La vie antérieure dont je
vais parler maintenant est un peu différente des précédentes.
D'abord parce que j'ai plus d'informations la concernant. C'est dû
au fait que je l'ai retrouvée dans plusieurs régressions, et
surtout parce que j'en ai retrouvé des traces historiques par mes
recherches sur le net. Là c'est passionnant ! Ensuite cette vie
a fait ressurgir dans le présent des émotions plus fortes que n'importe
quelle autre. C'est un détail peut-être, mais pour moi c'est
essentiel, et cette force émotionnelle est le thème que je veux
associer à cet article.
Je commence comme
d'habitude par traverser le tunnel du temps, pour surgir enfin
quelque part dans le passé. Mon environnement apparaît petit à
petit. L'ambiance est calme et pesante. J'ai le regard baissé vers
mes pieds, comme souvent au début d'une régression. Ca permet de
voir son propre corps et de saisir un peu « qui » on est
avant de voir « où » on est. Là, je suis chaussé de
souliers brillants sur un tapis rouge, et je porte des vêtements
cossus, signe d'une famille aisée. Je suis un homme encore jeune,
avec des cheveux bruns assez courts descendant en favoris devant les
oreilles, et rasé de près. Autour de moi c'est une grande pièce
austère mais richement meublée. Face à moi c'est une grande table
au bois épais et brillant, derrière laquelle est assise une vieille
dame aux cheveux tirés en arrière, vêtue de noir et à l'air
sévère. Pas très gai ! Mais c'est ma mère et je la respecte.
Nous sommes en Angleterre dans une famille de haute lignée. Je suis
peut-être un lord. J'entends un nom, étouffé comme d'habitude :
Hindon ou Hondin. Dans le couloir d'à côté des petits pas se font
entendre. C'est une fillette aux longs cheveux blonds qui déboule
dans la pièce en courant. Son rire et sa gaieté tranchent dans
l'austérité ambiante. Elle s'assoit à la table. Cette fille blonde
est sans doute ma propre fille, comme je le verrai plus tard. Après
coup un prénom me viendra, Jenny ou Jean (« Djinn » à
l'anglaise bien sûr), mais je ne sais pas si c'est le bon.
Puis la scène change.
Dans cette vie j'ai une personne très proche de moi, un ami
d'enfance ou peut-être un frère. Nous passons beaucoup de temps
ensemble à faire plein de choses. Je vois de l'escrime dans une
salle d'entraînement, du cheval à travers la campagne, des parties
de chasse dans le domaine familial. C'est d'ailleurs dans une de ces
chasses qu'un accident survient. Je ne vois pas nettement toute la
scène, juste mon ami qui tire au fusil et le bruit de la détonation.
Tout est confus mais je suis blessé, c'est tout ce que je sais.
C'est sûrement une maladresse et je n'en veux pas à mon ami.
Je ne sais pas clairement
quelles ont été les conséquences de cet accident, mais ça n'a pas
dû être trop grave car dans cette vie je vécus très vieux. Je me
suis vu vieillard dans une autre régression. Enfin, je me suis
« vu », c'est vite dit. Car en fait j'étais aveugle.
C'était très étrange comme impression, car dans cette régression
je ne voyais pas d'image mais je ressentais ce qui se passait autour
de moi. J'étais assis dans un fauteuil au milieu d'une bibliothèque,
un endroit qui m'appartenait, peut-être une pièce qui me servait de
bureau. J'étais très âgé et amaigri. Puis dehors j'entendis une
clameur, comme une émeute. Une foule était en marche. Tout à coup
ces gens s'introduisirent chez moi, j'entendis des bruits de pas, des
claquements de portes. Je craignais pour ma vie mais je n'avais pas
la force de réagir. La régression s'arrêta là, mais j'ai eu
l'impression de ne pas avoir survécu à cette émeute. L'époque et
le décor m'ont fait faire le rapprochement avec le lord anglais. Et
le fait que le vieil homme soit aveugle avait-il quelque chose à
voir avec l'accident de chasse ? C'est possible, mais ce n'est
peut-être aussi que la vieillesse.
Mais je vais revenir sur
les années précédentes de Sir Hindon / Hondin, car j'ai vu
d'autres choses à son sujet. J'ai vu par exemple une scène où je
regardais un jeune peintre travailler sur un tableau. J'étais
admiratif de son talent et il se peut que je l'aie aidé dans sa
carrière. Je vais en reparler après.
