeur au Québec, et m'a éclairé un peu sur les circonstances de celle-ci et sur la transition avec la vie suivante. Je savais que ce serait un sujet extrêmement intéressant pour un article. Puis en y réfléchissant j'ai réalisé qu'il y avait pas mal d'informations sur cette vie antérieure dont je n'avais pas encore parlé. Je me suis donc décidé à consacrer ce nouvel article à ma vie de Jo le trappeur, et sur les choix qui sont faits après la mort pour nous mener à une nouvelle vie.

Vous avez peut-être remarqué si vous avez lu mes précédents articles sur le trappeur (articles 2 et 25) que je l'ai appelé Jo alors qu'avant j'écrivais son prénom Joe. C'est logique puisque Joe est un prénom anglais, et qu'en tant que québecois le trappeur était plutôt francophone. En régression il m'a semblé percevoir que son véritable prénom devait être Joseph. Jo était donc un diminutif, évidemment.

Dans cette vie passée je vivais donc certainement sur ce qu'on appelle la Côte Nord au Québec, c'est-à-dire la rive nord de l'estuaire du fleuve St Laurent, près de certaines réserves d'indiens autochtones appelés les montagnais ou les innus. C'était à la fin du 19e siècle. J'étais issu d'une famille nombreuse. Enfant, je me suis vu dans une maison assez isolée au toit de tuiles, au milieu de nombreux enfants, au moins six. Le père était probablement artisan, et je ne sais rien de la mère. Etait-elle décédée ? En tout cas j'ai eu l'impression que c'était la plus grande des sœurs, dont le nom me semble être Madeleine, qui s'occupait du reste des enfants et des affaires de la maison. Cette « grande soeur » serait aujourd'hui ma mère. Et parmi les enfants de la famille, on retrouve un frère du présent, mais aussi peut-être une cousine qui est comme une sœur. La vie dans la maison était celle des familles modestes d'autrefois. J'ai même vu à l'intérieur de la maison des petits enclos au sol couvert de paille dans lesquels on avait des animaux, notamment des porcelets. Or il est bien vrai qu'autrefois on gardait souvent des animaux de ferme dans un coin de la maison pour des raisons de chaleur animale et de sécurité. Ils partageaient l'espace habitable avec les humains, ce qu'on trouverait impensable aujourd'hui avec notre mode de vie aseptisé à l'occidentale.

Bien sûr avec mes frères nous passons la plupart de notre temps dehors. Parfois nous traînons dans les bois avec un indien montagnais du village voisin. Il est un peu occidentalisé, il parle notre langue et c'est un trappeur. Il nous montre ses techniques de piégeage des animaux, et le soir au coin du feu il nous raconte des histoires de son peuple et nous parle dans sa langue natale. Par la suite j'ai fait quelques recherches sur les trappeurs et j'ai découvert qu'en fait la plupart des trappeurs de cette région étaient des indiens. Il y avait peu de trappeurs blancs. Les blancs qui devenaient trappeurs avaient souvent appris les techniques de trappage par les indiens. Le trappage était l'art d'attraper les animaux par les pièges. Les trappeurs gagnaient leurs vies en vendant les peaux des animaux capturés. Il fallait donc éviter au maximum de les abîmer avec des coups de fusil, et le piégeage était la principale technique de chasse. Les armes à feu servaient à se défendre ou à chasser les animaux qui servaient de nourriture. Il semble donc que Jo et son frère, celui que je surnomme Nick, qui deviendront plus tard trappeurs eux-mêmes, aient appris les rudiments de leur futur métier auprès des autochtones.

Vous vous souvenez certainement de la louve Sémiramis dont je parlais dans les précédents articles sur le trappeur. C'est à travers elle que j'avais découvert ma vie antérieure au Québec, y compris dans ma toute première régression. Alors que Jo était adulte, devenu trappeur sur les rives de la rivière Bersimis, cette louve était à ses côtés, comme si elle était domestiquée. A présent je ne crois pas qu'elle était vraiment domestiquée, mais elle était clairement attachée à Jo. Elle s'était habituée à sa présence humaine mais restait libre de ses mouvements. Et bien je crois que j'ai découvert comment cette relation entre elle et moi est née. Et ce n'est pas grâce à une régression, exceptionnellement, mais à travers un rêve, ce qui rejoint ce dont je parlais dans l'article précédent.

Je vais vous raconter ce rêve. Je suis dans une forêt enneigée avec deux chiens de chasse, un noir à poils durs et un marron à poils ras et aux oreilles tombantes. Dans ce rêve je ne savais pas à quoi je ressemblais moi-même. A un moment mes deux chiens partent loin en avant et je ne les vois plus à travers les arbres aux troncs noirs. Ce sont leurs aboiements mêlés aux jappements des loups qui m'alertent. Je commence alors à courir difficilement dans la neige pour essayer de les retrouver. Le terrain est en pente descendante et j'entends les bruits de combat entre chiens et loups. Je croise un louveteau isolé et je ne me demande même pas ce qu'il fait là, je poursuis mon chemin à toute vitesse pour sauver mes chiens. Lorsque je les rattrape enfin c'est la mêlée entre les arbres. Il y a des crocs à l'air et du sang. Mon arrivée bruyante fait fuir plusieurs loups qui ne veulent pas s'attaquer à l'homme. Ils disparaissent immédiatement. C'est le chien noir qui est là, il est certainement blessé mais debout et sauvé. Mais pas le marron. Je continue mon chemin vers d'autres bruits qui se font entendre plus loin. J'arrive en vue d'un autre attroupement de loups qui se sauvent à leur tour à mon arrivée. Et là il ne reste au sol qu'une masse marron au milieu de la neige. C'est le cadavre de mon chien, plein de sang et de vilaines blessures. Les loups avaient commencé à le dévorer...

Le rêve s'est arrêté là. Ce n'est qu'au réveil que j'ai fait le rapprochement avec ma vie passée de trappeur. Même si je ne me suis pas « vu » dans le rêve, l'environnement de forêt enneigée et l'implication de loups m'a renvoyé à l'existence de Jo. Surtout l'image de ce louveteau que j'ai à peine croisé dans ma course pour aller sauver les chiens. En y repensant j'ai eu le sentiment qu'après avoir compris que mon chien marron était mort, je suis retourné en arrière pour attraper ce petit loup. Les loups m'avaient pris mon chien, et pour me venger je leur prendrais leur louveteau. Pourquoi ce petit était là ? Est-ce que notre chasse avait dérangé la meute avec les petits ? Pourquoi n'avait-il pas suivi la meute ? Avait-il été blessé par les chiens ? Je n'ai pas de réponse à ces questions. En tout cas vous l'aurez compris, ce louveteau que j'ai pris est certainement la louve qui est restée attachée à moi plus tard. En repensant au rêve par la suite, je me suis demandé s'il était normal de voir des loups dévorer un chien. Ca me semblait assez étrange. Mais une petite recherche m'a rapidement montré que ça arrivait parfois. Même chez nous en France, les loups n'attaquent pas que les brebis et de temps en temps c'est un chien qui est retrouvé mort à moitié dévoré suite à une attaque de loup.

J'ai donc sans doute élevé ce petit loup qui en grandissant est devenu une belle louve. Je ne l'ai pas apprivoisée, un loup ne devient pas un chien, et je ne la laissais pas attachée ou à dormir dans une niche. Je la laissais libre de ses mouvements, mais elle restait malgré tout proche de moi. Je pense qu'il ne devait pas se passer plus de quelques jours sans que je ne la voie rôder dans les parages. Elle faisait partie de mon voisinage. Les montagnais ou innus étaient aussi des voisins agréables, et avec mon frère nous continuions à les voir, notamment celui qui nous racontait des histoires quand nous étions petits. Il vivait toujours à la réserve. Parfois nous le retrouvions avec un groupe des siens à l'écart de la réserve et nous partagions un repas. Nous parlions un peu leur langue. J'ai un souvenir où je les voyais cuire un œuf d'une manière particulière. Ils faisaient cuire un ragoût ou un bouillon dans une marmite sur le feu. Et puis ils cassaient l'oeuf au-dessus de la marmite bouillonnante. L'oeuf cuisait alors directement dans le bouillon.

L'un des indiens me semblait plus occidentalisé que les autres. Il portait un chapeau haut-de-forme et se faisait appeler par un nom français. Mais à côté de ça il continuait de chasser selon leurs traditions. Cet indien serait aujourd'hui un membre de ma belle-famille.

Dans le voisinage il y avait aussi le chercheur d'or dont j'avais déjà parlé dans les précédents articles, une vie passée de mon meilleur ami d'aujourd'hui. Il semble qu'il n'y ait jamais eu beaucoup d'or au Québec, mais celui-ci persistait à chercher, espérant sans doute découvrir un filon là où il n'y avait pas de concurrence. C'était un vieil homme. Il avait installé un campement sur son lieu de fouilles, et parfois nous allions lui rendre une visite sur place. Le confort était minimaliste. Une fois c'est sa fille que nous avons rencontrée là-bas. Une femme qui n'avait probablement pas l'habitude des endroits sauvages comme celui-là. Elle portait elle aussi une paire de lunettes et avait un prénom comme Alésia ou Alyssia. Aujourd'hui cette âme réincarnée est de nouveau la fille du même père, et c'est ma filleule.

J'ai eu d'autres visions fugaces de cette vie antérieure, des petites scènes assez vagues mais qui se rattachent toujours à des personnes que je connais aujourd'hui. J'ai eu par exemple l'image d'une automobile... Vous savez, un de ces bolides du début de l'aventure automobile, piloté par un personnage portant des lunettes comme un aviateur. Quelqu'un que je connaissais à coup sûr, un membre de la famille peut-être ? Ce pilote est dans le présent un cousin amateur de sensations fortes. Pas vraiment surprenant ! Mais d'où vient cette vision ? On ne devait pas trouver beaucoup d'automobiles dans la forêt de la côte nord au début du 20e siècle. Mais Jo se rendait parfois à la ville, forcément. Il fallait bien faire son commerce, se ravitailler et notamment en munitions pour sa carabine. Or vers 1910, suivant la tendance mondiale, on sait que plusieurs firmes produisaient déjà des automobiles en Amérique du Nord, y compris au Québec, et que ce mode de transport s'est rapidement répandu. Dans ma vie de Jo je suis mort quelques années avant 1910, mais il n'était pas improbable de voir apparaître une automobile aux alentours de la ville. Si je me rendais en ville c'était peut-être pour vendre des fourrures, le cœur de mon activité de trappeur. Je me suis vu dans une bâtisse de bois avec deux personnes, un couple avec qui je devais négocier ma marchandise. Ce couple fait aujourd'hui partie de mes amis dans le cercle des dessinateurs. L'endroit où je les ai vus dans ce souvenir était certainement un comptoir de la Compagnie de la Baie d'Hudson. Cette compagnie avait à l'époque le monopole de la traite des fourrures dans presque toute l'Amérique du Nord, et tous les trappeurs devaient traiter avec elle, ils n'avaient pas le choix. La Compagnie installait des comptoirs un peu partout, et ils y envoyaient des commerciaux qui en étaient responsables. Le couple que j'ai vu était peut-être de ces commerciaux.

Dans une autre régression, je cherchais un lien avec mon deuxième fils actuel. Je l'ai vu alors dans la peau d'un jeune homme portant un chapeau comme ceux des cowboys. Il était en train de pagayer. J'étais avec lui et nous étions dans un canoë en train de naviguer sur l'eau, tout proche de la côte. L'environnement était plutôt froid, et avec l'indice du chapeau de cowboy, je savais que ça ne pouvait être que ma vie de trappeur en Amérique du nord. Soudain au bord de la rivière j'aperçois des pingouins. Et plus loin c'est même un ours blanc qui fait son apparition ! Nous avions dû naviguer loin vers le nord. La régression ne m'en montra pas plus, et je me posais des questions. La côte nord du Québec où se situe ma vie de Jo est une région nordique, mais pas au point de voir des pingouins ou des ours blancs, ce n'est tout de même pas une région polaire. Du moins c'est ce que je croyais. Par la suite je me suis documenté sur la question. Il est vrai qu'en tant normal pour voir ces animaux polaires il faudrait voyager plusieurs centaines de kilomètres le long de la côte vers le nord en partant de la région de Betsiamites où vivait le trappeur. C'est faisable en canoê mais ce serait un long périple de plusieurs semaines aller et retour. Par contre en certaines périodes où le climat s'y prête, il s'avère que des colonies de pingouins descendent vers le sud et vont jusque dans la région de Jo. Et pour les ours blancs c'est pareil, en certaines périodes on peut parfois en apercevoir qui descendent loin de leur région arctique. Même si les ours n'allaient peut-être pas jusqu'à Betsiamites, en canoë un voyage de seulement quelques jours pouvait alors permettre d'en voir. Ce n'est donc pas impossible, mais il reste la question du pourquoi. Quelle pouvait être la raison d'un tel voyage ? J'ai eu la sensation que le jeune homme au chapeau de cowboy était peut-être un chasseur lui aussi. Ce périple était-il lié à la chasse ? Une association entre lui et moi pour rapporter un trophée particulier ? Tout est envisageable.

J'en viens maintenant à la fin de cette vie. Comme vous le savez si vous avez lu l'article 2- le trappeur, dans cette incarnation je suis mort jeune d'un accident dans la forêt en plein hiver. Je n'avais pas plus de 24 ou 25 ans. J'avais découvert un homme agonisant dans la neige au cœur de la forêt et j'ai tenté de le sauver en l'emmenant là où on pourrait le soigner. Mais cela causa ma perte car alors que je transportais cet homme avec moi, le sol neigeux s'effondra sous mes pieds et je fis une chute impressionnante jusqu'au bord de la rivière. Allongé sur la rive de galets je ne pouvais plus bouger, et c'est là que je mourus, loin de tous secours.

Des années après la régression qui m'avait fait revivre cette scène, je l'ai finalement revécue dans une nouvelle régression. Du moins la toute fin de l'histoire. Il est assez rare que je revive des scènes déjà vues, mais quand ça arrive ça apporte généralement quelques éclaircissements sur le sujet. En effet dans une séance de régression récente, je me suis retrouvé de nouveau allongé sur cette plage de galets au bord de la rivière Bersimis. La différence avec la première fois où j'avais revécu cet épisode, c'est que cette fois je crois savoir pourquoi il m'était impossible de bouger. J'étais blessé, le genou droit disloqué ; peut-être la colonne vertébrale touchée aussi. Mais ce n'est pas ce qui m'a tué. Ce qui a eu raison de moi alors, c'est le froid. Un froid qui me pénétrait, de plus en plus intense au fil des heures, à attendre la fin d'une agonie interminable. Lorsque la vie a quitté mon corps, ma conscience s'est lentement élevée comme un ballon qui s'envolait. J'ai gardé en moi cette sensation de froid absolu alors que je quittais le plan matériel. Et j'ai eu cette pensée : « Dans ma prochaine incarnation je veux aller au chaud. Je ne veux plus vivre dans le froid. Je veux de la chaleur.»... La suite était vague mais m'a donné tout de même des informations intéressantes. Dans la pénombre de l'après-vie, dans un temps indéfini après cette mort, j'ai eu une vision d'une de mes âmes-soeurs, celle qui deviendrait mon épouse aujourd'hui. A cette époque elle vivait déjà une incarnation en Afrique noire. Je l'ai vue, une femme vivant dans un pays tropical. C'est là que je voulais aller aussi. Et j'ai alors eu l'intuition que je me réincarnerais en un de ses enfants, une petite fille.

J'aurais eu une incarnation en Afrique après ma vie de trappeur ? Je l'ignorais alors, et c'est une toute nouvelle vie antérieure que je découvrais, une qui devrait se situer juste avant ma vie actuelle. Ce serait ma deuxième vie en Afrique noire, mais l'autre était ancienne. Savoir que ma vie juste précédente se situait en Afrique, ça a beaucoup de sens par rapport à ma vie présente. Et je me demandais toujours pourquoi depuis 500 ans j'avais toujours moins de 50 ans entre deux vies passées, et pourquoi j'avais un « trou » de 70 ans entre ma vie de trappeur et ma vie actuelle. Tout s'explique. Mais j'en reparlerai certainement une prochaine fois. Pour le moment ce qui m'intéresse, c'est de constater que cette incarnation africaine résulte d'un choix clair, une pensée émise juste au moment de quitter l'incarnation précédente. J'avais déjà tenté d'en savoir plus sur la manière dont le choix de l'incarnation se fait (voir l'article 23- la guérisseuse africaine), mais je n'avais pas obtenu d'information probante. Là, alors que ce n'était pas l'objet de ma régression au départ, j'avais enfin quelque chose d'intéressant à ce sujet. Un désir clairement émis par l'âme après la mort peut donc être un critère de choix d'incarnation. Ce qui est évident aussi, mais ça je le savais déjà d'après mes conclusions sur les tribus d'âmes, c'est qu'on va souvent rejoindre dans l'incarnation des âmes que l'on connaît de près. La question était de savoir si c'est un choix délibéré ou non. Ca pourrait être une obligation morale ou un besoin inflexible lié au karma. En tout cas il semble que ça soit donc, au moins parfois, un choix conscient. Très intéressant ! Je m'étais souvent demandé si avant de mourir dans cette vie on pouvait émettre un souhait pour notre prochaine incarnation (je voudrais me réincarner en Inde, ou en femme, par exemple), est-ce qu'il serait possible après la mort de poursuivre ce souhait jusqu'au bout ? Il y a bien des choses qui pourraient rendre ce souhait impossible à réaliser. Mais on voit que notre conscience a tout de même son mot à dire et que ses choix peuvent s'imposer. Je sens que certains d'entre vous vont déjà s'imaginer leur prochaine incarnation !...