Et je ne peux pas passer à
côté d'une personne qui a une importance capitale, c'est la femme
que j'aimais dans cette vie. Je n'ai même pas vu nettement son
visage lors de la régression où elle m'est apparue. Nous étions en
train de faire l'amour passionnément, tout en sueur. C'était
torride ! Elle s'appelait Mary, et même si ce n'était pas
forcément une très belle femme, je l'aimais terriblement. Je l'ai
vue plus tard dans le temps, alors qu'elle allait mettre au monde
notre enfant. Elle était allongée sur le dos, mais l'accouchement
était difficile. J'étais anxieux. La sage-femme faisait ce qu'elle
pouvait, et après une attente insupportable le nouveau-né arriva et
c'était une fille. Mais la mauvaise nouvelle tomba comme un coup de
poing : Mary n'avait pas survécu. Je fus anéanti d'un seul
coup. Je hurlais ma douleur et l'émotion était d'une intensité
incroyable. Je la vivais dans le présent comme si ça venait de
m'arriver. La vision s'arrêta, et en ouvrant les yeux sur mon lit,
dans ma chambre du 20e siècle, je pleurais en murmurant « Mary,
Mary ». J'ai mis un long moment à revenir complètement dans
le présent.
A l'époque où je faisais
ces régressions j'avais peu de moyens de recherches à part les
librairies et bibliothèques que je fréquentais. Il me fallait un
peu de chance si je voulais trouver des informations sur ce Sir
Hindon ou Hondin. Ce n'est pas pour moi que je cherchais à vérifier
la réalité de ce que j'avais vu. La force émotionnelle de ce que
j'avais revécu m'en avait persuadé mieux que n'importe quelle
preuve matérielle. Mais c'était une conviction intime qui n'aurait
peut-être pas beaucoup de valeur si j'en parlais à quelqu'un
d'autre. De toute façon je n'étais pas décidé à en parler autour
de moi, mais au cas où, ce serait pas mal d'avoir des preuves
matérielles à mettre sous le nez des sceptiques. Ce que j'avais
trouvé sur les autres vies jusque-là était intéressant mais pas
assez convaincant.
Mais aujourd'hui je
dispose d'un outil formidable que je n'avais pas à l'époque :
internet. Je n'avais pas relancé mes recherches depuis des années
et c'est seulement à la rédaction de ce blog que je l'ai fait. Et
bingo ! J'ai trouvé.
J'explique comment je m'y
suis pris. J'ai d'abord évalué l'époque de la vie de cet
aristocrate anglais. Le contexte, les costumes, les fusils de chasse,
tout ça m'évoquait le 18e ou 19e siècle. L'émeute que j'avais vu
en fin de vie me faisait penser à la Révolution Française, donc
plutôt 18e, mais surtout j'avais déjà retrouvé une vie qui se
situait de façon certaine au 19e siècle. Donc l'anglais ne pouvait
être que du 18e siècle. J'ai donc cherché des informations sur les
lords anglais de 1700 à 1800. J'ai trouvé une liste complète des
familles nobles anglaises classées par titres : les lords, les
baronnets, et enfin les gentlemen, la chevalerie. Et chez les
baronnets il y a une famille du Lancashire, les baronnets de Hoghton,
qui au 18e siècle était juste appelée les baronnets Hoghton. Tous
les noms de la dynastie sont listés, et il n'y en a que deux qui
correspondent à la période définie : Sir Henry Hoghton 5ème
du nom (1679-1768), et Sir Henry Hoghton 6ème du nom (1728-1795). En
approfondissant mes recherches sur ces deux-là, j'ai trouvé un site
internet sur l'histoire du parlement britannique qui détaille les
biographies de tous les membres de cette institution depuis sa
création. Et la biographie de Sir Henry Hoghton 5ème m'a révélé
un indice crucial : sa première épouse s'appelait Mary, et
elle est décédée après seulement 10 ans de mariage, à 33 ou 34
ans. Je venais de trouver ce que je cherchais ! Mais il y avait
un détail qui clochait. La femme de Sir Henry Hoghton est décédée
sans enfant, et lui-même n'a jamais eu d'enfant malgré deux autres
mariages successifs. Et moi j'étais sûr que le bébé avait survécu
et que c'était la petite fille blonde. Alors c'était quoi ?