Interview d'Athina Odias

Plusieurs fois déjà sur ce blog, j'ai eu l'occasion de publier des interviews de personnes qui ont retrouvé des souvenirs de vies antérieures et qui n'hésitent pas à en parler publiquement, que ce soit à travers des livres ou sur internet via des forums, groupes facebook, etc: pastlivesproject.blogspot.com/search/label/Interviews.
Aujourd'hui je renouvelle l'expérience. Cette fois je souhaitais vous proposer un échange avec quelqu'un qui a non seulement retrouvé certaines de ses vies antérieures, mais qui sait aussi lire vos vies passées et qui en a fait son métier. Chemin de vie et contrat d'âme sont sa spécialité. J'ai le plaisir et l'honneur de vous présenter Athina Odias...

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- Bonjour, pourriez-vous nous dire qui vous êtes, vous présenter vous et votre activité en quelques mots ?

Athina Odias:

J’ai eu une vie très classique avant d’exercer ce métier : doctorat, entrée dans la vie active avec un métier « normal », puis m’ennuyant dans mon travail alimentaire, j’ai souhaité changer de voie à travers un premier master en psychologie et un deuxième en civilisation grecque moderne. En décidant de devenir médium professionnelle, j’ai volontairement « enlevé » l’aspect voyance de mes propositions de consultation pour quasiment me concentrer que sur le contrat d’âme / chemin de vie qui est ma spécialité. La deuxième étant le soin énergétique, que pour le moment je n’exerce pas par choix personnel.

- Vous êtes aujourd'hui médium professionnelle spécialisée dans la réincarnation (voir votre site athinaodias.com). Vous aviez un talent depuis très longtemps, mais vous avez eu donc une autre vie professionnelle auparavant. Quelles sont les motivations qui poussent à changer de vie et à faire de son talent un métier ?

Athina Odias:

Je ne peux pas répondre concernant mes confrères, quant à moi, c’est tout simplement devenu une évidence, quasiment du jour au lendemain. J’ai trouvé « normal » de quitter mon poste de fonctionnaire où j’étais cadre A pour me rendre utile aux autres. Non pas que je ne l’ai pas été lorsque j’ai exercé mes nombreuses professions (police, douane, dépression, pardon répression des fraudes, et finances publiques, ainsi que les postes dans le secteur privé animateur sportif, secrétaire et aide-comptable), mais il manquait un petit quelque chose d’inexplicable que je n’ai jamais trouvé dans ces métiers terre-à-terre. En fait, je ne l’explique pas, c’est tout naturel pour moi.



- Personnellement je vous ai connue grâce à vos articles sur annuaire-voyance-symphony.com. Vous y exposez les vies antérieures et les chemins de vie de célébrités. Je trouve ça fascinant. A travers mes régressions je ne vois que mes propres vies antérieures ou celles des personnes que j'ai côtoyées. Sans dévoiler tous vos secrets, comment parvenez-vous à « lire » les vies antérieures d'autres personnes ?

Athina Odias:

En fait, je n’ai pas de secrets, je me concentre et je le vois / sens / ressens / entends, etc. Je n’ai besoin d’aucun support, juste d’un peu de calme et de temps pour expliquer et transmettre les informations. Cela fonctionne à distance également à condition d’avoir une photographie (de préférence récente) ou une vidéo, mais j’ai moins de détails qu’en face à face, seulement des grandes lignes.


- Vous dites avoir eu ce talent depuis toute petite. Pourriez-vous expliquer un peu comment cela s'est manifesté, et comment vous avez découvert l'univers des esprits et de la réincarnation ?

Athina Odias:

Je ne me rappelle pas de la première manifestation, je sais simplement que je l’ai depuis toujours, du moins dans cette vie-là ! Pour moi c’était naturel de voir des esprits et de les entendre, mais je me suis vite rendue compte que j’étais bien la seule, alors j’ai gardé cela pour moi. J’ai eu cette chance que mes parents étaient divisés sur la question (l’un y croyait et l’autre pas du tout), par conséquent, ils m’ont simplement expliqué d’être prudente, car les moqueries blessent particulièrement les enfants et personnes vulnérables. Ce qui est sûr, c’est d’avoir grandi avec et mes premiers souvenirs sont très éparses et flous sur ce sujet (comme sur les autres d’ailleurs) lorsque j’avais environ 3 ans.


- « 
C’est en Grèce antique que tout a commencé pour mon âme », dites-vous sur votre site. Vous avez donc une connaissance de vos propres vies antérieures. Est-ce que vous accepteriez de nous en parler un peu ? Quelles ont été les premières visions de vos vies passées ? Celles qui vous ont marquée ou ont changé votre vie actuelle ?

Athina Odias:

Je ne connais pas toutes mes vies antérieures, qui d’ailleurs ne m’intéressent que dans la mesure où elles m’apportent actuellement (dans cette vie-là). J’en ai visualisé succinctement environ une cinquantaine, vu une scène ou deux d’environ une vingtaine et approfondi « seulement » cinq ou six. De mémoire, la première vie remontée à la surface de ma conscience a été celle d’un mercenaire / soldat lors de la guerre de 100 ans. Mais la plus importante qui m’aide actuellement et pour longtemps, celle où j’ai le plus de détails concerne UNE de mes vies en Grèce antique (j’en ai eu plusieurs). En fait, par des heureuses coïncidences qui n’en sont pas, retrouver les existences passées intervient pour moi au moment EXACT où j’ai un besoin spirituel de faire le point / comprendre / progresser / apprendre. Par exemple, il a été très intéressant pour moi, pendant plusieurs années d’approfondir plusieurs vies de soldat fidèle / compagnon de route à une période clef de mon passé (dans cette vie actuelle), plus jeune où j’avais besoin de comprendre la notion de loyauté, de respect de la parole donnée et de trahison.


- Dans votre métier vous communiquez avec les guides spirituels. Vous dites que le vôtre s'appelle Zeus. C'est assez surprenant. Le monde spirituel serait-il donc peuplé de dieux païens ? Les anciennes religions ne seraient-elles finalement que le reflet d'une certaines réalité ?

Athina Odias:

Je ne sais pas ! Mon guide a un nom imprononçable aux standards humains car les cordes vocales ne reflètent pas ce type de « sons ». Donc, comme je ne pouvais pas le dire physiquement parlant, je lui ai suggéré de me donner un nom plus « terrestre » et il m’a répondu « le père de toute choses » (il a de l’humour). Nous avons donc convenu d’opter pour le roi des Dieux de l’Olympe vu ma passion pour la mythologie grecque. J’aurais pu le nommer « Jean » ou « Xtzaoltfegs » cela aurait été la même chose. L’importance étant l’énergie qui se dégage lorsque je l’appelle. Mon guide ne répond pas avec moi au nom de « Zeus » mais de Dias, qui est l'équivalent en grec moderne.


- Pensez-vous que la recherche de ses vies antérieures, de la communication avec ses guides spirituels, soit importante dans notre vie présente ? Qu'il faille partager nos expériences ? Que peuvent-elles apporter à un niveau personnel ou à un niveau sociétal plus large ?

Athina Odias:

Me concernant elle est vitale et fait même partie de mon chemin de vie / contrat d’âme. En général je ne parle pas de mon vécu antérieur, tout simplement car il est personnel et ma route ne concerne que moi, personne ne peut l’emprunter à ma place. Pour répondre à votre dernière partie de la question, je pourrais presque en écrire un livre axé aussi bien sur l’ésotérisme que sur la psychologie. Disons pour faire très court et très caricatural, que le bénéfice de connaître ses vies antérieures n’a de sens que si la personne accepte de s’ouvrir à ce type d’informations (sans pour autant y croire, j’ai eu des athées dans mon cabinet), avec une plus grande connaissance de soi, même si ce n’est bien sûr pas indispensable de passer par cette étape inhabituelle.


- Est-ce que vous souhaitez ajouter un petit mot personnel ?

Athina Odias:

Beaucoup de personnes n’éprouvent tout simplement jamais le besoin de faire le point spirituel. Soit elles n’en n’ont pas l’envie, soit elles n’en ont pas le « luxe » (je pense à des Indiens pauvres de villages ruraux par exemple). Et celles qui le souhaiteraient n’ont pas forcément besoin de mes services professionnels. C’est important de le souligner, car tout le monde n’a pas pour but de chercher à comprendre le pourquoi spirituel dans cette vie-là. Il est clair que je m’efface dans ces cas, tout comme (ma deuxième formation universitaire dans ce domaine) tout le monde n’a pas besoin des services d’un psychologue dans sa vie.


- Un grand merci à vous.

33- les rêves et autres signes, parce qu'il n'y a pas que les régressions


J'ai décidé que cet article serait celui qui clôturerait le second livre publié à partir de ce blog. Bien sûr je continuerai quand même après cela à publier des articles, j'ai encore des choses à dire. J'ai actuellement moins de temps pour faire des régressions dans mes vies antérieures, mais je continue malgré tout occasionnellement et je découvre encore des choses que j'ignorais. Par ailleurs mes recherches dans le domaine de la spiritualité, de l'ésotérisme et du paranormal, ainsi que les rencontres que j'ai pu faire ces derniers mois en faisant la promotion de mon premier livre, m'ont appris énormément et ont encore fait évoluer mon point de vue sur le monde qui nous entoure. J'ai donc de quoi alimenter encore pas mal d'articles. Cependant, comme j'envisage de compiler ceux déjà écrits jusque-là dans un nouveau livre, il me faut bien lui apporter une conclusion. Je vais bien sûr évoquer dans ce chapitre quelques souvenirs retrouvés dans des régressions récentes, mais le sujet principal portera davantage sur les rêves et les renseignements que l'on peut obtenir par d'autres moyens que les régressions. Il faut être attentif à ces signes venus du monde spirituel et qui souvent nous sont adressés par des êtres chers se trouvant de l'autre côté du voile.

Le premier vecteur autre que les régressions et autres méditations afin d'obtenir des informations sur ses vies antérieures ou des communications avec le monde immatériel, c'est le rêve. Les rêves ont une importance plus grande qu'on l'imagine, car le rêve est le pendant nocturne de notre vie de la journée. Le jour notre esprit vit dans le monde matériel à travers le corps. Mais la nuit, lorsque le corps est endormi, l'esprit, lui, reste en éveil. Libéré pour un moment des contraintes matérielles et notamment des limites que lui impose le cerveau dans la journée, l'esprit a des capacités que l'on n'a habituellement pas en état de conscience. C'est pour ça qu'il est intéressant de se souvenir de ses rêves. Souvent au réveil, on ne se souvient pas de ses songes nocturnes. On n'a qu'une étrange sensation, comme un mot qu'on aurait sur le bout de la langue mais qu'on ne parvient pas à recracher. Se souvenir de ses rêves, ça se travaille. Quand on fait l'effort chaque matin dès le réveil de prendre quelques minutes pour essayer de se souvenir de ce dont on a rêvé la nuit, ça finit par payer. Les premières fois on n'a pas grand chose, et puis petit à petit notre inconscient s'habitue à mémoriser ses visions de la nuit et les souvenirs viennent plus facilement. L'étape supérieure, c'est de parvenir lorsqu'on est dans un rêve, à être conscient qu'on est en train de rêver. Là c'est plus compliqué, et personnellement je n'ai pas de méthode pour ça. Souvent en rêve je sais que je ne suis pas dans un monde matériel et du coup je suis capable de m'envoler ou de passer à travers les murs. Mais je ne prends pas vraiment conscience que je suis endormi dans mon lit et que je suis en train de rêver. Cependant je me souviens de deux fois où j'ai pris brusquement conscience que j'étais en plein rêve. Alors là c'est très fort car on prend carrément le contrôle de ce qui se passe. J'ai été capable par exemple de crier « stop ! » et de figer sur place toute une foule autour de moi. Le hic, c'est que cette prise de conscience a tendance à me réveiller et je n'ai pas le temps d'en profiter dans le rêve. Et pourtant c'est possible ! Il y a de plus en plus de personnes qui font ce genre de rêves qu'on appelle des rêves lucides. Il y a à ce sujet des communautés qui échangent leurs expériences sur internet. Ces expériences posent la question de la nature du rêve. Dans une vision purement matérialiste du monde, le rêve est juste une divagation, une création pure de notre cerveau dans un mode de fonctionnement en roue libre pendant le sommeil. Parfois, des rêves clairement liés à la journée qu'on vient de passer peuvent étayer cette théorie. Mais quand on commence à comprendre que notre univers matériel est le reflet d'un univers plus subtil et que notre corps est le véhicule d'un esprit issu de ce monde subtil pour évoluer dans la matérialité, le rêve prend une toute autre dimension. Le sommeil est un moment où l'esprit a la possibilité de se libérer provisoirement des contraintes du corps. Il lui reste attaché, il est incarné tant que le corps est en vie, et il ne se détache pas complètement de son enveloppe corporelle. Il ne redevient pas l'esprit pur qu'il est entre deux vies, et il reste très ancré au corps qu'il occupe en journée. Mais il peut s'en éloigner un peu. L'esprit explore alors un univers subtil, le monde astral, la partie du monde immatériel la plus proche de notre réalité. C'est un plan malléable, ou tout est possible, et c'est pourquoi l'esprit peut y recréer ce qu'il vit dans la journée. Il peut aussi y rencontrer d'autres entités qui vont jouer avec lui et prendre des rôles dans son rêve. Les éléments qui constituent le rêve proviennent le plus souvent de la vie présente, mais parfois l'esprit peut aller puiser dans les souvenirs de ses vies passées. Certainement aussi, les entités participant au rêve vont l'influencer. Certaines sont bienveillantes, parfois des anges gardiens ou des guides, mais d'autres peuvent juste vouloir jouer ou même être dotées de mauvaises intentions. C'est pour toutes ces raisons qu'il est très compliqué de décoder un rêve. Qu'est-ce qui vient de nous, de nos souvenirs de la vie présente ou d'une vie passée, de nos projections mentales, et qu'est-ce qui vient de l'intervention d'autres entités ? Ces explications que je donne sur les rêves ne sont certainement pas une vérité absolue. Ce sont les conclusions que je tire en comparant mes propres expériences avec celles d'autres explorateurs des rêves.

Il y a des rêves qui m'ont permis de compléter des souvenirs de vies antérieures, et d'autres qui m'ont permis de découvrir de nouvelles vies. Par exemple dans l'article 23- la guérisseuse africaine, j'évoquais un rêve où je m'étais retrouvé face à des hippopotames nains s'ébattant dans une rivière. Par la suite il m'a semblé assez clair que cette vision devait être la réminiscence d'une vie antérieure. L'habitat de l'hippopotame nain étant localisé en Afrique de l'ouest, j'ai associé cette scène à ma seule vie passée connue dans cette région.
Un autre rêve m'a donné des éléments qui me semblent venus d'une vie antérieure. Dans une séquence j'y voyais des lévriers, ce qui semblait n'avoir rien à voir avec le début du rêve. Puis à la suite je me retrouvais devant la façade d'une bâtisse de style 17e ou 18e siècle. C'était comme un bâtiment public ou administratif. Si vous vous en souvenez, j'ai déjà parlé précédemment de courses de lévriers, c'était dans l'article 20 sur ma vie antérieure de Sir Hoghton au 18e siècle. Dans cette vie-là j'avais été un élu et occupé au moins un poste administratif. Les lévriers et le bâtiment aperçus en rêve correspondent clairement à cette vie. Je le sais car j'avais déjà connaissance de cette vie antérieure avant de faire ce rêve, et j'ai donc pu isoler ces éléments et les associer à cette vie. La difficulté est de savoir si ce sont des souvenirs de vie antérieure spontanément apparus en rêve, ou si j'en ai rêvé parce que j'avais déjà retrouvé cette vie en régression. Et si je n'avais eu aucune connaissance de cette vie antérieure, aurais-je fait le même rêve ? Mais si ça avait été le cas il aurait été quasiment impossible de discerner dans le rêve ce qui provenait d'une existence passée.