Une erreur des archives ? une fille illégitime ? En tout
cas malgré ce détail, ce que j'avais trouvé était quand même
intéressant. Et il y a au moins un autre indice qui me persuada que
j'avais trouvé la bonne personne. Sir Hoghton le 5ème est né en
1679 (ou 1678 ou 1680 selon les sources) et mort en 1768. Il a donc
vécu entre 88 et 90 ans, ce qui est très avancé pour l'époque. Ca
correspond à la longue vie que j'avais vue. Par contre je n'ai pas
trouvé la cause du décès, mais j'ai des indices concordants. En
1768 il y eut des émeutes à Preston, provoquée par une affaire
politique d'élection contestée dans laquelle était impliqué Sir
Henry Hoghton le 6ème, neveu du mien. A cette époque la famille
Hoghton avait délaissé la demeure ancestrale de Hoghton Tower, dont
je reparlerai plus loin, pour s'installer dans une autre propriété
de moindre envergure nommée Walton Hall, en banlieue de Preston.
Donc à la date de sa mort, Sir Henry le 5ème se trouvait bien là
où eurent lieu des émeutes.
Je n'ai rien trouvé
concernant l'accident de chasse et la cécité en fin de vie. Mais
c'est un peu normal, toutes les sources sur Sir Hoghton parlent de
ses fonctions au Parlement et très peu de sa vie privée. D'ailleurs
cette vie politique me parle un peu aujourd'hui. Je m'intéresse
beaucoup à la vie politique de mon pays, aux actualités, et j'ai
toujours voté. Je me suis régulièrement impliqué dans la vie
publique, que ce soit par l'action syndicale ou associative. On peut
dire qu'il y a du Sir Hoghton en moi, non ?
Par ailleurs, depuis mon
adolescence j'ai un problème aux yeux, une conjonctivite allergique
qui me pourrit la vie de manière plus ou moins saisonnière. Ca se
manifeste par des yeux irrités, rougis, des larmes, parfois des maux
de tête, bref c'est vraiment handicapant. On a vu que des éléments
psychologiques, comme des passions inexpliquées peuvent avoir leur
origine dans des vies antérieures. Il en est de même pour des
manifestations physiques. Et là, le fait que Sir Hoghton ait terminé
sa vie aveugle est d'après moi un véritable signe. D'ailleurs,
faisons la relation avec le fait que le druide dont j'ai parlé dans
le précédent article a terminé sa vie borgne, lui. On dirait que
ce problème d'yeux remonte très loin dans le temps, et à la
lumière de la loi du karma il doit y avoir une cause initiale à ça.
Mais je ne l'ai pas encore trouvée.
Je peux encore ajouter
quelques détails sur cette vie de baronnet anglais (je sais
maintenant qu'on ne peut pas l'appeler lord). J'ai par exemple
retrouvé le blason de la famille Hoghton, blanc avec des bandes
horizontales noires. J'ai aussi retrouvé de la documentation sur les
demeures familiales, notamment Hoghton Tower, le manoir ancestral des
Hoghton, bâtisse fortifiée au sommet d'une butte. Il existe
toujours aujourd'hui, et on peut le visiter et même le louer pour
des évènements privés. Les photos que j'en ai vu correspondent aux
visions de mes régressions. J'aimerais bien pouvoir le visiter un
jour. J'ai aussi trouvé sur internet un tableau représentant
Hoghton Tower au 18e siècle. Ce tableau a été peint par un tout
jeune artiste, Arthur Devis, en 1735, donc pendant la vie de Sir
Henry. D'après la biographie de Devis, ce tableau était le tout
premier qu'on lui ait commandé. C'était probablement une commande
de Sir Hoghton lui-même qui aurait lancé comme ça la carrière du
jeune Devis. Souvenez-vous ce que j'ai vu concernant un jeune
peintre. Encore une fois c'est étonnant, non ? Plus tard Arthur
Devis continua sa carrière à Londres où il rencontra le succès
comme portraitiste.
En ce qui concerne les
autres personnes rencontrées dans les souvenirs de Sir Hoghton, la
plupart ont été revues dans d'autres vies, et bien sûr aujourd'hui
aussi : la petite fille blonde qui serait ma mère actuelle, mon
ami chasseur qui serait le chercheur d'or vu avec le trappeur (voir
l'article 2), et ma vieille mère sévère qui serait aujourd'hui ma
grand-mère. J'ai retrouvé la généalogie des Hoghton, et la mère
de Sir Henry était irlandaise d'origine, fille aînée du Lord
Vicomte Massereene. Je reparlerai avec plus de précisions dans le
prochain chapitre de ces êtres qu'on retrouve de vie en vie.
Et bien sûr je dois
parler de Mary et de l'émotion que sa disparition a fait remonter
jusqu'à aujourd'hui. C'est le thème que je tenais à associer à ce
chapitre, même s'il n'y a pas grand chose à dire là-dessus. Ce que
je peux dire, c'est que la tristesse et l'angoisse ressentis à la
mort de Mary m'ont immergé comme jamais dans la vie de Sir Henry.