Pourtant, il est parfois possible d'envisager qu'un rêve soit en relation avec une vie antérieure même si on n'a pas connaissance de celle-ci. Je prends un exemple précis. Il m'est arrivé une fois de faire un rêve dont il ne me restait qu'une seule image forte au réveil : celle d'un talon ensanglanté. Je ne parvenais pas à me souvenir du reste du rêve, la seule chose qui me restait en tête c'était cette vision nette d'un talon plein de sang, sans doute entaillé. J'ai fini par être convaincu que cette image était le souvenir d'une vie antérieure qui s'était manifesté dans mon rêve. Mais j'ignorais à quelle vie passée ce souvenir pouvait être associé. Je connaissais beaucoup de mes vies antérieures à ce moment-là. J'ai donc décidé de faire une régression focalisée sur ce rêve. Et ça a donné un résultat probant. La régression m'a donnée de nouveau l'image du talon ensanglanté, mais j'ai pu avoir plus de détail. J'ai vu que ce talon, le mien, a été entaillé volontairement avec une lame pour le faire saigner. Mais pourquoi faire ça ? me suis-je dit. Immédiatement mon esprit retourna alors en arrière, et je vis un serpent me mordre au talon. Je portais des sandales et j'étais dans un décor sablonneux. De quelle vie s'agissait-il donc ? J'eus alors la réponse par plusieurs images. Je me vis dans un petit bateau à voile triangulaire sur un fleuve, et je pensai au Nil. Il me semblait faire un voyage du sud vers le nord. J'aperçus des pyramides au loin et l'idée du Nil fut donc confirmée. J'eus même la vision du sphinx, la très célèbre statue monumentale de Guizeh. La seule différence étant qu'au lieu d'avoir une tête d'homme il avait une tête de lion. Mais pas de doute possible, tout ce que je voyais provenait d'une vie antérieure en Egypte. J'étais excité et un peu perplexe. J'avais déjà retrouvé de nombreuses vies à ce moment-là et je ne m'attendais pas à en découvrir une nouvelle. Je me demandais à quelle époque se situait cette vie. La civilisation antique égyptienne a tout de même duré au moins 3000 ans. J'avais peu d'indices mais il y en avait un qui occupait mon esprit : le sphinx à tête de lion. Là je dois avouer que j'avais déjà vu auparavant un documentaire télé dans lequel des scientifiques prétendaient que le visage actuel du sphinx avait été resculpté sur la tête d'origine de la statue. Et ils avaient supposé que la tête originelle du gardien des pyramides était celle d'un lion. Mais ce n'était qu'une hypothèse, et j'étais donc un peu surpris d'avoir vu ce sphinx-lion dans ma régression. Cela dit, cette vision me disait une chose, c'est que cette vie antérieure se situait dans la période la plus ancienne de la civilisation égyptienne, celle qu'on connaît malheureusement le moins. Pour revenir à ma réflexion initiale sur les rêves, voilà donc une vie passée qui a été suggérée par un élément vu initialement dans un rêve. Le talon ensanglanté trouve une explication dans le fait qu'on l'ait entaillé suite à une morsure de serpent. Entailler la partie du corps mordue par un serpent pour tenter d'en évacuer le sang contaminé par le venin était une pratique courante dans les temps anciens. Rien d'étonnant à ça. Et des serpents venimeux, il y en a en Egypte : la vipère et le cobra. Donc la scène se tient complètement, et elle s'est imposée avec une telle clarté que je ne peux pas la remettre en doute. La seule interrogation qu'il reste, c'est que j'ignore si cette entaille a fait son effet et a neutralisé le venin, où si je suis finalement mort de cette blessure. En tout cas, ce rêve qui m'a révélé une vie antérieure que j'ignorais jusque-là m'a sérieusement conforté dans l'idée que les rêves peuvent nous donner des informations sur ce qui dépasse notre vie terrestre actuelle : nos vies antérieures, mais aussi l'entre-deux-vies et l'au-delà.

Avez-vous remarqué que le plus souvent dans nos rêves on se trouve en relation avec des personnes que l'on connaît dans notre vie éveillée ? Personnellement dans mes songes je me retrouve régulièrement avec mon épouse, mes enfants, des membres de ma famille ou même des collègues de travail. Quelles que soient les circonstances du rêve, mes relations avec eux sont généralement les mêmes que dans la vie de tous les jours. Rien de plus normal. Ce qui est étonnant, c'est quand vous vous retrouvez en rêve en présence de personnes que vous ne connaissez pas, mais avec qui vous agissez comme s'ils étaient de vieilles connaissances. Ca ne vous est jamais arrivé ? Moi si, et même de plus en plus ces derniers temps. Un rêve de ce type en particulier m'a laissé l'image d'une femme. C'était un rêve long et complexe, et je me souvenais à peu de choses près de tout son déroulement alors que souvent il ne me reste que quelques images ou tout au plus une scène complète. A un moment du rêve, je me suis retrouvé à un repas autour d'une table. Plusieurs convives étaient autour de cette table, mais pour la plupart je ne les connaissais pas. Du moins leur apparence ne réveillait aucun souvenir de ma vie présente, et pourtant j'agissais et je discutais avec eux comme si c'étaient des amis de longue date. Notre discussion semblait porter sur quelque chose d'important mais j'ai été incapable de me souvenir à mon réveil de quoi il s'agissait. Ce qui me restait de ce repas, c'était surtout l'image d'un des convives, une femme, qui s'imprima dans ma mémoire plus que les autres. Cette femme était mince et avait les cheveux courts, très clairs, presque blancs, et je n'aurais pas su lui donner un âge. Mais il y avait quelque chose de familier en elle que je n'arrivais pas à m'expliquer, comme si je la connaissais. Qui sont ces personnes sorties de nulle part ? Des créations de notre esprit ? Je ne crois pas. Je pense que lorsque nous rêvons, notre esprit se libère plus ou moins du monde matériel et entre en relation avec le monde spirituel. C'est ce que nous disent de nombreux mystiques. La nuit notre esprit est actif dans le monde spirituel, et nous pouvons rencontrer beaucoup d'entités. Ca peut être des entités inconnues, malveillantes ou bienveillantes, ou bien des entités que notre esprit connaît. Toutes les âmes qui gravitent autour de notre tribu d'âmes ne sont pas toutes incarnées ici et maintenant. Certaines sont entre deux vies, parfois décédées depuis longtemps et pas encore prêtes à se réincarner. Notre esprit conscient n'en a aucun souvenir, mais la nuit lorsqu'il se libère de son corps, il se souvient partiellement et c'est pourquoi certains êtres peuvent nous sembler familiers. Ils peuvent être ce qu'on nomme ici-bas des anges gardiens, des guides spirituels, ou simplement des entités amies. Certains auteurs expliquent que la nuit est le moment où l'esprit peut faire le bilan de ses journées avec ses proches du monde spirituel, ou même échafauder des projets pour l'avenir avec eux. Est-ce que le repas entre amis de mon rêve était un événement de ce genre ? Et qui était cette femme ?
La question de l'identité de cette femme s'est posée à moi pendant une longue période après ce rêve, et ce d'autant plus que je commençais à la voir dans mon processus de régression. Souvenez-vous, dans ce processus (voir l'article 9- vos vies passées), juste avant de plonger dans le tunnel temporel, vous devez invoquer une protection qui peut être envoyée par un de vos esprits protecteurs, anges gardiens ou guides spirituels. Jusqu'à ce rêve, je visualisais à cet instant-là mon défunt grand-père, que j'avais identifié comme un ange gardien de la famille depuis bien longtemps, et plus récemment mon petit frère décédé. Mais à partir du moment où j'ai vu cette femme familière en rêve, elle a commencé par la suite à s'imposer malgré moi dans cette séquence de mes régressions. J'ai alors essayé de lui parler, de lui poser les questions qui me taraudaient : « Qui es-tu ? Est-ce que tu es mon guide spirituel ? » Cette question ne s'est pas posée par hasard, car à cette période je commençais à faire une différence entre anges gardiens et guides spirituels. J'étais à un moment où je sentais que je piétinais un peu dans mes recherches, et je me demandais où tout ça allait me mener. J'avais alors davantage besoin des lumières d'un guide spirituel que de la protection d'un ange gardien. Et je me suis dit que cette femme qui se présentait à moi à cet instant pouvait peut-être être ce guide. Son sourire énigmatique ressemblait à un oui pour moi ; elle était certainement ce guide. Et lors d'une de ses premières apparitions un prénom surgit de nulle part : Susanna.
Immédiatement j'ai associé ce prénom à ma vie passée de Sir Hoghton en Angleterre. Je savais alors d'après des biographies et arbres généalogiques que dans cette vie j'avais été marié trois fois. J'avais déjà identifié mes deux premières épouses, je savais qu'aujourd'hui elles étaient réincarnées près de moi. Mais j'ignorais si la troisième avait un lien avec ma vie actuelle. Or elle s'appelait Susanna. La femme que j'avais vue en rêve et qui venait se montrer dans mes séances de régression était-elle la même Susanna ? Elle n'avait pas le look d'une femme du 18e siècle avec sa coupe plutôt moderne aux cheveux courts. Mais après tout, on n'a pas forcément dans le monde astral la même apparence qu'on avait dans sa vie terrestre. Je voyais généralement mon grand-père comme un vieil homme qu'il n'a jamais été puisqu'il est mort assez jeune ; et mon frère avec des cheveux très longs qu'il n'avait pas dans la vie puisqu'il était militaire. Et puis Susanna avait certainement vécu d'autres incarnations depuis le 18e siècle. J'ai fini par être convaincu que la Susanna anglaise était bien la femme de mon rêve, celle qui semblait être un guide spirituel. Ce prénom ne m'avait pas été communiqué par hasard. Dans ma vie passée de Sir Hoghton, c'est à un âge avancé que j'ai épousé en troisième noce Susanna. J'avais alors 58 ou 59 ans, et elle à peine 28. Elle était la fille de Thomas Butterworth, l'un des plus gros commerçants de la région du Lancashire. Malgré la différence d'âge ce mariage durera 30 ans, jusqu'en 1768 âge de mon décès. Susanna quittera le monde des vivants à peine 4 ans plus tard. Il était excitant de penser que cette femme était aujourd'hui toujours proche de moi, bien que dans l'autre monde. Elle avait certainement préféré ne pas s'incarner en même temps que moi, afin de pouvoir me conseiller et me guider depuis l'au-delà.
 Je me suis alors interrogé sur les autres incarnations de Susanna. Et c'est alors que je me suis souvenu qu'une de mes arrière-grand-mères s'appelait Suzanne. Elle était la mère de mon grand-père, celui-là même qui veillait sur ma famille depuis son décès. Il ne serait pas idiot que ces deux-là travaillent ensemble dans l'autre monde pour veiller sur leurs descendants et les guider. Mais je n'ai pas connu Suzanne dans ma vie actuelle, elle est décédée avant ma naissance. Associer Suzanne et Susanna, imaginer qu'elles soient une seule et même entité, était tentant. Elle aurait vécu deux vies terrestres avec un prénom similaire, ce qui arrive assez souvent. Mais j'hésitais beaucoup à confirmer cette association. Je ne voulais pas aller vers une fausse piste. Cette idée, cette supposition, me tritura l'esprit encore longtemps. Un matin, alors que je méditais en marchant le long d'un cours d'eau (et oui, il m'arrive de méditer en marchant, mais je garde ça pour de prochains écrits), cette question était encore au centre de mon esprit. Je savais que la méditation était capable de m'apporter une réponse. Quand on vide son esprit de tout jugement et influence, une réponse claire peut apparaître. Et c'est ce qui s'est passé. Ma pensée en était à « oui, peut-être, mais non... », et subitement en un instant cette hésitation a été balayée et l'évidence est apparue. Bien sûr, c'était Suzanne ! Cette réponse s'est imposée comme si on me l'avait soufflée. Comme si Suzanne elle-même était à côté de moi et me confirmait en souriant que Susanna, mon guide spirituel, c'était elle. J'avais enfin cette conviction. Je me sentis d'un seul coup comme libéré.
Mais comme si cette conviction ne suffisait pas, j'eus peu après un autre signe. Quelques jours plus tard à peine, alors que j'assistais à un concert en plein air, le groupe de rock sur scène se préparait à entamer une nouvelle chanson et le chanteur annonça le programme au micro à peu de choses près comme ceci : « une chanson pour une fille spéciale... Suzanne ». C'était le titre et le refrain de la chanson et ce prénom résonna alors dans tout le parc pendant plusieurs minutes. Je souris en adressant une pensée à celle qui devait bien rigoler là-haut, fière de son petit clin d'oeil. Je n'avais plus besoin d'autre signe, merci.
Ce cheminement depuis le rêve où j'ai vu Susanna ou Suzanne pour la première fois montre différentes manières dont on peut recevoir des signes du monde spirituel. Ce ne sont certainement pas les seuls, mais je me sens déjà chanceux d'avoir reçu des informations par ces différents canaux. Ce sont des signes subtils qu'on peut très facilement ignorer si on est ancré dans le quotidien du monde matériel ou hermétique au spirituel. Il faut juste être ouvert et prêt à recevoir. Et alors on reçoit. D'ailleurs, juste après avoir écrit le paragraphe ci-dessus, j'ai eu un autre de ces signes. Le soir même, alors que je suivais du coin de l'oeil une émission musicale en faisant autre chose, un reportage s'attarda sur une jeune chanteuse qui m'était inconnue et dont le nom d'artiste était simplement, je vous le donne dans le mille, Suzane... Alors même que je venais de travailler sur cet article ! Une coïncidence étonnante qui avait du sens pour moi, ce qu'on appelle une synchronicité. Les synchronicités sont certainement les messages de l'autre monde les plus simples à percevoir quand on y prête attention.



Quelques temps plus tard, j'ai tenté une régression en choisissant de me focaliser sur Susanna, pour voir ce qui allait en résulter. Allais-je nous voir en mari et femme dans notre vie passée en Angleterre ? C'était très probable. Ou alors est-ce que j'allais découvrir autre chose ?... Pour ça, je n'ai pas été déçu !
Cette régression m'a immédiatement donné l'image d'une religieuse, en habit sombre avec une coiffe sur les cheveux. C'était Susanna, bien sûr. Elle se trouvait dans une communauté religieuse au sein d'un bâtiment de pierre. Une religieuse ? Ce n'était certainement pas mon épouse anglaise. Je fis alors attention à moi, et je me rendis compte que j'étais un guerrier viking. C'était donc ma vie passée de Thorbjörn (voir les articles 5 et 29; aujourd'hui je pense que le prénom était plutôt Thorgorm, plus proche de ce que j'avais entendu, mais j'expliquerai pourquoi une prochaine fois). J'étais accompagné de mes frères d'armes de la bande de pillards dont je faisais partie. Nous mettions à sac un couvent, peut-être en Normandie ou ailleurs. Le pillage s'accompagnait de viols sur les religieuses. Pourquoi se priver de ce plaisir ? Nous n'avions aucun respect pour cette religion chrétienne qui nous était étrangère. Notre chef Hrolfr avait jeté son dévolu sur ce couvent, et décida que nous y passerions l'hiver. Les religieuses étaient soumises à notre volonté et nous feraient une excellente compagnie. Elles devinrent nos esclaves pour la saison froide. Je devins particulièrement proche de celle qui deviendrait Susanna dans une autre vie. Je crois bien que ça devenait même un peu trop sentimental. Et cet attachement pour elle se retourna contre moi. Je n'ai pas eu la vision des évènements en détail, mais j'ai compris qu'à la fin de l'hiver, alors que nous nous préparions à quitter le couvent, Hrolfr ordonna de tuer toutes les religieuses. Je n'étais pas d'accord avec cet ordre mais notre chef était sans pitié. Je pris alors la décision de désobéir, et j'aidai ma captive à s'enfuir. Lorsqu'il l'apprit, notre chef était furieux. Je devais m'attendre à une punition mais je n'en vis pas plus dans cette régression. Elle s'arrêta là. Au lieu de voir une scène heureuse entre mari et femme, ce que je m'attendais plus ou moins à voir d'après mes conclusions, voilà que la régression m'amena plutôt une histoire glauque, pleine de violence et de cruauté ; mais aussi quelque chose qui constitue peut-être le début d'une relation entre Susanna et moi.

Je n'en sais pas plus sur elle aujourd'hui. Mais c'est déjà beaucoup. Vous voyez donc que dans ce que j'ai raconté dans cet article les régressions n'ont pas été les déclencheurs de mes découvertes, mais des éléments de confirmation ou des compléments. Ce sont d'autres perceptions qui m'ont amené des indices, des petites choses qui ont provoqué un questionnement ou une prise de conscience. Les régressions dans les vies antérieures ne sont plus mon seul moteur de recherche. Et d'ailleurs mes recherches ne se cantonnent plus seulement aux vies antérieures et à la réincarnation. L'au-delà, la véritable nature de l'univers, les différentes formes de vie et de conscience, les raisons de nos incarnations sur Terre, etc... Il y a tant à explorer, à découvrir, que plus je cherche et plus le champ de recherche s'élargit. Faites vous aussi un premier pas sur ce chemin, pas forcément le même que le mien, car on peut aborder la voie de la connaissance et de la spiritualité de différentes manières, et vous verrez que votre vie en sera bouleversée. Le chemin n'est pas simple, il y a des hauts et des bas, des joies et des doutes, et même si parfois on a l'impression de plonger dans le vide, je crois que c'est notre devoir et notre destin d'aller dans cette direction.

32- l'homme du néolithique, avant la civilisation



C'est une époque reculée. La civilisation n'a pas encore dénaturé la plaine herbeuse, la forêt aux alentours et le lac où se situe mon village. Ici le climat est doux et la nature est encore vierge. C'est presque un petit coin de paradis. Seules quelques maisons de bois montées sur pilotis montrent que l'homme habite sur la rive de l'immense étendue d'eau. Je suis grand et plutôt roux, barbu, et je porte des vêtements de peau cousue. Avec d'autres membres du clan, nous pêchons le poisson pour nourrir la communauté. Nous descendons les pieds dans l'eau jusqu'aux mollets, parfois jusqu'aux cuisses. Nous avons de grands filets que nous jetons à la surface de l'eau puis que nous ramenons en espérant attraper de bonnes prises.