C'est ce qui m'a définitivement convaincu de la réalité des vies
antérieures, plus que tous les noms, les dates et autres indices que
j'ai pu trouver par la suite. Même quelques années après cette
régression, il m'arrivait encore de verser une larme en repensant à
cet épisode. C'est peut-être là qu'il peut y avoir un éventuel
danger à explorer ses vies antérieures, quand le passé vient
submerger le présent. Il faut alors avoir assez de volonté et de
recul pour rester ancré dans sa vie présente. Je déconseille
fortement ces expériences à toute personne qui serait déjà
fragilisée mentalement. Une seule vie peut être déjà assez
difficile à encaisser moralement, pour ne pas s'encombrer en plus
des problèmes de nos vies passées. Je pense qu'il faut de la
stabilité mentale, et surtout être prêt spirituellement si on veut
se lancer à la découverte de ses vies antérieures. Bon, j'avoue
que moi-même j'étais très jeune et pas vraiment prêt pour ça
quand je l'ai fait. Mais je ne savais pas ce que j'allais trouver.
J'ai eu la chance de garder un peu de recul au début, c'était pas
facile. Mais surtout, dans les années qui ont suivi, je suis passé
par des évènements, bons ou mauvais, et par des épreuves qui m'ont
forgé un caractère et m'ont fait grandir en sagesse (enfin je
crois). Je suis maintenant complètement apte à digérer mes
expériences passées et à continuer mon cheminement. Mais il reste
quelque chose qui fait mal encore aujourd'hui: j'ai perdu Mary. Bien
sûr il est possible que je la rencontre de nouveau, dans cette vie
ou dans une autre. Peut-être même qu'elle est déjà à mes côtés
et que je ne m'en suis pas rendu compte. Malheureusement je n'ai pas
encore eu cette révélation. Peut-être plus tard ?
Il est justement temps de
parler de ces relations qu'on entretient de vie en vie, et du
phénomène qu'on nomme réincarnation de groupe. Ce sera dans le
prochain article.
je suis frappée par le fait que ton focus puisse te faire voir des plusieurs vies et charge a toi de retrouver dans quelle vie doit se ranger ta vision.
RépondreSupprimerPersonnellement, lorsque je me concentre sur une vie, je vois que cette vie ci, et ce tant que je n'ai pas refermé la porte du temps et passé à autre chose.
Attention, je n'ai pas ton expérience je n'ai pour le moment remonté que 3 vies. Mais heureusement, au fur et à mesure.
Comme ma fille, qui se concentre sur un objet ou une sensation et qui va voir que la vie à laquelle elle se rapporte.
Pourquoi cette différence ?
ca m'interpelle...
Heureusement, il y a internet pour les recherches. il est vrai que sans cet outil de référencement incroyable ca serait beaucoup plus laborieux.
intégrer une nouvelle vie passée dans notre vie permet de prendre conscience du chemin parcouru par notre ame et de visualiser notre karma.
c'est riche en enseignement, encore faut il que nous soyons pret à le "digérer" comme tel.
Je ne vois généralement qu'une vie à la fois aussi. C'est mon focus, l'élément sur lequel je me concentre, qui va me mener à la vie concernée. Après, effectivement, à moi de faire le tri pour savoir de quelle vie il s'agit, ce qui n'est pas toujours simple.
Supprimerl'émotion (bonne ou mauvaise) qui se dégage des régressions, est presque traumatisante.
RépondreSupprimerIl faut beaucoup de recul pour accepter que c'est le passé, car l'émotion qu'on en rapporte, elle, est présente aujourd'hui.
Les images que l'on voit, sont les nôtres en d'autres temps. Nos émotions revécues aujourd'hui, mais d'un temps passé...
Il faut la bonne distance pour gérer la situation.
l'amour, la mort, la souffrance, la peur etc.
Aucune interaction a avoir, car ça c'est déjà passé. On ne vit pas un rêve lucide sur lequel on peut agir, mais on vit une vie passée qui est figée. On a juste la chance de pouvoir y accéder.
Avec prudence.
Quant à nos ames soeurs, c'est une chance de pouvoir les croiser et de partager avec eux quelques temps ou une vie.
J'ai également eu cette chance, c'est indéfinissable.
Complètement d'accord, la régression est souvent très vivante, on la vit comme si c'était la première fois. Et du coup selon les situations l'émotion peut être très forte. Il faut être capable de prendre du recul a posteriori, faire le point pour ne pas être trop perturbé. Il ne faut pas que le passé parasite le présent.
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