Cette scène plutôt bucolique, je l'avais déjà décrite auparavant (voir l'article 7- les vies simples). Elle décrit un épisode quotidien d'une vie passée que je situe au néolithique dans une communauté d'un village lacustre. Par « lacustre », j'entends qui vit au bord d'un lac, et pas forcément sur l'eau en permanence. Les maisons étaient construites sur les berges mais montées sur pilotis afin de prévenir les crues saisonnières inévitables. C'était une époque où les hommes étaient très dépendants et respectueux de la nature et de ses cycles. Je la situe au néolithique, car selon les scientifiques c'est à cette période que les êtres humains sont devenus sédentaires en construisant des villages « en dur », permanents. Etymologiquement « néolithique » signifie « pierre nouvelle » par opposition à « paléolithique » « pierre ancienne » qui est la période précédente. Avant les pierres étaient taillées, alors qu'au néolithique elles sont polies. Cela dit, vous savez maintenant que certains souvenirs de mes vies antérieures les plus anciennes m'amènent à remettre en question ce que l'archéologie nous a inculqué. Je ne suis donc pas certain que ce découpage temporel paléolithique-néolithique soit pertinent. Plus les scientifiques cherchent et plus ils font reculer le début du néolithique. On se rend compte petit à petit que les êtres humains étaient déjà avancés à une époque plus reculée qu'on ne le croyait auparavant.

Bref, situer dans le temps cette vie passée de pêcheur néolithique est donc impossible à quelques milliers d'années près. Elle est peut-être la plus ancienne des vies que j'ai retrouvées, ou peut-être pas. En tout cas c'est celle qui donne le plus une image de ce que pourrait être l'origine de nos civilisations.

La pêche au filet telle que je la décris est encore pratiquée dans certaines parties du monde. Mais ce n'est pas la seule technique de pêche que l'on utilise dans mon clan d'hommes préhistoriques lacustres. Les plus habiles utilisent parfois le harpon. Le harpon est une petite lance à pointe crénelée afin d'empêcher la proie de se détacher quand elle a été harponnée. Elle est reliée au bras du pêcheur par une fine corde afin de ne pas la perdre et de la ramener facilement. Debout dans l'eau, il faut à la fois de la précision, de la rapidité et de la force pour attraper un poisson de cette façon. Mais certains y parviennent. Lorsque le poisson se fait rare sur les berges, ou si on espère attraper des proies plus grosses, on prend carrément les pirogues ou de grands radeaux faits de rondins pour aller pêcher en eaux plus profondes. Je me suis vu sur une de ces embarcations à partir de laquelle on pouvait utiliser le harpon ou le filet, comme sur la berge. Je suis accompagné d'une jeune fille, une adolescente aux cheveux bruns. Elle s'appelle Naïa. Et moi c'est Gaerl. Bien sûr je ne sais pas du tout les noms qu'on utilisait au néolithique. Même les scientifiques sont bien incapables de le dire. Mais ces noms correspondent à ce que j'ai entendu lors de mes régressions dans cette vie antérieure. La dénommée Naïa était peut-être une petite sœur ou une autre membre de la famille. Il me semble que le clan n'était pas très important et tout le monde devait être plus ou moins apparenté. Par ailleurs ces noms ne nous renseignent pas sur la localisation de ce village lacustre, pas plus que les autres détails que je décris. Les archéologues ont retrouvé des traces de villages lacustres préhistoriques dans toute l'Europe, de l'est de la France à l'Italie, en passant par la Suisse, l'Allemagne et j'en passe. Le paysage que j'ai vu pourrait très bien se situer dans n'importe lequel de ces pays. Et pourquoi pas même dans le Doggerland, cette terre aujourd'hui immergée sous la mer du nord ? Après la fin de l'ère glaciaire, la fonte des glaces a provoqué une montée des eaux qui a englouti en quelques siècles ce territoire qui était autrefois habité. Les scientifiques savent aujourd'hui que des hommes y vivaient avant sa submersion définitive il y a environ 8000 ans. La vie de Gaerl pourrait tout aussi bien se situer en Ile-de-France, faisant le lien avec ma vie actuelle, mais aussi avec une autre vie antérieure, celle de Corot. Je ne sais pas quelle étendue d'eau en Ile-de-France pourrait correspondre au « lac » de mon village lacustre. Ca pourrait très bien être la Seine. On a retrouvé en Ile-de-France des pirogues datant du néolithique. Cette piste de l'Ile-de-France est intéressante mais pas du tout confirmée. Par contre un autre indice joue en sa faveur, j'en parlerai plus tard.

La jeune Naïa est une incarnation passée de ma fille d'aujourd'hui. On retrouve dans cette vie antérieure le principe qui se vérifie dans toutes les autres, c'est-à-dire qu'un groupe d'âmes se réincarne par affinité ou par la force du karma et se retrouve de vie en vie. Dans ce clan préhistorique j'avais déjà retrouvé ma femme et mon fils, comme je l'avais évoqué dans l'article 7. Ils étaient deux hommes du clan. Et oui, ma femme était un homme à l'époque, sans doute un frère ou un cousin. Mais il y a encore une autre personne que j'ai pu identifier. C'est ma tante et marraine de ma vie actuelle. J'ai revécu une scène dans laquelle plusieurs personnes du clan mangeaient ensemble. Ca se passait à l'entrée d'une grande maison de bois ouverte sur l'extérieur. Il me semble qu'on n'avait pas de maisons individuelles dans notre petit village mais plutôt des maisons communes pour des familles élargies. Et souvent toute une partie du clan mangeait ensemble autour d'un repas commun. Cette fois-là il y avait avec nous une femme qui m'évoquait une mère. Ce n'est pas qu'elle paraissait très âgée. Elle était bras nus et portait un étrange et épais couvre-chef sur la tête, ça ressemblait à quelque chose fait de peaux de bêtes. Il me semblait aussi qu'elle avait des motifs sur la peau, comme des peintures ou peut-être des tatouages. Je ne suis pas sûr qu'elle ait été ma propre mère, mais elle évoquait sans aucun doute une figure maternelle. Je dirais même qu'elle semblait représenter une mère pour tout le clan. Ce ne serait pas étonnant. Les objets archéologiques de cette période, notamment des statuettes féminines, indiquent que la société de cette époque en Europe était très certainement matriarcale. Cette femme-mère avait un nom étrange que j'ai retranscrit en « Rouyoud ». Et elle est donc une de mes tantes aujourd'hui.

Les activités du clan ne se limitaient pas à la pêche. On devait chercher ou fabriquer tout ce dont on avait besoin. A cette époque il n'y avait pas de commerçant chez qui acheter ces produits, et encore moins de supermarché ! D'ailleurs l'argent, la monnaie, était une notion inconnue. Il fallait construire ce dont on avait besoin. Je me suis vu aligner à terre des branches d'arbres avec leurs feuilles. Peut-être que j'évaluais si elles étaient assez droites et toutes de la bonne taille. Et après les avoir taillées, je les assemblais avec du cordage. Je ne sais pas quel objet je fabriquais. C'était trop petit pour être un radeau, peut-être une porte, une trappe, un plateau, allez savoir ? On exploitait tout ce qui nous passait sous la main. On chassait pour la viande, et on élevait sans doute aussi des bêtes, mais on utilisait tout ce qu'on pouvait dans la carcasse. On se servait de la graisse, de la corne, des os, et bien sûr de la peau. Comme tout le monde je participais à toutes les tâches, et on préparait les peaux en les raclant avec des pierres. C'était nécessaire pour les débarrasser de tous les restes de chair qui restaient collés. D'ailleurs, cette scène pourrait aussi bien se passer dans ma vie plus récente de trappeur au Québec entre 19e et 20e siècle. J'étais trappeur et je vivais de la chasse et du commerce des peaux à l'époque, et donc je devais les traiter de la même façon. Apparemment ce n'était donc pas la première fois que je faisais ça, et le souvenir inconscient d'une vie antérieure préhistorique m'a certainement aidé.

A côté de l'élevage, dans notre village néolithique on pratique aussi l'agriculture. Tout à côté du village on a dédié une petite parcelle de terre à la culture de céréales, des épis chevelus qui sont peut-être de l'orge ou du seigle préhistorique. A l'époque on n'a pas des champs ouverts comme chez nous aujourd'hui. On devait protéger les cultures des bêtes sauvages. On a donc édifié une palissade de bois avec des rondins taillés en pointes. Après la récolte, comme pour le reste, chacun met la main à la pâte pour travailler les céréales. Pour faire de la farine, on se met à plusieurs et on mouds les grains à la main en les écrasant avec de grosses pierres. Il fallait mériter sa pitance ! Manger n'était pas aussi simple qu'aujourd'hui. Il fallait beaucoup de travail pour avoir un repas digne de ce nom. Mais au moins on savait pourquoi on travaillait. Nos vies avaient plus de sens que dans nos sociétés modernes où on le perd si souvent, le sens de la vie. Pour nos yeux d'êtres humains du 21e siècle, la vie à la préhistoire nous apparaît comme une lutte permanente pour la survie, un combat de tous les jours contre la nature, les éléments et les bêtes sauvages. Mais c'est parce qu'on nous la présente de cette façon. Allez vivre à la campagne en cultivant votre potager et en élevant quelques poules et chèvres, en faisant un peu d'artisanat et de système D, et vous aurez une idée de la vie de nos ancêtres préhistoriques. Ce n'est pas plus compliqué que ça ! La seule chose vraiment différente c'est qu'à l'époque les prédateurs carnivores étaient plus nombreux que maintenant, mais ils étaient certainement moins agressifs envers l'homme. Il fallait s'en préserver mais les attaques n'étaient pas courantes. Les humains n'étaient pas assez nombreux pour mettre une pression sur l'habitat des animaux et leur ôter le pain de la bouche comme ce fut le cas à d'autres époques et jusqu'à aujourd'hui.

Et bien sûr dans ces temps anciens on n'avait pas d'argent. A quoi bon avoir une monnaie d'échange quand il n'y avait rien à échanger ? A l'intérieur du clan quasiment tout appartenait au clan, les maisons étaient communes, les cultures et les bêtes aussi. La terre n'appartenait à personne. On ne faisait que l'occuper collectivement. Ce n'est pas qu'il n'y avait pas de propriété privée. Celui qui se fabriquait un outil pouvait en revendiquer la propriété. Mais ça ne s'appliquait qu'à des objets faits de ses mains, ou offerts de main en main. Dans ce sens il pouvait y avoir des échanges, des trocs. Mais ces trocs n'étaient pas codifiés avec des valeurs précises et des obligations de contrepartie. C'est quand deux clans se rencontraient que des échanges pouvaient receler plus d'enjeu et s'apparenter davantage à du commerce. Mais ça n'avait pas l'ampleur du système économique et monétaire actuel. Lorsque je discute de ce sujet, je répète souvent que l'argent est un outil que l'homme a créé pour se faciliter la vie, mais qu'aujourd'hui le créateur se retrouve dominé par sa création. Comment se fait-il que la vie de milliards d'êtres humains soit directement influencée par le pouvoir de l'argent ? L'argent est une puissance qui peut faire et défaire des vies. Cependant quand je dis ça ce n'est pas tout à fait vrai. L'argent n'est qu'un moyen, comme n'importe quel outil. S'il se retrouve aujourd'hui avec une telle influence et un tel pouvoir, c'est parce qu'il est utilisé par des hommes qui se sont arrogé ce pouvoir. J'entends parfois ça et là des personnes qui travaillent dans les domaines de la spiritualité et du bien-être dire que l'argent est une énergie comme les autres qu'il faut juste savoir respecter et utiliser. Ce n'est pas faux. Comme n'importe quel outil, tout dépend ce qu'on en fait. Au moyen-âge il était courant de détourner les pacifiques outils des paysans pour en faire des armes : le fléau par exemple. Ce simple bâton articulé destiné au battage des céréales a été dévoyé pour en faire une redoutable arme contondante. Pour l'argent c'est la même chose. A l'origine c'est un ingénieux système qui permet de faire des échanges via des intermédiaires. Pourquoi aujourd'hui en est-on arrivé à donner une valeur marchande à tout et n'importe quoi ? A des graines, à des organes humains, à notre générosité ? Comment quelqu'un a-t-il eu un jour l'idée perverse de générer l'argent par l'argent (les intérêts, les placements financiers, l'impôt sur l'impôt, le trading, etc) ? C'est un système profondément injuste qui ne fait que creuser les inégalités. Et ce n'est pas un effet secondaire incontrôlable du système. Non, il a été créé ainsi volontairement. De tous temps ce sont ceux qui possèdent l'argent qui créent les règles qui le régissent. Celui qui crée les règles de son propre pouvoir, on appelle ça un dictateur. Le pouvoir oppresseur de l'argent est juste une dictature comme les autres. Pour l'évolution de notre monde il serait temps de se pencher sérieusement sur cette question et de réduire le pouvoir du monde financier. Malheureusement je crains que ce ne soit qu'un vœu pieux puisque ce sont ceux-là même qui détiennent ce pouvoir qui sont aux manettes.
Mais revenons au néolithique et à Gaerl, puisque j'ai eu d'autres informations sur la vie au village lacustre. Aux abords du village se trouve un lieu important qui a certainement une portée spirituelle. C'est un espace creusé dans la terre et surplombé d'immenses rochers plats. C'est une sorte de tumulus ou de dolmen fermé. On ne peut y entrer que par une ouverture, et encore seulement à genoux ou en rampant. On y pénètre avec une torche tellement il y fait sombre. Je ne crois pas que nous ayons construit nous-mêmes ce monument. Nous l'avons sans doute hérité de nos ancêtres. A certains moments de l'année on y organise des célébrations qui ont certainement un rapport avec les saisons et la course du soleil dans le ciel. Les habitants du village participent à la préparation de ces fêtes spirituelles. Je me vois avec la jeune Naïa en train de peindre des motifs à la main sur la pierre du monument. Nous utilisons une mixture verte, certainement constituée d'herbe ou de feuilles écrasées, et nous l'appliquons directement avec les doigts sur la pierre. Nous peignons des motifs dont je n'ai pas saisi s'ils représentaient vraiment quelque chose ou s'ils étaient juste symboliques. C'est une décoration éphémère qui disparaîtra avec les prochaines pluies. D'ailleurs, je fais un rapprochement au moment où j'écris ces lignes. Je me rends compte que c'est encore un travail d'artiste, ce qui fait le lien avec les autres vies où j'ai poursuivi ultérieurement dans cette voie. Ce travail est aussi une source d'amusement, et avec Naïa nous rigolons beaucoup en nous badigeonnant mutuellement de cette peinture verte sur le visage. Malheureusement le travail sera certainement à refaire, car plus tard un orage impressionnant éclate. Le ciel devient très sombre, on se croirait presque en pleine nuit. Tout le monde se réfugie dans une des grandes maisons communes. On craint les dégâts sur la prochaine récolte. La mère Rouyoud est assise au milieu de l'assemblée et adresse des prières ou des incantations. Elle lève à deux mains au-dessus de sa tête un énorme poisson, peut-être une offrande pour apaiser la colère du ciel. J'ai soudain l'impression que le poisson est un symbole important de notre clan. Serait-on le clan du poisson ?

Toute cette scène est intéressante, ne serait-ce que par le monument que je décris comme un espace creusé dans la terre et recouvert de roches plates. Dans l'hypothèse d'une situation du village en Ile-de-France je me suis documenté. Les étangs de Corot à Ville d'Avray n'existaient pas à la préhistoire, ils ont été créés au moyen-âge. Cependant, on a bien retrouvé des vestiges du néolithique dans les bois aux alentours et dans les communes adjacentes. Certains de ces vestiges sont attribués à la culture SOM (Seine-Oise-Marne), une culture préhistorique de l'Ile-de-France. Or parmi les caractéristiques de cette culture, on trouve des sortes de tombes à ouverture, creusées dans le sol et couvertes de dalles de pierre. Cette description se rapproche fortement de ce que j'ai vu, c'est assez étonnant. Mais je ne vois pas ça comme des tombes. J'ai plutôt l'impression que c'était juste un espace sacré.

On voit que ces êtres humains d'un lointain passé avaient aussi une vie spirituelle sans doute très riche. En fait ils n'avaient rien à nous envier. Aujourd'hui on a un confort de vie, certes, mais en contrepartie cette vie est encadrée à l'extrême et nous sommes soumis à un système destructeur pour notre planète et pour nous-mêmes. Je n'ai pas tout vu de cette vie préhistorique, juste quelques souvenirs qui ne peuvent pas résumer une vie à eux seuls. Mais dans le peu que j'ai retrouvé je n'ai constaté aucune violence, aucune de ces haines engendrées par la jalousie ou l'envie, par les inégalités d'un monde injuste. J'ai juste revécu une vie paisible en communauté et en harmonie avec la nature. Il est assez rare qu'une vie antérieure ne soit pas entâchée par ce genre de choses. Du coup, ça me donnerait vraiment envie de retourner un peu à cette époque. Juste un moment pour se ressourcer. Pas vous ?